samedi 21 avril 2012

Deux poids, deux mesures mais les mêmes qui payent !

Voilà de quoi faire réfléchir notre prochain président !

Les délinquants des radars, vous connaissez ?
Vous avez sans doute un jour dépassé de quelques km/heure les 50km/h en ville ou les 90km/h sur une départementale et, malchance pour vous, vous avez reçu un avis de contravention. Comme vous êtes un bon citoyen, vous avez payé les 90 euros qui sanctionnent votre manquement au code de la route. Manque de chance vous aviez déjà eu onze fois ce genre de manquement dans vos 50.000Km/an. Votre métier vous impose d’être sur la route tous les jours ouvrés ou vous êtes ce rentier qui parcourent les routes d’Europe pour son plaisir toute l’année. Peu importe la double peine s’applique et on vous informe que vous avez perdu un point.

Mais cela ne suffit pas puisque votre crédit point est épuisé, vous devez rendre votre permis de conduire. La double sanction, contrairement au principe du code pénal, est tombée. Comme vous avez eu votre permis avant la législation du permis à point, vous l’aviez à titre permanent sauf accident de votre faute entraînant des dommages corporels. Il est pourtant bien des domaines où l’on ne revient pas sur les avantages acquis. Dans ce cas non, vous allez rejoindre les 450.000 automobilistes qui roulent sans permis ou vous changez de métier ou bien encore vous roulez à vélo ! Normal, vous êtes traité comme un délinquant, amende et emprisonnement… de votre véhicule.

Une équipe de gendarmerie flash et arrête un quidam qui roule à 142km/h sur la même route limitée à 90km/h et ce dans une voiture volée et n’ayant jamais passé son permis. Il passe en comparution immédiate, assisté d’un avocat désigné d’office (que nous payons). Il est condamné par le juge (que nous payons) à deux mois de prison avec sursis et à 0 euro d’amende car non solvable. Le quidam peut donc rentrer tranquillement chez lui, sans retrait de point ni de permis puisqu’il ne l’a jamais passé. Il peut d’ailleurs recommencer avec une autre voiture volée tant que le cumul de ses peines n’atteint pas deux ans, auquel cas il devrait faire de la prison ferme. Tout cela se passe sans dépenser un centime, mais pas pour l’heureux propriétaire de la voiture volée qui est redevable de l’amende.

L’AME vous connaissez ?

Depuis douze ans, les étrangers en situation irrégulière (un raccourci pour les clandestins) peuvent se faire soigner gratuitement en France grâce à l’Aide Médicale d’Etat (AME) mais le coût du dispositif explose. C’est une couverture maladie de base comme la couverture maladie universelle (CMU) pour les nationaux. Elle couvre également les ayants droit du bénéficiaire (enfant, personne à charge) ainsi que les cas de rétention administrative et de garde-à-vue.

210.000 personnes en bénéficiaient en 2009 pour 546 millions d’euros pour 47 millions lors de sa création en 1998. Le coût pour 2011 était fixé à 588 millions soit à peu près le coût du bouclier fiscal qui a fait tant couler d’encre. Les dépenses de l'AME ont augmenté quatre fois plus vite que les dépenses du régime général ou de la CMU. Une modification dans la loi de finance de 2011 introduit, pour les demandes déposées à compter du 1er mars 2011, un droit de timbre annuel de 30 € par bénéficiaire majeur. Cette modification met fin à la gratuité pour les demandeurs bénéficiant de ressources inférieures à un montant révisé annuellement.

Si ce coût explose il y a deux raisons soit le nombre de clandestins (bénéficiant de l’AME donc recensés !) augmente, soit les bénéficiaires augmentent illégalement. Selon Laurent Lantieri, le grand spécialiste des greffes du visage, les principes de ce service public sont dévoyés : « Soigner les étrangers en cas d’urgence ou pour des maladies contagieuses qui pourraient se propager me paraît légitime et nécessaire, prend-il soin de préciser. En revanche, je vois arriver à ma consultation des patients qui abusent du système ». Il cite l’histoire de cet Egyptien qui s’était coupé le doigt avant d’arriver en France et qui demandait « une opération de reconstruction ».

Cet autre témoignage est édifiant de la part d’une éminente spécialiste des maladies génétiques de la peau à l’hôpital Saint-Louis que des patients du bout du monde viennent voir. « Je vais vous dire comment cela se passe, confie-t-elle. Ils tapent le nom de leur maladie sur Internet au fin fond de la Chine, tombent sur mon nom parmi d’autres et découvrent qu’en France, ils peuvent se faire soigner gratuitement. Ils arrivent clandestinement ici, restent tranquilles pendant trois mois et débarquent à ma consultation avec leur attestation AME, accompagnés d’un interprète. L’interprète, lui, ils le payent. » Le coût des traitements au long cours de ce type d’affection se chiffre en dizaines de milliers d’euros par an.

Une autre histoire révélée par un député est celle d’un couple de Camerounais sans-papiers qui voulait un enfant. Monsieur est « séropositif, il a deux autres femmes et sept enfants au Cameroun ». Suivi en France pour son sida, il vient de se marier pour la troisième fois, mais sa jeune femme « n’arrive pas à être enceinte » et « s’est installée dans la banlieue parisienne depuis qu’elle a décidé de tenter une FIV (Fécondation In Vitro). (…) Sans papiers, elle est en attente de l’AME ». Les médecins perplexes ont fini par accepter sa demande.

Selon l’estimation d’un député en 2004, le coût par bénéficiaire de l’AME est le double de celui du régime général. Cherchez l’erreur ?

Vive la France, terre d’asile
… de fous, de naïfs ou de cocus ?

Claude Trouvé