Le
peuple contestataire croit d’abord à la démocratie et à son droit reconnu de
manifester. La plupart des contestataires sous des dehors plus ou moins bourrus,
plus ou moins excités, ne sont pas animés d’intention de casser du policier ou
de faire payer à la « société », c’est-à-dire à tous les autres
citoyens, leur détresse. Ce n’est pas leur intention première, ils se veulent
déterminés et pacifiques. Ils sont assimilés, au pire sont intégrés, dans la
société française, dans ses codes et ses valeurs. Ils portent en eux au moins
deux de ces valeurs de la République, la Liberté de penser, de se réunir, de s’exprimer,
et l’aspiration à l’Égalité. Ce ne sont pas non plus des naïfs,
ils savent que l’égalité est impossible mais que c’est une aspiration profonde
qui demande une lutte constante pour s’en rapprocher le plus près possible. Ils
savent aussi que la fraternité est fragile et qu’elle trouve ses lettres de
noblesse dans les grands moments de l’histoire. Ils savent qu’il est plus
facile de se rassembler contre que pour une entité symbolique.
On
se rassemble derrière un drapeau, une religion, une idéologie, mais ce
rassemblement devient vite clivant. Il n’y a jamais consensus, le rassemblement
peut être forcé par la loi ou par l’acceptation du principe de majorité qui
fait loi. Notre peuple est formaté sur deux idées pour lesquelles on ne demande
plus son avis, ou l’affirmation du bien du peuple est gouvernementale et soutenue
par une idéologie incontestable. Ainsi l’Union Européenne est devenue un dogme
incontestable, la parole est retirée au peuple même lorsqu’il s’exprime par
référendum. De même le réchauffement climatique est incontestable, le GIEC a
dit et les gouvernements ont confirmé la justesse de vues de cet organisme… au
nom de sa qualité de dirigeant incontesté ou de sa capacité scientifique d’en
juger ? Le peuple vit donc sous cette double contrainte dont il n’est plus
en mesure de contester car dans les deux cas l’information lui est distillée sous
forme de propagande du « pour » et de catastrophisme du « contre ».
Le
mouvement populaire actuel met en lumière un choc entre ses deux « idéologies »
sans que ce mouvement en prenne conscience. Il est globalement toujours dans la
phase pacifique mais sans chef et ne voit pas que la guerre du pouvoir contre
le peuple est ouverte. Or contrairement à ce que l’on entend dans les médias
relayant un soi-disant désarroi de l’exécutif devant une masse non cernable
avec laquelle on n’a pas d’interlocuteur, celui-ci s’en sert comme d’une entourloupe
mortelle pour le peuple, car tout officier sait qu’une troupe sans chef est la
plus vulnérable. Pourquoi dans les tranchées de 14-18 essayait-on de tuer le
chef d’abord quand l’ennemi sortait des tranchées adverses ? C’est un BA-BA
de l’exercice militaire. L’exécutif est en guerre et les stratagèmes tactiques
sont à l’œuvre. J’ai cité le piège de la nasse des Champs-Elysées et j’ai
constaté la naïveté ou l’hypocrisie de certains commentaires des médias et même
de gilets jaunes, commentaires remerciant les forces de l’ordre d’avoir laissé
passer les manifestants sur cette grande avenue symbolique pour le monde
entier.
Etaient-ils
certains que les CRS n’agissaient pas simplement sur ordre et qu’ils n’étaient même
pas informés de la tactique de leur chef ? C’est toujours ainsi que les
soldats vont au combat, ils ne connaissent pas les décisions des Etats-Majors.
Le piège était en fait ouvert comme une nasse dont on avait soigneusement fermé
les issues. Elle pouvait être contrôlée, infiltrée de mouvements aux intentions
beaucoup moins pacifiques, donnant ainsi au monde l’image d’émeutiers jaunes
prêts à tout. J’affabule ?
