Les décisions et les paroles publiques de Macron
laissent véritablement pantois et l’on se demande si notre Président a encore
toute sa tête. Je n’ose dire qu’il est sot, ce qui serait le mettre au niveau
de nos plus piètres rois de France, mais je commence à y songer sérieusement,
même si le téléguidage, de la marionnette qu’il est, semble avoir des ratés. Le
départ de son Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, remplacé par un plus sot que
lui, n’est sans doute pas étranger à ce constat. La dernière sortie de
Jean-Yves Le Drian sur son ignorance d’un quelconque contact avec Erdogan et
ses sbires pour l’affaire Khashoggi est du même tonneau que l’ignorance de
Collomb sur l’affaire Benalla. Cela sent la sortie proche du Ministre des
Affaires Etrangères. Le remplacement de Collomb par Castaner sent la fin d’un
règne lorsque le fou du roi a l’oreille du pouvoir. Avec le déplacement
incompréhensible du Président de l’Assemblée Nationale au poste de Ministre de
l’Ecologie, où la compétence de celui-ci ne se hissera même pas à la hauteur de
celle de Ségolène Royal, ce qui n’est pas peu dire, Macron risque de voir aussi
le départ de son Premier Ministre. A gouverner seul, on finit seul et le pire
de vos ennemis est toujours votre ami.
L’incohérence continue avec le plan de transition énergétique
qui dépense des dizaines de milliards pour une électricité verte procurant une
production exportée à perte pour la majeure partie d’entre elle. Macron augmente
les subventions à l’achat des voitures électriques poussant les constructeurs à
produire avec des retombées financières qui faussent l’évolution normale du marché.
L’augmentation des taxes prévue sur le gasoil ne tient même pas compte du fait que
la voiture diesel consomme moins que celle à essence et que les plus récentes
sont plus « propres » que les plus récentes voitures à essence. Il s’agit
simplement d’une hausse des taxes sans logique audible. Par ailleurs la
pollution carbone de la voiture électrique, qui ne commencerait à être plus faible
qu’au-delà d’un kilométrage de 50000 km, engendre un nouveau problème avec le
recyclage des batteries. Mais plus incohérent encore est la nécessité de
pousser le nucléaire pour faire face à l’augmentation de la consommation
électrique due au parc de voitures électriques (20 réacteurs pour un parc
totalement électrique). Les énergies vertes ne peuvent faire face à un tel
besoin vu leur intermittence aléatoire et nous continuons à pousser leur implantation
subventionnée pour faire régresser la
part du nucléaire alors que nous ouvrons la porte à une nécessité de celui-ci.
C’est dingue !
Non seulement Macron profite de son itinérance
mémorielle (que de grands mots pour l’hommage ultime à nos poilus envoyés de
force se faire tuer) pour ranimer une plaie mal fermée avec Pétain. Le Maréchal
pouvait discrètement être inclus dans l’hommage général sans mettre en avant le
contraste de son action pendant les deux guerres mondiales. Les français ont
été majoritairement pétainistes mais ne digèrent pas le choix de leurs
ascendants. Ils se flattent d’avoir eu les héros de la Résistance et veulent s’en
tenir là avec une vue à sens unique de l’histoire. Il est inutile, dangereux et
imbécile de ranimer cette colère sourde actuelle. De plus l’évocation des
années trente pour stigmatiser par comparaison une montée des nationalismes,
dont on susurre le lien avec le nazisme, est historiquement fausse car les
situations étaient très différentes. L‘esprit de revanche ne motive pas les
peuples d’Europe même si le pangermanisme est toujours présent et que le jeu
des alliances actuelles peut nous y conduire comme en 1914.
Toutefois les pays
retrouvent le goût de décider eux-mêmes de leur avenir au fur à mesure que, d’une
part les pays contributeurs au budget de l’UE, hors l’Allemagne, voient diminuer
leur intérêt dans l’UE, et que d’autre part les pays aidés voient leur économie
se redresser et donc baisser l’intérêt des contraintes sociétales et économiques
imposées par l’UE. C’est un courant qui signe la fin prochaine de l’UE et un
retour vers des traités multilatéraux librement consentis sur des domaines
précis comme les BRICS nous en montrent le chemin. Ce nationalisme n’a rien d’autoritaire,
c’est une volonté d’indépendance et de souveraineté des nations, comme cela se
pratique en Suisse, en Norvège, en Islande et partout dans le monde en dehors
de l’UE.
