Les
gilets jaunes manifestent contre Macron et font savoir le ras-le-bol du peuple
français. Il n’en peut plus de penser au printemps promis qui se transforme en
hiver froid et un printemps s’annonçant glacial. Lorsqu’un pays en arrive là, c’est
que la route qu’on lui fait suivre, et que l’on s’entête à lui faire suivre, sent
la fausse route. Alors au lieu d’attendre le prochain carrefour pour changer de
direction, il tape sur les conducteurs. Autrement dit au lieu de se servir des
outils de la démocratie, il prend le chemin révolutionnaire. Les partis sont
déjà sur le pied de guerre pour préparer les prochaines élections démocratiques
dans six mois, les européennes, mais le peuple ne peut plus attendre. Il tape
sur Macron comme sur un punchingball pour se défouler. Cet évènement
prérévolutionnaire des gilets jaunes, dit spontané, ne l’est pas sans doute pas
tout-à-fait, pas plus que ne l’étaient les printemps de couleur qui ont finalement
ensanglanté plusieurs pays dans le monde. Les tenants et le financement en sont
opaques, la récupération possible et les dérives probables. Cette levée du mécontentement
est respectable car le peuple a raison de voir clairement que sa situation
empire. Mais sait-il réellement pourquoi la situation actuelle est ce qu’elle
est ?
Le mouvement des
gilets jaunes n’est qu’un mouvement spontané fédérateur de la baisse du pouvoir
d’achat dans la grande majorité de la population. Ce n’est plus seulement qu’une
impression, ni même un constat fait par chacun, mais une réalité officielle mais
cachée du 3ème trimestre 2018 révélée par l’INSEE. Pour la première
fois depuis le deuxième trimestre 2012, l’inflation est supérieure à l’augmentation
des salaires du privé. En fait nous sommes victimes de trois arnaques gérées
par un seul prédateur. La première arnaque est l’Union Européenne qui a
bouleversé les valeurs économiques des pays membres avec un seul vrai gagnant
jusqu’à présent l’Allemagne et l’Irlande avec sa dérogation spécifique aux
conventions de l’UE. Pour les autres pays on pourrait dire que grâce à l’UE les
derniers ont eu la chance de devenir les premiers et inversement. Le graphique
ci-contre représente la variation annuelle du PIB/habitant sur 10 ans depuis 2017
par rapport à celle de l’OCDE d’après les chiffres de celle-ci. La croissance
annuelle de l’OCDE est de 2,53%, en retrait de 1,8% par rapport aux 7 années
précédentes depuis 2000. Ces chiffres sont nettement au-dessus de la croissance
normale et témoignent d’un apport inflationniste et d’une augmentation de la
masse monétaire en circulation. Mais on constate sur le graphique que la
croissance annuelle de l’UE n’est que très légèrement supérieure à celle de l’OCDE.
L’UE n’apporte pas un plus réel contrairement aux espoirs mis en elle. La zone
euro, comportant initialement les pays les plus riches, est même légèrement en
retrait par rapport à l’OCDE. C’est le cas de la France qui se comporte moins
bien que l’OCDE avec une perte de -0,21%/an sur le PIB/habitant. Elle est
suivie par les Etats-Unis et le Japon. On note bien la décroissance de richesse
des Etats-Unis, ce qui a amené à l’élection de Trump. Plus en retrait encore on
retrouve les pays du sud, Portugal, Italie, Espagne, Chypre et Grèce. La
Norvège est un cas particulier lié à la baisse de ses ressources pétrolières
mais son niveau de vie reste très élevé.
La conclusion est
nette et sans contestation, l’UE et l’euro
n’amènent aucun avantage en matière de PIB/habitant, donc d’enrichissement du
pays finalement visible dans le pouvoir d’achat par rapport à l’ensemble des
autres pays. Les pays du Sud sont les dindons de la farce et la France n’y
échappe pas même si elle a mieux résisté grâce à l’Allemagne qui lui a permis
de garder des taux d’intérêt de la dette plus bas que pour les autres pays de
la zone euro et de ceux d’assurance afférents grâce au fort taux d’épargne des
français. La France s’appauvrit et sa richesse part dans les pays du Nord,
principalement l’Allemagne. L’euro bloquant toute évolution de la monnaie pour
retrouver de la compétitivité, comme l’ont fait les Islandais, les Suédois et
même récemment les Suisses préventivement, la France piétine dans sa croissance
malgré une relance de ses entreprises prise dans les deniers de l’Etat qui
continue à s’endetter. A mi-novembre les caisses de l’Etat sont vides et nous
vivons d’emprunts. Par ailleurs l’UE impose une politique d’austérité axée
principalement sur des recettes fiscales supplémentaires et la baisse des
prestations civiques et sociales. La première
cause et la première arnaque imposée au peuple français est l’UE avec l’euro et
sa politique d’austérité insufflée par l’Allemagne.
A
cette première arnaque il faut en ajouter une seconde, c’est la fuite des
capitaux. Une partie importante de l’argent qui part sous forme d’aide aux
entreprises va dans les grandes sociétés toutes exportatrices et toutes grées pour
jouer sur l’« optimisation fiscale ». Parfois grâce à des
délocalisations et à des opérations comptables de transfert des bénéfices dans
des pays à faible imposition, la totalité des impôts échappe à l’Etat français.
Mais elles jouent également sur la disparition des bénéfices dans la poche d’actionnaires
étrangers ou dans des paradis éloignés ou même tout proches de nous à Malte ou
au Luxembourg. On peut même craindre que le Brexit ne se traduise par la
naissance d’un nouvel énorme paradis fiscal. Des économistes évaluent ce manque
d’entrée dans les recettes de l’Etat à une centaine de milliards d’euros. Si
ceci est possible c’est que les traités obligent les Etats-membres à n’exercer
aucun contrôle sur les mouvements de capitaux entrants ou sortants du pays que
ce soit avec des pays de l’UE ou hors UE. On estime par ailleurs qu’un contrôle,
comme cela se passe dans la plupart des pays hors UE, permettrait de récupérer
une soixante de milliards, encore faudrait-il ne plus appartenir à l’UE.
Il me
reste à parler de la troisième arnaque dans le prochain article.
L’UE plombe l’économie française et notre
pouvoir d’achat
Elle facilite les échappatoires à l’impôt
des sociétés
Et demande à nos concitoyens de combler
Le déficit budgétaire creusé par elle !
Claude Trouvé
17/11/18
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