samedi 17 novembre 2018

Un peuple dans la rue contre ? TOUT

Les gilets jaunes manifestent contre Macron et font savoir le ras-le-bol du peuple français. Il n’en peut plus de penser au printemps promis qui se transforme en hiver froid et un printemps s’annonçant glacial. Lorsqu’un pays en arrive là, c’est que la route qu’on lui fait suivre, et que l’on s’entête à lui faire suivre, sent la fausse route. Alors au lieu d’attendre le prochain carrefour pour changer de direction, il tape sur les conducteurs. Autrement dit au lieu de se servir des outils de la démocratie, il prend le chemin révolutionnaire. Les partis sont déjà sur le pied de guerre pour préparer les prochaines élections démocratiques dans six mois, les européennes, mais le peuple ne peut plus attendre. Il tape sur Macron comme sur un punchingball pour se défouler. Cet évènement prérévolutionnaire des gilets jaunes, dit spontané, ne l’est pas sans doute pas tout-à-fait, pas plus que ne l’étaient les printemps de couleur qui ont finalement ensanglanté plusieurs pays dans le monde. Les tenants et le financement en sont opaques, la récupération possible et les dérives probables. Cette levée du mécontentement est respectable car le peuple a raison de voir clairement que sa situation empire. Mais sait-il réellement pourquoi la situation actuelle est ce qu’elle est ?

Le mouvement des gilets jaunes n’est qu’un mouvement spontané fédérateur de la baisse du pouvoir d’achat dans la grande majorité de la population. Ce n’est plus seulement qu’une impression, ni même un constat fait par chacun, mais une réalité officielle mais cachée du 3ème trimestre 2018 révélée par l’INSEE. Pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2012, l’inflation est supérieure à l’augmentation des salaires du privé. En fait nous sommes victimes de trois arnaques gérées par un seul prédateur. La première arnaque est l’Union Européenne qui a bouleversé les valeurs économiques des pays membres avec un seul vrai gagnant jusqu’à présent l’Allemagne et l’Irlande avec sa dérogation spécifique aux conventions de l’UE. Pour les autres pays on pourrait dire que grâce à l’UE les derniers ont eu la chance de devenir les premiers et inversement. Le graphique ci-contre représente la variation annuelle du PIB/habitant sur 10 ans depuis 2017 par rapport à celle de l’OCDE d’après les chiffres de celle-ci. La croissance annuelle de l’OCDE est de 2,53%, en retrait de 1,8% par rapport aux 7 années précédentes depuis 2000. Ces chiffres sont nettement au-dessus de la croissance normale et témoignent d’un apport inflationniste et d’une augmentation de la masse monétaire en circulation. Mais on constate sur le graphique que la croissance annuelle de l’UE n’est que très légèrement supérieure à celle de l’OCDE. L’UE n’apporte pas un plus réel contrairement aux espoirs mis en elle. La zone euro, comportant initialement les pays les plus riches, est même légèrement en retrait par rapport à l’OCDE. C’est le cas de la France qui se comporte moins bien que l’OCDE avec une perte de -0,21%/an sur le PIB/habitant. Elle est suivie par les Etats-Unis et le Japon. On note bien la décroissance de richesse des Etats-Unis, ce qui a amené à l’élection de Trump. Plus en retrait encore on retrouve les pays du sud, Portugal, Italie, Espagne, Chypre et Grèce. La Norvège est un cas particulier lié à la baisse de ses ressources pétrolières mais son niveau de vie reste très élevé. 

La conclusion est nette et sans contestation, l’UE et l’euro n’amènent aucun avantage en matière de PIB/habitant, donc d’enrichissement du pays finalement visible dans le pouvoir d’achat par rapport à l’ensemble des autres pays. Les pays du Sud sont les dindons de la farce et la France n’y échappe pas même si elle a mieux résisté grâce à l’Allemagne qui lui a permis de garder des taux d’intérêt de la dette plus bas que pour les autres pays de la zone euro et de ceux d’assurance afférents grâce au fort taux d’épargne des français. La France s’appauvrit et sa richesse part dans les pays du Nord, principalement l’Allemagne. L’euro bloquant toute évolution de la monnaie pour retrouver de la compétitivité, comme l’ont fait les Islandais, les Suédois et même récemment les Suisses préventivement, la France piétine dans sa croissance malgré une relance de ses entreprises prise dans les deniers de l’Etat qui continue à s’endetter. A mi-novembre les caisses de l’Etat sont vides et nous vivons d’emprunts. Par ailleurs l’UE impose une politique d’austérité axée principalement sur des recettes fiscales supplémentaires et la baisse des prestations civiques et sociales. La première cause et la première arnaque imposée au peuple français est l’UE avec l’euro et sa politique d’austérité insufflée par l’Allemagne. 

A cette première arnaque il faut en ajouter une seconde, c’est la fuite des capitaux. Une partie importante de l’argent qui part sous forme d’aide aux entreprises va dans les grandes sociétés toutes exportatrices et toutes grées pour jouer sur l’« optimisation fiscale ». Parfois grâce à des délocalisations et à des opérations comptables de transfert des bénéfices dans des pays à faible imposition, la totalité des impôts échappe à l’Etat français. Mais elles jouent également sur la disparition des bénéfices dans la poche d’actionnaires étrangers ou dans des paradis éloignés ou même tout proches de nous à Malte ou au Luxembourg. On peut même craindre que le Brexit ne se traduise par la naissance d’un nouvel énorme paradis fiscal. Des économistes évaluent ce manque d’entrée dans les recettes de l’Etat à une centaine de milliards d’euros. Si ceci est possible c’est que les traités obligent les Etats-membres à n’exercer aucun contrôle sur les mouvements de capitaux entrants ou sortants du pays que ce soit avec des pays de l’UE ou hors UE. On estime par ailleurs qu’un contrôle, comme cela se passe dans la plupart des pays hors UE, permettrait de récupérer une soixante de milliards, encore faudrait-il ne plus appartenir à l’UE.


Il me reste à parler de la troisième arnaque dans le prochain article.


L’UE plombe l’économie française et notre pouvoir d’achat 

Elle facilite les échappatoires à l’impôt des sociétés

Et demande à nos concitoyens de combler 

Le déficit budgétaire creusé par elle !
 
Claude Trouvé 
17/11/18

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