mercredi 14 novembre 2018

Macron l’incohérent taclé par Trump


Les décisions et les paroles publiques de Macron laissent véritablement pantois et l’on se demande si notre Président a encore toute sa tête. Je n’ose dire qu’il est sot, ce qui serait le mettre au niveau de nos plus piètres rois de France, mais je commence à y songer sérieusement, même si le téléguidage, de la marionnette qu’il est, semble avoir des ratés. Le départ de son Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, remplacé par un plus sot que lui, n’est sans doute pas étranger à ce constat. La dernière sortie de Jean-Yves Le Drian sur son ignorance d’un quelconque contact avec Erdogan et ses sbires pour l’affaire Khashoggi est du même tonneau que l’ignorance de Collomb sur l’affaire Benalla. Cela sent la sortie proche du Ministre des Affaires Etrangères. Le remplacement de Collomb par Castaner sent la fin d’un règne lorsque le fou du roi a l’oreille du pouvoir. Avec le déplacement incompréhensible du Président de l’Assemblée Nationale au poste de Ministre de l’Ecologie, où la compétence de celui-ci ne se hissera même pas à la hauteur de celle de Ségolène Royal, ce qui n’est pas peu dire, Macron risque de voir aussi le départ de son Premier Ministre. A gouverner seul, on finit seul et le pire de vos ennemis est toujours votre ami.

L’incohérence continue avec le plan de transition énergétique qui dépense des dizaines de milliards pour une électricité verte procurant une production exportée à perte pour la majeure partie d’entre elle. Macron augmente les subventions à l’achat des voitures électriques poussant les constructeurs à produire avec des retombées financières qui faussent l’évolution normale du marché. L’augmentation des taxes prévue sur le gasoil ne tient même pas compte du fait que la voiture diesel consomme moins que celle à essence et que les plus récentes sont plus « propres » que les plus récentes voitures à essence. Il s’agit simplement d’une hausse des taxes sans logique audible. Par ailleurs la pollution carbone de la voiture électrique, qui ne commencerait à être plus faible qu’au-delà d’un kilométrage de 50000 km, engendre un nouveau problème avec le recyclage des batteries. Mais plus incohérent encore est la nécessité de pousser le nucléaire pour faire face à l’augmentation de la consommation électrique due au parc de voitures électriques (20 réacteurs pour un parc totalement électrique). Les énergies vertes ne peuvent faire face à un tel besoin vu leur intermittence aléatoire et nous continuons à pousser leur implantation subventionnée pour faire régresser la part du nucléaire alors que nous ouvrons la porte à une nécessité de celui-ci. C’est dingue ! 

Non seulement Macron profite de son itinérance mémorielle (que de grands mots pour l’hommage ultime à nos poilus envoyés de force se faire tuer) pour ranimer une plaie mal fermée avec Pétain. Le Maréchal pouvait discrètement être inclus dans l’hommage général sans mettre en avant le contraste de son action pendant les deux guerres mondiales. Les français ont été majoritairement pétainistes mais ne digèrent pas le choix de leurs ascendants. Ils se flattent d’avoir eu les héros de la Résistance et veulent s’en tenir là avec une vue à sens unique de l’histoire. Il est inutile, dangereux et imbécile de ranimer cette colère sourde actuelle. De plus l’évocation des années trente pour stigmatiser par comparaison une montée des nationalismes, dont on susurre le lien avec le nazisme, est historiquement fausse car les situations étaient très différentes. L‘esprit de revanche ne motive pas les peuples d’Europe même si le pangermanisme est toujours présent et que le jeu des alliances actuelles peut nous y conduire comme en 1914.

Toutefois les pays retrouvent le goût de décider eux-mêmes de leur avenir au fur à mesure que, d’une part les pays contributeurs au budget de l’UE, hors l’Allemagne, voient diminuer leur intérêt dans l’UE, et que d’autre part les pays aidés voient leur économie se redresser et donc baisser l’intérêt des contraintes sociétales et économiques imposées par l’UE. C’est un courant qui signe la fin prochaine de l’UE et un retour vers des traités multilatéraux librement consentis sur des domaines précis comme les BRICS nous en montrent le chemin. Ce nationalisme n’a rien d’autoritaire, c’est une volonté d’indépendance et de souveraineté des nations, comme cela se pratique en Suisse, en Norvège, en Islande et partout dans le monde en dehors de l’UE.