Mais cette période réconciliation des
peuples autour d’une aspiration universelle de paix se termine dans un fiasco
diplomatique avec le camouflet adressé à Trump. Ce n’est pas au moment où l’on
veut être l’artisan d’un message de paix que l’on parle d’une défense
européenne renforcée pour s’opposer à d’autres pays comme la Russie, la Chine
et les Etats-Unis. On ne peut tenir ce langage quand on fait partie de l’OTAN
et que l’on suit les sanctions américaines contre la Russie. Le fait d’ajouter
ensuite que la défense européenne renforcée aidera l’OTAN n’ajoute qu’une
incohérence de plus. On n’attaque pas un géant quand on est un nain aux pieds d’argile.
Seul De Gaulle se l’est permis et l’ingérence des Etats-Unis dans la politique
française l’a finalement conduit à démissionner même si c’est par le vote des
français au référendum sur la régionalisation. La France ne peut être reconnue
par les Etats-Unis que dans la mesure où elle est un point d’équilibre entre l’Est
et l’Ouest.
Classer les Etats-Unis dans le camp
des ennemis potentiels, même si cela est vrai, ne peut pas se faire en restant
dans l’OTAN. C’est un camouflet envers un pays considéré jusqu’à présent comme
un pays ami. La réponse de Donald Trump, quelle qu’en soit sa forme regrettable
ou non, est celle d’un géant qui se porte mieux envers un nain qui se porte de
plus en plus mal et veut paraître plus gros qu’il n’est en se glosant d’être la
voix de l’UE fédéraliste et l’ordonnateur du climat du monde. « Make France
great again » dit-il, traduit par l’idée de « Redressez d’abord
la France avant de me toiser » et de pérorer « Make our planet great again » droit sur ses ergots. Notre
croissance va être encore plus mauvaise que les derniers réajustements, car la
baisse de celle-ci devient européenne pour la fin de l’année.
Dernière nouvelle de l’INSEE, la
hausse des salaires mensuels du privé (entreprises de plus de 10 salariés et
hors agriculture) est notée au troisième trimestre à 0,3% et à 1,5% sur une année
glissante. Mais dans le même temps l’INSEE annonce une inflation à 1,9%.
Résultat, pour la première fois depuis le
deuxième trimestre 2012, le pouvoir d’achat des salariés privés français
diminue sur le rythme de 0,4% par an. Trump a beau jeu de fustiger notre
chômage qui stagne à 9% et notre croissance maigrichonne, encore espérée à tort
à 1,5%, mais inférieure à la moyenne des pays de l’euro, quand il va afficher
une croissance annuelle supérieure à 3,5%, un taux de chômage de l’ordre de 4%
et des salaires mensuels en progression sensible.
Macron est sévèrement tancé et son
aura en prend un sacré coup, non seulement en France où l’image de Trump est
soigneusement détruite par les médias, mais surtout dans les pays européens. Je
pense que Poutine doit boire du petit lait après avoir été médusé par la
pantomime de Macron lors de Coupe du Monde de football. La politique du coup par
coup devient illisible parce qu’elle est incohérente, toute à l’image d’un Président
pour lequel on hésite entre la sottise et la paranoïa. Les menaces de Castaner
sur les blocages du 17 novembre, les dons tardifs pour essayer de désamorcer la
fronde des gilets jaunes, n’est que la conséquence d’un pouvoir obnubilé par la
baisse des déficits au moyen des impôts et taxes. Malheureusement le déficit va
se creuser bien au-delà des prévisions car la politique de l’offre, les cadeaux
aux riches, et la ponction de la classe moyenne ne peut mener qu’au désastre
économique et au recul social. Trump est bien notre ennemi sur le plan
économique, mais ses recettes sont bien meilleures que les nôtres pour son pays
et ce gant qu’il a jeté à la figure de Macron n’est qu’une vérité amère à
digérer.
La technique du faible ne peut être d’agresser le fort.
Il ne faut pas se créer des ennemis imaginaires
Et ne pas parler seul au sein d’une union.
Il faut briser ses liens de dépendance
Et montrer la force de sa réussite
Pour pouvoir être crédible !
Claude Trouvé
13/11/18