mercredi 21 novembre 2018

Le peuple en jaune, Macron dans le rouge

Le peuple, celui des petits revenus, cette France en dessous du salaire moyen à 1700 euros net, cette France des gens de rien, illettrés, fainéants, alcooliques, réticents au changement, qui ne traversent même pas la rue pour trouver du boulot, qui ne comprennent rien même pas que le gouvernement sauve la planète pour eux, ce peuple-là voit jaune sous le poids des taxes, des impôts et du chômage. Ce peuple-là a compris que la taille et la gabelle ne servaient pas à lui rendre la vie plus facile, les services publics plus accessibles et plus efficaces, les services de santé plus à même de le soigner correctement, la sécurité plus présente et efficace, la justice plus rapide, les enseignants mieux payés et mieux aidés. Il a compris aussi que les ponctions sur ses revenus n’allaient pas toutes aux destinations prévues. Il a compris que le réchauffement climatique, excuse sans cesse évoquée pour justifier la collecte de taxes, commençait à lui chauffer les oreilles. Il a compris que tout augmente et que l’inflation en cours rogne toutes les maigres augmentations de salaires quand ce n’est pas des ponctions directes sur les pensions.

Le discours d’Edouard Philippe promettant la lune pour 2022 est perçu comme le sempiternel « ça ira mieux demain », discours inlassablement répété depuis plus d’une décennie. Le couple qui travaille, qui n’est pourtant pas le plus malheureux, voit bien que tout cela est un mensonge car les quelques cadeaux largement médiatisés sont amplement mangés par toutes les taxes nouvelles et l’augmentation des anciennes. Il a compris que lorsqu’un gouvernement prend l’argent dans la poche des retraités pour le donner aux actifs, les choses ne tournent plus rond. Cela signifie que l’Etat n’a plus un sou et cherche des expédients en tournant en rond pour pouvoir diminuer son déficit. Alors on ne peut échapper à la vérité de certains chiffres qu’en les occultant. Oui la France est le pays de l’UE où la pression fiscale est la plus forte avec 56,5%/PIB en 2017 et elle a cru de 1,13% entre 2016 et 2017 selon les chiffres officiels d’Eurostat. On peut d’ailleurs prévoir que ces chiffres vont croître encore en 2018.

 
L’augmentation de la pression fiscale va de pair avec celle de l’augmentation des déficits publics. Il ne faut pas se laisser prendre au jeu du rapport déficit/PIB. Une réduction de cet indicateur n’implique pas forcément une réduction du déficit. En effet le PIB est sensible à la croissance annuelle mais aussi à l’inflation. Le graphique ci-contre donne la variation de la dette des administrations publiques sur une année glissante entre le 2ème trimestre 2018 et le même en 2017 selon les données publiées par Eurostat. On voit que la France est loin de diminuer ses dépenses publiques, elle les augmente bien au-delà de l’inflation. Elle est même en tête des grands pays de la zone euro. Il est donc faux de croire que l’Etat s’applique à lui-même la politique d’austérité. Il puise largement dans les impôts et taxes pour continuer à augmenter son train de vie. Le constat risque d’être pire que prévu sur le déficit/PIB si la prévision initiale de 1,9% est finalement de 1,3% comme cela paraît probable. Il faut reconnaître que l’Allemagne applique la politique d’austérité à elle-même, ce qui n’est pas le cas des pays du sud hormis la Grèce encore sous la tutelle de la troïka FMI-UE-BCE donc de la politique allemande, et l’Italie qui est en train de changer de cap.

Si l’on pousse plus loin l’analyse, la France a terminé l’année 2017 avec une dette de 2257,765 Mds représentant 98,5 % d’un PIB de 2291,705 Mds, et avec un déficit de 61,355 Mds€ dont 37,421 Mds€ dus aux administrations publiques. Les dépenses administratives publiques représentent 56,5% des dépenses du PIB et l’administration centrale 20,2%. Dans la dette accumulée la part de l’administration centrale est de 1899,361 Mds€ soit 84,15%. C’est bien la dérive de gestion des gouvernements successifs depuis 1974 dans les dépenses publiques de l’administration centrale qui est mise en cause. Dans ce déficit des administrations la part de l’administration centrale est de 82,9% à fin 2017. Bien que nettement supérieur à la zone euro, ce pourcentage est le plus faible des pays du Sud. L’Allemagne se différencie nettement par un poids très faible de l’administration centrale mais son organisation territoriale n’est pas la même et la comparaison est difficile.