Mais cette période réconciliation des peuples autour d’une aspiration universelle de paix se termine dans un fiasco diplomatique avec le camouflet adressé à Trump. Ce n’est pas au moment où l’on veut être l’artisan d’un message de paix que l’on parle d’une défense européenne renforcée pour s’opposer à d’autres pays comme la Russie, la Chine et les Etats-Unis. On ne peut tenir ce langage quand on fait partie de l’OTAN et que l’on suit les sanctions américaines contre la Russie. Le fait d’ajouter ensuite que la défense européenne renforcée aidera l’OTAN n’ajoute qu’une incohérence de plus. On n’attaque pas un géant quand on est un nain aux pieds d’argile. Seul De Gaulle se l’est permis et l’ingérence des Etats-Unis dans la politique française l’a finalement conduit à démissionner même si c’est par le vote des français au référendum sur la régionalisation. La France ne peut être reconnue par les Etats-Unis que dans la mesure où elle est un point d’équilibre entre l’Est et l’Ouest.

Classer les Etats-Unis dans le camp des ennemis potentiels, même si cela est vrai, ne peut pas se faire en restant dans l’OTAN. C’est un camouflet envers un pays considéré jusqu’à présent comme un pays ami. La réponse de Donald Trump, quelle qu’en soit sa forme regrettable ou non, est celle d’un géant qui se porte mieux envers un nain qui se porte de plus en plus mal et veut paraître plus gros qu’il n’est en se glosant d’être la voix de l’UE fédéraliste et l’ordonnateur du climat du monde. « Make France great again » dit-il, traduit par l’idée de « Redressez d’abord la France avant de me toiser » et de pérorer « Make our planet great again » droit sur ses ergots. Notre croissance va être encore plus mauvaise que les derniers réajustements, car la baisse de celle-ci devient européenne pour la fin de l’année. 

Dernière nouvelle de l’INSEE, la hausse des salaires mensuels du privé (entreprises de plus de 10 salariés et hors agriculture) est notée au troisième trimestre à 0,3% et à 1,5% sur une année glissante. Mais dans le même temps l’INSEE annonce une inflation à 1,9%. Résultat, pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2012, le pouvoir d’achat des salariés privés français diminue sur le rythme de 0,4% par an. Trump a beau jeu de fustiger notre chômage qui stagne à 9% et notre croissance maigrichonne, encore espérée à tort à 1,5%, mais inférieure à la moyenne des pays de l’euro, quand il va afficher une croissance annuelle supérieure à 3,5%, un taux de chômage de l’ordre de 4% et des salaires mensuels en progression sensible. 

Macron est sévèrement tancé et son aura en prend un sacré coup, non seulement en France où l’image de Trump est soigneusement détruite par les médias, mais surtout dans les pays européens. Je pense que Poutine doit boire du petit lait après avoir été médusé par la pantomime de Macron lors de Coupe du Monde de football. La politique du coup par coup devient illisible parce qu’elle est incohérente, toute à l’image d’un Président pour lequel on hésite entre la sottise et la paranoïa. Les menaces de Castaner sur les blocages du 17 novembre, les dons tardifs pour essayer de désamorcer la fronde des gilets jaunes, n’est que la conséquence d’un pouvoir obnubilé par la baisse des déficits au moyen des impôts et taxes. Malheureusement le déficit va se creuser bien au-delà des prévisions car la politique de l’offre, les cadeaux aux riches, et la ponction de la classe moyenne ne peut mener qu’au désastre économique et au recul social. Trump est bien notre ennemi sur le plan économique, mais ses recettes sont bien meilleures que les nôtres pour son pays et ce gant qu’il a jeté à la figure de Macron n’est qu’une vérité amère à digérer.

La technique du faible ne peut être d’agresser le fort.

Il ne faut pas se créer des ennemis imaginaires

Et ne pas parler seul au sein d’une union.

Il faut briser ses liens de dépendance

Et montrer la force de sa réussite

Pour pouvoir être crédible !

Claude Trouvé 
13/11/18