Alors
regardez ce message publié sur Facebook à la veille du rassemblement qui émane d’un
citoyen bien au courant de l’art militaire de base. Pendant la manifestation on
cible l’information sur les actions violentes, sans parler de ceux qui se sont
désolidarisés et se sont réfugiés dans les rues adjacentes. En fin de journée,
on cible les mouvements de l’ultra-droite uniquement en les rattachant à une
personne en l’occurrence Marine Le Pen. La manœuvre est triple. Les casseurs
dont parlent les médias aux ordres sont toujours les casseurs de droite, assimilés
pour l’opinion publique à des fascistes, voire des nazillons faisant peser sur
la France une menace terrible. N’oublions pas que c’est Mitterrand qui a permis
à Jean-Marie le Pen d’avoir accès aux médias, l’a remis en selle pour ensuite
le diaboliser et forcer ainsi la droite à le faire. Depuis la Droite est empêtrée
dans ce coup politique de génie même si cela a bien servi Chirac pour son
élection et nous a amené à Macron malgré une abstention record car le piège
commence à être un peu éventé.
Le
deuxième but tactique, lié au premier, est que le ciblage sur Marine Le Pen
permet d’occulter complètement Mélenchon et ses gilets jaunes qu’il disait
soutenir et ses lieutenants présents sur l’avenue. Pendant ce temps des mouvements
d’ultragauche participaient aussi à l’affrontement contre les forces de l’ordre
et à la casse des biens publics aux côtés des vrais casseurs. La gauche ne
pouvait ainsi que perdre du crédit dans l’opinion. Le troisième but, le plus
important, c’est la préparation des Européennes qui se présentent mal. L’adversaire
de l’ordre établi étant ciblée sur Marine Le Pen, les votes de l’opinion vont
se séparer comme d’habitude avec 25% pour elle laissant le champ libre à un
regroupement au centre des hommes politiques prompts à soutenir l’idée
européenne, les vieux caciques comme Juppé, Raffarin, Bayrou. Ils apportent
leur science politique, leur notoriété, et vont inciter les français à revenir
à une voie plus raisonnable et moins risquée.
Ils
vont masquer le côté bricoleur de Macron, caresser le peuple dans le sens du
poil en faisant oublier le désamour du personnage Macron. Les discours avec de
grandes envolées sur l’UE et un nouveau départ de celle-ci rénovée par Macron
suffiront à donner à celui-ci le petit plus qui lui permettra de continuer l’œuvre
qui lui a été assignée par ses maîtres. Tout-au-moins c’est ce que pense l’Etat-Major
macro-nique. Affublé d’une aspiration écologique du peuple bien ancrée par un
matraquage incessant, du catastrophisme de l’abandon de l’euro, et de celui de
casser la belle construction européenne, Macron pense ramener à lui les brebis
égarées. Tant que le peuple continuera à croire au Père Noël vert drapé dans le
drapeau de l’UE, il n’est pas sûr que Macron soit muselé, il n’est pas sûr non
plus qu’une autre marionnette ne soit pas sortie et éblouisse de nouveau les
enfants du peuple et les citoyens à l’âme d’enfant.
Je
suis désolé d’agiter encore ma petite crécelle mais je suis atterré par la
manipulation des esprits en cours quand j’entends des personnalités ou des médias
justifier le réchauffement climatique par le constat que le mois d’octobre 2018
a été le plus chaud jamais connu en Europe. Cette utilisation éhontée de la
météorologie sur des périodes extrêmement courtes au regard de la science climatologique,
et même par rapport à la petitesse de la surface de l’Europe comparée à celle
du globe, défie en fait le simple bon sens mais percute l’opinion. La vraie
information, publiée par la NOAA, dont les mesures satellitaires sont reconnues
mondialement, est que de janvier à octobre 2018, la température globale a
augmenté de +0,77°C depuis 1882, date de référence des mesures fiables. Elle
précise que c’est la température considérée en 4ème position pour sa
valeur derrière 2016 à +0,98°C pour la même période. Peut-on s’affoler avec +0,77°C ?
Faut-il de toute urgence monter les taxes sur les carburants, subventionner
grassement la voiture électrique des plus riches, et augmenter le prix du kWh
pour voir tourner des éoliennes dont on n’a pas besoin pour l’instant ?