Le graphique ci-contre montre que la France augmente plus vite sa dette par l’administration centrale avec +3,69% que par les dépenses publiques totales avec 3,06%. Les dépenses totales de son administration publique ont augmenté de 66,145 Milliards dont 65,919 Mds€ de l’administration centrale. A ce propos on note que les dépenses de Sécurité Sociale ne représentent que 10,3% de la dépense totale. Les efforts de baisse des prestations sociales, en coût mais aussi en qualité de service, ont permis une économie de 0,348 Mds€ en 2017. Si des économies à qualité de service égal sont toujours souhaitables, et même si la France est l’un des premiers pays consacrant autant d’argent à la Sécurité Sociale, les gains obtenus sont dérisoires par rapport à l’augmentation des autres dépenses, soit un peu plus de 0,5% sur le total !
Il apparaît que la mise en lumière des actions gouvernementales dans ce domaine cache des zones de dépense où l’on continue à dépenser sans véritable souci d’économie. Le fait que la croissance et l’inflation augmentent le PIB fait passer en douce des surplus de dépenses, mais en valeur le déficit ne cesse d’augmenter… Sur le graphique ci-contre on voit que les prélèvements obligatoires ont augmenté de 55% en 15 ans, même si l’on doit tenir compte de l’inflation en moyenne de 1,56%/an cela représente néanmoins 23% d’augmentation. L’Etat se gère grassement en prônant l’austérité mais laisse les taxes, la baisse des prestations, et le chômage qui ne baisse toujours pas (9,3% au troisième trimestre 2018), à la charge de la majeure partie de sa population où les plus démunis sont les plus touchés.

Nous assistons à une paupérisation de la France avec un clivage entre une petite minorité de nantis, voire très riches, et une masse populaire où l’on distingue seulement ceux que l’on peut encore ponctionner et ceux à qui on distribue des miettes, miettes dont la valeur est multipliée par le matraquage médiatique gouvernemental. Le résultat est un recul progressif du pouvoir d’achat de ce que l’on appelait la classe moyenne, désormais appelée à se paupériser progressivement en augmentant le clivage entre les riches de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Les infirmières manifestent, et il y a là une des raisons de la colère de tous les oubliés ou ponctionnés qui voient jaune en constatant des fins de mois de plus en plus difficiles, quand ce n’est pas un chauffage éteint et un frigo vide. 

Quand l’Etat dépense 48 milliards vers les entreprises pour relancer l’économie, que le MEDEF prévoit 1 million d’emplois supplémentaires en retour, et que le résultat acquis au troisième trimestre 2018 c’est, d’une part une croissance de 0,76% au lieu de 1,49% pour réaliser la prévision budgétaire annuelle à 1,7%, et d’autre part un chômage à 9,3% alors qu’il était à 9,1% à fin 2017, le peuple comprend qu’il est grugé. Mais l’Etat va persister en 2019 en pérennisant le cadeau aux entreprises, en repoussant de fait l’âge de la retraite en préférant payer du chômage plutôt que de la retraite, en continuant à augmenter les taxes sous des prétextes fallacieux, à baisser les prestations sociales, à baisser les revenus des retraités en n’indexant pas les pensions sur l’inflation, à jeter de l’argent par les fenêtres en subventionnant les énergies renouvelables dont nous n’avons pas besoin pour une dépense annuelle dépassant les 10 milliards/an ce qui va conduire à une augmentation du prix du kWh, etc. etc.

Le moment va venir où le peuple va réaliser que le réchauffement climatique et ses conséquences sociétales et économiques sont une arnaque pour capter notre argent, que la politique de l’offre confortée par des aides aux entreprises est financée par une politique d’austérité sans véritable économie de l’Etat mais financée par une pression fiscale accrue sur la classe populaire, il ne verra plus jaune mais rouge. L’heure de vérité approche, espérons que la démocratie sera l’outil choisi par un peuple en colère et méprisé. Il suivra peut-être le peuple islandais qui a viré les politiques, mis les banquiers en prison… et refusé l’UE par sa révolution des « casseroles » ! Car derrière la marionnette Macron, il y a la main de l’UE qui tient les ficelles, mais la main c’est celle de l’oligarchie financière mondialiste des très très riches dont la puissance leur permet de défier les Etats.

Le peuple saura-t-il attendre l’occasion démocratique des européennes ?

Ne va-t-il pas se réfugier dans le découragement et l’abstention ?

Cette fronde républicaine ne va-t-elle pas être révolutionnaire ?

Le peuple va-t-il commettre une quatrième erreur de choix

En croyant encore que l’UE c’est la paix et la prospérité

Que les trois derniers Présidents ont du enfourcher ?

Autant de questions mais une seule réponse

Ne pas porter au pouvoir tous ceux

Qui veulent réformer l’UE

Elle est irréformable !

Sortons-en !
Claude Trouvé
21/11/18

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