lundi 18 février 2019

Le plus grand pourvoyeur de Fake News c’est Macron


Macron et ses sbires mènent une bataille médiatique contre les Fake News avec des lois ou des ordonnances qui malmènent la liberté d’expression. Mais force est de constater que les frontières qui séparent le vrai du faux sont floues et la qualification de Fake News est plutôt bâtie sur la correspondance ou non des propos ciblés avec la doxa gouvernementale. Mais Macron prononce ou fait prononcer des contre-vérités sans aucune censure et là il ne s’agit plus de subjectivité de jugement quand on parle de chiffres. J’ai publié deux articles sur la croissance du PIB en 2018 en ouvrant les yeux des lecteurs sur l’illusion des 1,5% de croissance. Ce chiffre donne une vision intermédiaire de la croissance entre 2017 et 2018 car calculé sur le rapport des PIB annuels de ces deux années. La vraie croissance se mesure sur l’ensemble des mois ou des trimestres de l’année 2018, autrement dit il s’agit du rapport des PIB entre décembre 2017 et décembre 2018. 

La croissance réelle française de 2018 est alors de 0,92% et non de 1,5%. Selon le même calcul la croissance de la Zone euro est de 1,2% (chiffre publié par Eurostat). Le même mode de calcul pour la France sur 2017 donne 2,8%, et ce fut également une bonne année pour l’ensemble des pays européens. Le passage de 2,8% en 2017 à 0,9% en 2018 explique le chiffre intermédiaire de 1,5% donné par Macron. Ce chiffre de 0,92% est important car la dernière révision budgétaire était bâtie sur 1,6%. Or c’est bien sur une croissance de 0,92% que sont rentrés les impôts sur les sociétés et non sur 1,5% ou 1,6%. On peut donc s’attendre à un accroissement important du déficit public. On se doute que Bercy est en surchauffe pour camoufler au maximum cette dérive aux citoyens d’une part et négocier avec l’UE d’autre part. Il a déjà annoncé que les 3%/PIB ne seraient pas tenus. Si l’on se rapporte aux injonctions de l’UE concernant le budget 2019 de l’Italie, on devrait s’attendre à une admonestation sévère sur la France, car de plus le budget 2019 est à revoir à la baisse même sans tenir compte des cadeaux de Macron en fin d’année 2018. Le rapprochement franco-allemand tout à l’avantage de l’Allemagne pourrait y trouver sa raison d’être, car c’est bien l’Allemagne qui impose le retour à l’équilibre budgétaire. Elle pourrait ainsi inciter Moscovici à être très indulgent avec la France, contrairement à la révision budgétaire imposée à l’Italie. 

Cette croissance de 2017 au-dessus des 1,5% devait faire baisser mécaniquement le taux de chômage, comme le disent les économistes. C’est bien ce que l’on constate avec une baisse de 0,9% du chômage depuis le 4ème trimestre 2016 pour atteindre 9,1% au 4ème trimestre 2017. La précipitation de Macron sur le chiffre de l’INSEE donné à 8,8% de chômage pour 2018 tombait donc à pic pour confirmer la décrue. Malheureusement il est tout simplement l’officialisation du chiffre du 3ème trimestre 2018 publié par l’UE, sans préciser d’ailleurs qu’il est de 0,1 point supérieur à celui du 2ème trimestre. Une correction de l’INSEE est généralement publiée en mai. Or les chiffres qui circulent dans l’UE et dans l’OCDE sont les chiffres officiels corrigés des variations saisonnières et pour la France le chiffre du chômage est de 9,1% de chômage annuel 2018 par rapport à la population active. Ce n’est plus -0,3% de chômage qu’il faut afficher mais une stagnation du chômage en 2018, ce qui est déjà bien compte-tenu du résultat réel de croissance de l’année et grâce à l’impulsion de croissance de l’année 2017. 

Le graphique ci-dessus à partir des données publiées d’Eurostat et de l’OCDE (pour certains pays le taux est estimé sur une année glissante du 4ème trimestre 2017 au 3ème trimestre 2018) montre la place désastreuse de la France en compagnie des pays méditerranéens Turquie, Italie, Espagne et Grèce. Ceci est complété par deux autres pays méditerranéens, Chypre et la Croatie juste derrière nous. Ces 7 pays font moins bien que la Zone euro et surtout que l’UE. Notre appartenance à l’UE et à la Zone euro depuis 2002 n’apporte donc aucun avantage par son adhésion bien au contraire. Car sa 5ème place sur les 42 pays représentés dans les plus forts taux de chômage est un verdict sans appel quand l’Allemagne bat des records avec ses 3,4% de chômeurs et est à la recherche de main-d’œuvre. Nous voilà dépassés par le Portugal et notre voisine la Belgique qui a un taux inférieur à ceux de la Zone euro et même de l’UE. Le Royaume-Uni, dont la France dit tant de mal et qu’il faut faire souffrir selon Macron prétendant même récupérer une bonne partie de la City, a un taux de chômage plus de deux fois inférieur au nôtre ! Il fait même mieux que la Suisse avec laquelle il vient de signer un accord de libre-échange… comme avant son entrée dans l’UE. Mais l’UE elle-même se porte moins bien que l’OCDE et que les Etats-Unis. Où sont les rêves d’une UE dynamisée par l’union qui fait la force ?