Je
termine en laissant la parole à Rémy Prud’homme, Professeur des universités, un
con parmi tant d’autres selon les climatologues réputées Nathalie Kosciusko-Morizet
et Corinne Lepage :
« C’est en France devenu un rite : pas un
discours, pas un débat, pas un article, sans une référence à la « transition
écologique ». Ce nouvel impératif catégorique est une auberge espagnole (ce qui
déplairait à Kant). Il est invoqué pour justifier tout et rien : de la
multiplication des loups (qui est bien un problème écologique) à la taxe
carbone (qui n’en est pas un). En pratique, la transition écologique se réduit
largement à une transition énergétique : aller, et aller immédiatement, vers un
monde sans rejets de CO2. La diminution de ces rejets est le rôti, le reste
(les mégots de cigarettes, le recyclage) est la sauce. Un tel projet est une
chimère, pour au moins trois raisons.
Il est d’abord totalement inutile,
surtout pour la France. La justification de cette transition est que le CO2
anthropique engendre le réchauffement climatique qui engendrera des
catastrophes terribles. Cette conviction climato-crédule est fragile, mais on
ne la discutera pas ici. Elle est en tout cas globale. Ce sont les émissions de
tous les pays qui comptent. Celles de la France représentent 1% des rejets
mondiaux, 29 fois moins que celles de la Chine. L’impact d’une transition
énergétique uniquement française sur le climat sera ou serait parfaitement
négligeable […]
Les propositions faites au nom de la «
transition écologique » sont généralement irréalistes, absurdes voire
pathétiques. La plus importante est le remplacement de l’électricité nucléaire
(qui ne rejette pas de CO2) par de l’électricité éolienne ou photovoltaïque
(qui n’en rejette pas non plus) ; cette mesure-phare ne diminuera donc en rien
les rejets de CO2 de la France […]
En Europe, plus le taux de pénétration
de l’éolien et du solaire est grand, plus le prix de vente de l’électricité est
élevé : en Allemagne il est deux fois plus élevé qu’en France. Le projet de
notre gouvernement conduit inéluctablement au doublement du prix de
l’électricité. Au moment où les pionniers de ces folies, l’Allemagne,
l’Espagne, l’Italie, en mesurent les conséquences, et mettent le pied sur le
frein (ils cessent d’investir dans l’éolien et le solaire), la France, toujours
en retard d’une guerre, appuie sur la pédale de l’accélérateur en criant «
transition ! transition ! ». On pourrait dire la même chose à propos de
l’augmentation des impôts sur les carburants […] »
Voilà
ce que l’on cache aux gilets jaunes qui se gèlent sur les ronds-points et y
consument leurs maigres économies. Le piège est tendu par le pouvoir derrière
lequel œuvre la grande oligarchie des puissances financières présentes dans
toute l’économie occidentale au moins. L’UE et le climat sont deux armes
fatales à laquelle on ajoute l’OMS avec les lobbies pharmaceutiques. Voilà
comment de gré par la persuasion de ses bonnes intentions pour la planète et
pour la paix en Europe, ou de force par l’épuisement financier des gilets jaunes,
le pouvoir compte gagner encore une fois et préserver des intérêts financiers
qui se fichent du peuple. Mais seul le peuple face aux forces de l’ordre lui
fait peur, la démocratie il y a longtemps qu’il en a fait son affaire.
Les gilets jaunes s’épuiseront vite si les
¾ d’entre nous ne les rejoignent pas
Mais l’aide peut venir d’une fronde de
leurs représentants au Parlement.
Car le référendum est en fait définitivement
proscrit même dans l’UE.
Seuls les blocages des points
névralgiques, raffineries et ports,
Et une procédure de destitution peuvent
mettre le pouvoir
A l’index de l’opprobre et de la
paralysie factuelle.
Même si la procédure n’aboutissait pas,
Elle laissera une trace indélébile
D’un poison mortel !
Claude Trouvé
26/11/18
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