Les dernières fumées de la COP21 de décembre
2015 finissent de se dissiper dans l’atmosphère. Il reste un traité signé par
de fieffés menteurs qui se gardent bien de tenir leurs fausses promesses. Aucun
pays n’a atteint ses objectifs y compris la France. Pourtant nous avions Hulot,
l’homme préféré des français, qui au fond se réjouissait d’avoir fait fortune
avec l’écologie. Sans doute trouvait-il ainsi une justification aux propos
mirifiques de la baisse du chômage par l’industrie verte dont on constate aujourd’hui
l’inefficacité ! On allait tous s’enrichir comme lui par la fortune verte ou
comme Al Gore par le management de la taxe carbone. Force est de constater que
cette énergie verte se nourrit de notre argent avec les taxes diverses qui
représentent en gros une dizaine de milliards par an au moins. Certains
économistes estiment que plusieurs dépenses directes ou indirectes sont
oubliées dans ce décompte. Les chiffres avoués de 25 milliards par an par
l’Allemagne sont bien au-dessus de ces valeurs et depuis le début de sa
transition énergétique l’Allemagne aurait déjà investi de l’ordre de 500
milliards. Il est vrai que celle-ci est en avance sur nous dans ce domaine mais
sans pour autant résoudre le problème de la décarbonisation. C’est donc
beaucoup d’argent pour rien.
Pour
l’Allemagne ce n’est pas tout-à-fait pour rien puisque cela a redonné de la
vigueur à l’industrie charbonnière et un coup de pouce aux usines fabricant des
éoliennes, même si celles-ci ont tendance à disparaître devant la concurrence danoise
et surtout chinoise. Notons d’ailleurs à ce propos que, sous l’impulsion de
l’Allemagne, l’Union Européenne s’est permis une sacrée entorse à ses traités
en imposant des droits de douane à la Chine pour ce marché vers elle. Pour la
France le bilan est encore moins rose puisque, étant électriquement
autosuffisante, notre électricité verte produite en surplus de nos besoins
électriques se vend sur le marché international en priorité et à perte. Notre
industrie verte est marginale et incapable d’exporter, ce sont les panneaux
solaires chinois qui inondent le marché français. Par ailleurs nous n’avons
aucun espoir de diminuer le taux de carbone puisque, à toute augmentation du
parc vert éolien et solaire, intermittent et aléatoire, il faut prévoir une augmentation
d’une énergie pilotable à base d’énergie thermique fossile. L’énergie verte ne
nous enrichit pas, elle nous appauvrit chaque jour un peu plus. Cette dépense verte
somptuaire n’est pas sans lien avec les 4 milliards d’économies demandés aux
syndicats sur l’assurance chômage en discussion aujourd’hui.
Il est temps de se rendre compte que cette
forme de l’écologie que je désigne par le mot « écologisme » n’est
que l’exploitation des rêves de vie en harmonie dans une nature protégée par un
capitalisme prédateur de toute notre énergie de travail et de toutes nos
ressources financières. L’écologisme est une mascarade destinée à avancer masquée
pour une oligarchie à l’affût de toutes les sources de profit. Elle l’est aussi
pour les Etats qui entendent y trouver au mieux une marche en avant dans des
investissements dans leurs infrastructures, comme pour la Chine, et au pire une
manière de transférer subrepticement de l’argent des prolétaires vers les
puissances financières. Le premier cas est celui de la Chine, l’un des deux
grands pollueurs en CO2 de la planète qui signe des deux mains
l’accord de Paris en ne s’engageant que sur le long terme, et en se félicitant
des centaines de milliards que les pays du monde doivent investir dans la
décarbonisation de la planète, milliards dont elle espère bien récupérer une
grande partie grâce à sa position dominante dans ce domaine.
La position de la Chine est
intelligente, masquée et adaptée à ses ambitions. Disposant de la plus grande production
mondiale de terres rares, indispensables à la construction des panneaux
solaires et des éoliennes, la Chine joue trois cartes à la fois. La première carte
est celle d’une nation écologique et méritante développant les énergies vertes.
La deuxième est une occasion de développer des industries de fabrication de panneaux
solaires et d’éoliennes à des prix très compétitifs permettant d’inonder le
marché mondial et en particulier l’Afrique. La troisième est la carte masquée
qui contient l’utilisation accélérée d’un charbon très présent en Chine pour disposer
des énergies fossiles permettant de réguler la production électrique des
énergies vertes. Mais, derrière le masque, la Chine a aussi son grand projet de
23 réacteurs nucléaires avec une énergie non polluante en CO2. C’est
bien le nucléaire qui répondra aux grands besoins d’énergie électrique de la Chine.
Deux réacteurs type Flamanville y ont été d’ailleurs construits avec la France,
l’un est en production et l’autre en instance de démarrage ! La presse
française et le gouvernement se gardent bien de donner à cet évènement la publicité
nécessaire car la construction de ces réacteurs a débuté bien après l’EPR de
Flamanville… alors qu’il s’agit d’une première mondiale des réacteurs de 3ème
génération.
