Il
serait temps que la France regarde le monde autrement qu’à travers le prisme
des puissances financières où les banques judéo-américaines tiennent les rêves
d’une mondialisation assurant l’hégémonie américaine. Il serait temps que la
France comprenne que Trump est un ennemi économique redoutable et que l’Europe
n’est qu’un glacis économique et militaire. Les Etats-Unis sont partagés entre
deux forces antagonistes, d’une part une force liée à la puissance
militaro-financière utilisant la force militaire et le dollar pour son emprise
sur le monde, et d’autre part une force de repli des américains sur eux-mêmes
devant la bérézina économique de leur pays. La première est dans le droit fil
des gouvernements précédents et prend son soutien électoral dans les grandes
villes et une population aisée, la seconde est l’expression du peuple du bas
qui voit les usines fermer et celle des populations des grands espaces
américains. Ce clivage donne une politique difficilement compréhensible pour
nous avec un Donald Trump qui se fait régulièrement doubler par les forces
agressives et hégémoniques auxquelles il lui faut lâcher du lest car elles ne
rêvent que de trouver le joint permettant sa destitution, comme y œuvre Hilary
Clinton qui en a pris la tête politique.
La
France, fonçant tête baissée dans une UE aux ordres des puissances financières,
occulte volontairement le constat que notre ennemi numéro un n’est pas à l’Est
avec Poutine mais à l’Ouest avec Trump que nous servons en vassal condescendant
comme le fut Macron lors de sa visite à celui-ci. Lors de guerre froide le
parapluie de l’OTAN et l’orbite commerciale avec les Etats-Unis, dans un monde
dominé par le dollar, pouvaient donner un sens à notre politique étrangère,
alors que nous n’avions pas signé notre dépendance à l’UE avec le traité de Maastricht,
devant une menace potentielle du Pacte de Varsovie sous l’égide de l’URSS. Mais
le paysage géopolitique a totalement changé. Avant Maastricht la France gardait
encore une vision gaullienne du monde où le Président de la République était le
gardien de la souveraineté de notre pays. Nous n’étions pas dans l’OTAN à part
entière et nous n’avions pas souscrit une aliénation à l’euromark. Depuis le
Pacte de Varsovie a disparu. Pourtant nous sommes entrés dans l’OTAN et nous
voyons à nos portes les accords économiques avec les Etats-Unis et ses pays américains
satellites, Canada et Mexique, venir bouleverser notre économie au profit des
grands lobbies vouant notre paysannerie à la disparition et notre alimentation
à l’absorption de produits aux effets potentiellement nocifs.
Notre
entrée dans l’OTAN porte nos armées sur des territoires ne menaçant pas directement
notre propre territoire mais sous l’impulsion des Etats-Unis, maîtres de l’OTAN
et finalement de toute coalition occidentale, sous prétexte que cela peut nuire
à leurs intérêts ou rentre dans leur politique hégémonique. Notre désastreuse
guerre en Libye, notre double jeu en Irak et en Syrie, perpétué sous le manteau
au Yémen, en est une illustration visible. Mais en ce qui concerne notre
action en Syrie, c’est le premier signe tangible d’une France dans le mauvais
camp. Après avoir voué Bachar El Assad à la mort, l’avoir traîné dans la boue
du pire « boucher » de l’humanité, nous essayons piteusement de
retrouver grâce auprès de lui pour participer à la reconstruction de ce pays.
Tout indique que la France sera le pays le moins bien doté dans ce marché
lucratif. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni mènent un combat d’arrière garde
pour essayer de polluer des négociations de réunification de la Syrie, mais la
Russie a définitivement fait pencher la balance en appuyant des troupes
loyalistes syriennes qui avaient eu tout le loisir de quitter leur dictateur.
Elle a aussi montré que le « dictateur » avait le soutien de la
majeure partie de son peuple. S’il n’en avait pas été ainsi, Bachar El Assad
aurait fini comme son voisin irakien exposé à la vindicte de ses bourreaux.
Le
monde d’après la chute du mur, et surtout d’après 1998, a profondément changé.
L’URSS n’est plus, mais la Russie a survécu grâce à ses profondes valeurs
patriotiques et a trouvé en Poutine un homme d’Etat exceptionnel.
Reconstruisant patiemment une armée russe démotivée et vieillie, il en a fait
une armée moderne, moins nombreuse que l’imposante armée américaine, mais disposant
des derniers progrès scientifiques et ayant compris que le nombre ne fait pas forcément
la force. La qualité des armes à la pointe de la technologie peut permettre de
constituer une force de dissuasion de toute agression classique et nucléaire.