Mais ce qui est beaucoup plus gênant pour la France c’est que dans les données fournies actuellement par Eurostat nous sommes le seul pays à avoir une stagnation du chômage. Même les -0,3% évoqués prématurément par la Ministre ne nous donne pas une bonne note dans ce domaine. Le graphique de gauche ci-dessus donne le pourcentage de variation du nombre de chômeurs entre les 4èmes trimestres 2017 et 2018. On ne peut pas se consoler du faible résultat de l’Allemagne car le taux de chômage y est très bas. Toutefois on peut regretter de n’avoir pas réussi la baisse spectaculaire de l’Espagne et du Portugal. Ce dernier a de plus un taux de chômage inférieur au nôtre. Même l’Italie, pourtant en perte de croissance, fait mieux que nous. Nous sommes toujours incapables d’égaler les baisses du taux de chômage de la Zone euro et de l’UE. Le graphique de droite montre l’ampleur de la contre-performance de la France avec une représentation croisée du taux de chômage et de sa variation annuelle. Celle-ci est naturellement plus importante sur des taux de chômage élevés à raison, pour cette année 2018, d’une baisse de 0,13 pour 1 point de taux. Or si nos pays voisins suivent plus ou moins cette règle annuelle, la France s’en détache nettement et montre son incapacité à faire baisser le chômage contrairement à l’ensemble des pays de l’UE et de l’OCDE ! Nous sommes donc non seulement devant une désinformation volontaire du peuple français mais devant une contre-performance tragique de la politique menée actuellement par Macron.
Les tableaux ci-dessus donnent un résumé des performances de la France en matière de chômage et de croissance. Le graphique du chômage donne cette fois le taux de chômage du 4ème trimestre et non celui de l’année représenté plus haut. Ce sont donc les données les plus récentes publiées. Il se dit par les sondages que les français laissent soi-disant encore une chance à Macron, mais ils ont déjà la preuve de sa défaite économique à condition que celui-ci ne les enfume pas. Les chiffres réels, de 0,92% de croissance et de 9,1% d’un chômage élevé et stagnant, sont le signe évident de la décroissance relative française. Les tableaux ci-dessus résument la situation désastreuse de la France qui se trouve d’une part dans les taux de chômage les plus élevés et en stagnation, et d’autre part avec une croissance très faible par rapport à la zone euro et à l’UE. Le fait que l’Allemagne ait une croissance encore plus faible est inquiétant pour l’impulsion que donne le couple à l’UE et montre la limite de la politique d’austérité allemande qui a déjà épuisé la France, l’Italie et la Grèce. On notera la performance de l’Espagne. De plus la bonne croissance relative du Royaume-Uni et sa décroissance d’un taux de chômage déjà faible devraient rabattre le caquet de ceux qui versent des larmes de crocodile sur les difficultés de ce pays après son vote de sortie de l’UE et ses difficultés à trouver un accord avec l’UE. Il va bien mieux que nous. 

Non il n’y a rien à attendre de bon de la politique de Macron et les français se laissent encore enfumer. Lorsque le voile va se déchirer la France risque fort de rentrer dans une crise d’autorité du gouvernement qui peut nous valoir des moments dramatiques. L’incapacité de l’opposition parlementaire à proposer quoi que ce soit de neuf, et à sortir d’une course à l’électeur, laisse présager une nouvelle victoire de Macron. Mais les perspectives mondiales de 2019 ne sont pas bonnes et la France fait presque toujours moins bien que l’UE. C’est la voie sans issue de l’Italie qui est devant nous. La France ne peut que produire de la dette ou de l’austérité qui détruit le pouvoir d’achat. On prend de l’argent d’un côté pour donner de l’autre, la politique du sapeur Camembert. La France ne s’endette pas pour investir massivement dans des grands travaux ou de la recherche de pointe (ou si peu) comme l’a fait De Gaulle, mais pour survivre, pour enrichir les multinationales et les paradis fiscaux, et éviter un soulèvement populaire. La peur du référendum, choisi par le peuple qui se gèle sur les ronds-points, la politique de l’offre et non de la demande, qui exclut la hausse notable du SMIC, ne laissent aucun espoir. Le fait de compter sur l’Allemagne, pays beaucoup plus puissant, ne peut que conduire à une perte d’indépendance. Mais l’Allemagne est elle aussi en perte de vitesse de croissance, son partenariat sera donc celui d’un prédateur encore plus affamé pour conforter son leadership sur l’UE.
Macron s’ingénie à fermer les yeux des français

Et à montrer le chaos pour tuer la démocratie

Dans un faux débat qui n’échappera pas au

« La démocratie, c’est cause toujours ».

Ses discours et ses poches sont vides,

Et l’UE allemande veille au grain.

Pas de place pour la démocratie,

Pas plus de place pour le RIC,

Si nous restons dans l’UE !
Claude Trouvé
18/02/19

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