Puisque
les prestations familiales ont droit au coup de rabot, il est bon de les
comparer à celles des autres pays. En effet si nous sommes très au-dessus de ce
qui se pratique ailleurs, on peut donner crédit au rabot dans une politique
d’austérité, dont j’ai dit tout le mal par ailleurs. Dans le cas contraire cela
relève de l’inconscience ou d’une volonté politique délibérée aux relents de
Nouvel Ordre Mondial. Les deux graphiques ci-dessous donnent une image moins
subjective de la politique française dans la matière.
Le
graphique sur les dépenses par rapport au PIB montre que la France se situe
dans une moyenne haute derrière la plupart des pays nordiques avec une
politique familiale forte du Royaume-Uni. Sans doute ce pays a pris les devants
pour ne pas se retrouver dans le cas allemand. On voit que la France se tient
seulement dans une honnête moyenne et il n’y a donc aucune raison économique
apparente justifiant de rogner sur cette prestation en dehors d’un rabotage
général des prestations sociales, ce qui n’est pas le cas. Comme pour les retraites, les prestations familiales n’ont pas de
raison spécifique à être les premières visées par l’austérité. Il ne s’agit
donc que d’un calcul politique de court terme en misant sur la passivité des
citoyens visés.
Mais
il est utile de pousser plus loin la réflexion. La démographie d’un pays tient
à deux facteurs, le taux de natalité et celui de mortalité. Ce dernier est
fortement lié à la politique de santé, et le premier au taux de fécondité des
femmes essentiellement dans nos pays où le taux de mortalité à la naissance est
faible. Ce taux de fécondité tient à des décisions personnelles de vie, car l’accueil
d’un enfant entraîne de lourdes conséquences pour un ménage. Je laisse de côté
la politique de promotion de l’homosexualité et du célibat sur laquelle il nous
faudra revenir. Chacun sait qu’un pays qui se dépeuple voit la moyenne d’âge
augmenter et l’économie du pays s’affaisser. On peut même dire que la
démographie se gère à la hauteur nationale d’un pays et que la comparaison avec
les pays proches est nécessaire, soit pour freiner la natalité soit pour la
ralentir. Le cas de la Chine et plus proche de nous de l’Allemagne sont l’illustration
directe de mon propos. L’évolution de la population chinoise et de son économie
n’était plus en adéquation, et un coup d’arrêt brutal mais tardif a créé de
graves problèmes générationnels. On note le cas inverse avec l’Allemagne qui a
fait venir en catastrophe un million de migrants pour pallier une natalité inférieure
à la mortalité entraînant la décroissance de la population et un manque de
main-d’œuvre.
Si l’on se penche sur
l’évolution des populations de pays européens à PIB/habitant élevé et
pratiquant une forte politique sociale, on peut juger des écarts sur le
graphique ci-contre. On remarque la croissance rapide de la démographie en Norvège
et la décroissance en Italie. On comprend pourquoi l’Allemagne a fait appel à
un apport extérieur dans un raisonnement purement économique loin des problèmes
d’intégration pouvant faire émerger une forme de rejet, qualifié de racisme,
dans son peuple. On voit que le Royaume-Uni a pris les choses en main pour ne
pas se laisser décrocher. La France est en retrait dans une politique dite du
fil de l’eau jusqu’en 2017.
Les
gouvernements disposent de l’outil d’aide aux familles dont a bénéficié le
peuple français après la ponction due la guerre dans la population. On avait pu
d’ailleurs constater l’efficacité de cette politique sur la natalité si elle
est assortie d’un affichage clair et médiatisé des politiques. Les temps ont
changé et des slogans sur la surpopulation, d’une façon plus générale la manifestation
permanente des catastrophes en cours et à venir, ainsi qu’un individualisme exacerbé,
ont-ils changé la donne et relégué l’outil prestations familiales dans la panoplie
des outils inutiles, voire dispendieux pour leur efficacité ? On sent bien
derrière tout cela qu’il y a une politique plus orientée vers l’apport de la
migration de bras peu payés plutôt que vers des enfants natifs du pays. Mais la
décision de notre gouvernement en dehors d’un rabot sur les dépenses a-t-elle
ou non une conséquence sur la natalité ?
Il suffit de rapprocher
les dépenses de prestations familiales de l’évolution démographique pour juger
de l’effet de celles-ci en comparant des pays économiquement et sociologiquement
comparables. A défaut de pouvoir cibler dans chaque pays le nombre de
bénéficiaires, on peut regarder la charge par habitant de la politique de
prestations familiales sur le graphique ci-contre. Hormis le Danemark qui
semble dépenser beaucoup pour peu de résultats et mériterait une étude particulière,
on observe un lien fort entre la valeur des prestations familiales distribuées
en 2013 et l’évolution moyenne annuelle de la population de ces pays. La France
n’échappe pas à la règle, donc la politique menée par le Président voue la France
à un ralentissement de la croissance de sa population sans recours à l’immigration.
Mais il faut bien noter que l’apport de cette population va diminuer la somme à
répartir entre chacun si une croissance suffisante n’est pas là.
Ce
résultat particulièrement explicite dément toutes les assertions de ceux qui
affirment que l’on ne fait pas un enfant pour de l’argent, mais par amour dans
le couple. La réalité est toute autre, un ménage décide un enfant après mûre
réflexion et l’argent est omniprésent surtout à l’époque où la régulation des
naissances est efficace et possible. Ce graphique le prouve d’une façon
indubitable, ce qui n’empêche pas l’action d’autres facteurs extérieurs ou intérieurs
au couple bien entendu. Même avec amour et désir d’enfanter, on doit prendre
ses responsabilités sur sa capacité à ne pas créer un enfant malheureux par
manque de ressources. Dans les pays pauvres, on fait des enfants pour disposer
de bras et de femmes pour compenser la mortalité enfantine. Ces populations ne
peuvent compter que sur elles-mêmes mais perpétuent la pauvreté par manque de
réflexion collective d’adéquation de la démographie avec les ressources.
La France
fait pire, elle se tire une nouvelle balle dans le pied. Pire encore on est en
droit de se demander pour quels décideurs puissants cette politique est menée,
car elle n’est pas dirigée vers le bonheur du peuple et la survie de la nation.
Baisser les prestations familiales, c’est
faire baisser la natalité ! Est-ce un choix raisonnable ? L’Italie
n’est malheureusement pas une référence. Elle ne fait plus assez d’enfants et fait
une overdose de migrants. Ou bien la France n’a pas de politique démographique
ou alors ses choix économiques sont soit contre-productifs, soit pour le bonheur
de la caste de ceux qui en tirent profit et en sont les maîtres.
Macron tue la France à petit feu.
La France n’est pas de retour
Elle s’éteint ou se vend
Au multiculturalisme
Qui la phagocyte.
Claude Trouvé
27/09/18