Les
Etats-Unis sont l’autre grand pollueur. Or avec Donald Trump ce pays a pris une
position de rejet de l’accord de la COP21 et n’émargera plus dans le
financement des investissements futurs de celui-ci. Mais cela implique un rejet
de la théorie du réchauffement climatique. Les Etats-Unis disposent du gaz de schiste
au-delà de leur consommation propre et les grands déserts américains sont adaptés
à l’implantation d’éoliennes fabriquées aux Etats-Unis, fermant ainsi la porte
à la Chine. Les Etats-Unis investissent sur leur territoire pour la production
d’énergie électrique et rejettent même les investissements de l’industrie
nucléaire française. Dotés du plus grand parc mondial de 98 réacteurs
nucléaires, les Etats-Unis ont deux nouveaux réacteurs de 3ème
génération en construction pour une mise en service en 2021-2022. La
consommation intérieure ne progressant que peu, leurs besoins énergétiques sont
largement couverts par le nucléaire, le gaz naturel, l’hydroélectricité et les
énergies vertes. Le raisonnement américain n’est pas écologique en priorité
mais économique. La relance de l’économie est leur priorité et c’est vers cet
objectif que tendent les ressources de l’Etat.
Terminons
par la France qui a la position la plus antiéconomique sans avoir les moyens
pour soutenir des énergies vertes dont nous n’avons pas besoin mais que nous
voulons dédier à l’illusion écologique, l’écologisme. L’Allemagne va plus loin que
nous mais elle en a les moyens contrairement à nous. De plus elle utilise les
ressources de son sous-sol, lignite et charbon, avant de se lier à la Russie
pour passer au gaz, pour fournir l’énergie fossile indispensable à son plan d’énergies
vertes. La France n’a pas de ressources fossiles et a une électricité encore
produite à 73% par le nucléaire. Notre situation est totalement différente et l’Allemagne
se réjouit de nous voir nous acharner à développer les énergies vertes en
pensant que bientôt elle pourra nous livrer du gaz russe pour les réguler. Non
contents de développer des EnRia, panneaux solaires et éoliennes, nous
subventionnons désormais le biogaz et le biométhane. Le prétexte est que le CO2
produit vient des plantes et y retournera sans augmenter la teneur en CO2
dans l’atmosphère. On oublie de préciser que le transport des matières, leur
condensation, puis l’épuration et la production, sont des actions polluantes et
pas seulement en CO2 mais en ammoniac et en NH3 dont le
contact des gaz avec l’homme est à éviter et d’ailleurs l’objet d’un suivi pour
en diminuer les émissions.
Je
termine par le non-sens du développement de la voiture électrique dont
désormais on sait que le bilan carbone est peu flatteur, demande de longs kilométrages
pour compenser les émissions de carbone lors de sa construction, ne résout pas
l’émission de particules fines au freinage, et pose un problème encore mal
résolu techniquement et financièrement pour le recyclage des batteries. Enfin à
terme, la production électrique globale nécessaire pour l’ensemble du parc
nucléaire est de l’ordre de 20 réacteurs. Ceci ne tient pas compte de la
puissance maximum nécessaire pour faire face aux pics de consommation lors des grandes
transhumances d’été et d’hiver. Remplacer les réacteurs nucléaires par des
éoliennes est inenvisageable car il ne peut y avoir coïncidence permanente
entre les besoins fluctuants d’une consommation électrique de ce niveau avec
celle aléatoire et intermittente des éoliennes ou alors il faut augmenter considérablement
et en même temps les centrales thermiques polluantes même au gaz. C’est d’autant
plus idiot de subventionner le remplacement des véhicules diesel par des
électriques que les nouvelles voitures diesel polluent moins que celles à
essence.
La politique énergétique française est
totalement incohérente et peut être considérée comme la « danseuse
écologique » d’un pays riche. En réalité elle est imposée aux
français au nom d’un dogme martelé en permanence dans les têtes, celui du
réchauffement climatique inéluctable et catastrophique, qui balaie d’un revers
de main toute notion économique. L’urgence du réflexe écologique est telle que
toute notre énergie (notre argent) doit y être concentrée. Tout ce qui ne peut
plus être discuté devient un dogme, ce dogme a un nom c’est l’écologisme. Alors
quand notre bourse est ouverte aux quatre vents, si j’ose dire, l’argent va où
à votre avis ? Dans les poches de l’Etat ? Non ce sont des poches
percées que l’Etat remplit avec la dette dont nous léguons le remboursement aux
générations futures. Non elles vont dans les poches des grands lobbies par le
biais, d’une part des subventions à la construction (automobiles, usines de méthanisation,
panneaux solaires, éoliennes), à l’implantation et à la production privée d’électricité,
et d’autre part de la taxe carbone qui donne lieu à des transactions rémunératrices.
Avec l’écologisme, le capitalisme a trouvé une mirifique vache à lait. Il peut
nous traire en douceur et nous donnons notre argent avec plaisir car nous
sauvons la planète. Au passage 10% de moins de CO2 émis en France, c’est
réellement 0,1% au niveau planétaire. Mais nous sommes les champions de son sauvetage
et au sommet de la gloire, battus et contents, alors que réchauffement climatique
ou pas, notre transition énergétique est un non-sens.
Ceux qui gémissent sur nos hôpitaux en déshérence,
Ceux qui désapprouvent la solidarité des
retraités,
Et tous ceux qui vont larmoyer sur l’austérité,
Feraient bien de voir où va leur argent
Et cesser de croire dans l’écologisme
Autoritaire et capitalistique !
Claude Trouvé
12/11/18