La Russie a désormais privilégié la guerre électronique, l’espace et la
robotique. Dans ces domaines la Russie a devancé les Etats-Unis. La guerre en
Syrie a permis de tester l’efficacité des nouvelles armes et a d’ailleurs
dissuadé Obama de s’attaquer à la Syrie depuis la Méditerranée. Celui-ci a d’ailleurs
coupé les élans guerriers de François Hollande qui confondait la guerre au Mali,
où nous troupes ont avancé derrière des guerriers et mercenaires en fuite tactique,
avec l’affrontement inéluctable contre la Russie présente militairement à
Tartous et autour.
Mais Poutine a
redonné de la vigueur et de la fierté à l’âme ancestrale de son peuple et
entrepris conjointement une relance de l’économie. Les sanctions qui lui sont
imposées ont développé le principe d’autosuffisance, en particulier dans l’agriculture.
La croissance brutalement affectée repart en avant lentement mais sûrement. Désormais
c’est Trump qui doit essayer de montrer sa force pour rassurer ses vassaux. L’annonce
de son retrait du FNI, accord sur l’utilisation des armes nucléaires à moyenne
portée, est vu avec une grande sérénité du côté russe. En effet la Russie est
sûre que les Etats-Unis n’oseront plus franchir la ligne rouge, car leur force
militaire tentaculaire est désormais en voie de désuétude. De toute façon la
Russie est prête à en affronter le risque sans trembler. Les vecteurs
hypersoniques dont ils disposent peuvent atteindre furtivement les Etats-Unis
en un temps rendant les défenses actuelles inopérantes.
La Russie va se rendre
maître de l’espace avec des vecteurs pouvant atteindre les objets en orbite à
basse altitude et ils sont en avance sur la mise au point de rayons laser destructeurs
de satellites mettant en cause la suprématie américaine avec leurs 400 satellites
en orbite. Sans l’appui des satellites de communication et de renseignement une
guerre moderne est définitivement perdue. Leurs missiles, autonomes pour certains,
ne se déplacent plus à Mach 5 mais transpercent le mur de la chaleur à des
vitesses de 10.000 km/h et même beaucoup plus en utilisant la
magnétohydrodynamique. Leur missile hypersonique, destructeur de porte-avions,
rend ridicule et obsolète notre projet de construction d’un deuxième porte-avion
pour 2030, aussi bien que les porte-avions de la flotte américaine.
Si
au contraire de l’armée américaine, l’armée russe se déploie peu dans les pays
du monde, ils sont fortement présents dans les mers et dans l’espace. Il est
très probable que le brouillage des forces maritimes atlantistes aient coupé
toute coordination possible entre elles lors de l’attaque de la Syrie par la
mer. Nos armées le savent. La Russie est en avance dans la guerre électronique,
donc une avance tactique indispensable pour gagner. Enfin la Russie n’est pas
en reste dans la robotique et ses partenariats asiatiques peuvent utiliser les
forces scientifiques de l’Asie du Sud-Est. En résumé la Russie est de retour
sur le plan international en tant que huitième puissance économique et deuxième
puissance militaire. Mais il convient de noter que, si des forces militaristes
puissantes ont un poids important aux Etats-Unis pour la pousser à la guerre,
Poutine est déjà passé à une autre urgence pour son pays, c’est d’en élever le
niveau de vie en boostant la croissance économique. L’intérêt de la Russie n’est
pas dans la guerre mais dans la vente de ses ressources naturelles et l’acquisition
privilégiée de partenariats économiques en particulier en Afrique.
Mais
on ne peut plus dissocier la Russie et la Chine, première puissance économique
mondiale. Refoulé du G8 sous la pression conjointe de l’UE et des Etats-Unis,
sous prétexte d’annexion (démocratique) de la Crimée, Poutine a compris que la
porte de l’Europe lui était fermée pour l’instant. Il s’est donc tourné presque
à regret vers la Chine, pays avec lequel il restait des conflits territoriaux
importants. Il a trouvé finalement un autre dirigeant exceptionnel Xi Jinping.
Que ce soit Poutine ou Xi Jinping on peut trouver à redire sur leur
comportement vis-à-vis de leur peuple avec notre vision de la démocratie et des
droits de l’homme. Mais un dirigeant reste un homme exceptionnel quand il
pousse son pays en avant et que son peuple en profite, et non pas comme le fait
Macron, alors que notre démocratie recule et que notre richesse globale s’évapore.
Le lien entre Russie et Chine, d’historiquement distant, est devenu étroit. Les
échanges commerciaux et stratégiques croissent et surtout ces deux pays s’attaquent
à un pilier de la puissance américaine : le dollar. C’est cet aspect
économique et monétaire, avec la naissance d’un nouveau concept géopolitique,
dont je parlerai dans le prochain article.
Le monde de Yalta ressurgit sous une
forme économique
De Gaulle n’y était pas mais la France d’aujourd’hui
N’en a tiré aucune leçon et croit
toujours
Trouver son salut dans la vassalité !
Claude Trouvé
03/11/18