mercredi 21 août 2019

Les températures s’emballent ou les esprits s’échauffent ?


La température globale de juillet 2019 vient d’être publiée par la NOAA et elle bat le record de température depuis celles mesurées depuis 1880 avec +0,95°C, le précédent record étant le +0,92°C en juillet 2016. Il faut rappeler qu’il s’agit d’écarts de température par rapport à celles mesurées en août 1880. Ceci veut dire qu’il ne s’agit pas d’une valeur absolue ou relative annuelle mais d’une valeur relative mensuelle. A tire d’exemple le mois de janvier 2016 avait été mesuré à +1,12°C et avait battu le record de température pour ce mois. Pour relativiser la portée des chiffres, on peut noter que l’écart de température en juillet était de +0,72°C en 1998, ce qui veut dire que l’écart en 21 ans est de +0,2°C. Ceci donnerait +1°C en un siècle. Les commentaires des médias en 1998 étaient alarmistes et prévoyaient le pire, donc les modèles mathématiques de prévisions climatiques avaient intégré une montée de température de +0,65°C depuis 1978 soit une période de 20 ans. Transposé linéairement sur un siècle, cela donnait +3,25°C. D’où le déclenchement d’une campagne de catastrophisme climatique. Remarquons néanmoins que 21 ans plus tard ce n’est pas +0,68°C par rapport à 1998 que nous observons, selon les prévisions du GIEC 2010, mais +0,30°C, ce qui n’est pas du tout pareil. En prolongement linéaire cela donnerait +0,44°C rapport à 1998 en 2050, soit 1,40°C par rapport à 1880 et +2,10°C à la fin du siècle. 

Ceci permet de montrer la fragilité des prévisions climatiques et l’aberration des certitudes sur les modèles mathématiques qui n’ont toujours pas prouvé leur capacité à faire coïncider prévisions et mesures réelles.

On ne peut d’ailleurs pas faire des prévisions à partir de la température d’un mois, fut-ce telle globale, pas plus que sur deux mois. On a vu que les prévisions à partir des mesures sur 20 ans peuvent s’avérer erronées. La plus petite unité est l’année qui prend en compte les variations saisonnières. Le graphe NOAA ci-dessus donne la valeur moyenne de la température globale sur une année glissante d’août à juillet de l’année suivante. On observe que l’année août 2018-juillet 2019 donne une valeur de +0,91°C légèrement inférieure à celle de l’année août 2016-juillet 2017 avec +0,92°C et très en-dessous de l’année août 2015-juillet 2016 qui avait battu les records avec +1,06°C. Même si la température est remontée par rapport à l’année précédente, il n’y a pas d’indication alarmiste, ni d’information qui permette de certifier que les températures vont continuer à grimper jusqu’au ciel. 

Pour en avoir une idée plus précise, je tiens à jour un graphique donnant mois par mois la moyenne de la température globale terres et mers sur une année glissante. On a une information comparable au graphique précédent mais plus détaillée. Les années représentées sont plus nombreuses et la date de prévision est limitée à 2050. Au-delà les prévisions font appel à de la pseudo-science vu le niveau actuel de connaissance sur les paramètres pouvant influer sur le climat en nombre et en poids relatif. On le voit sur l’évolution des diverses prévisions du GIEC dont la première de 2010 est visiblement obsolète. On ne peut encore visuellement trancher entre celle de 2015 et celle de 2018, mais on peut pencher pour la dernière si la projection linéaire des mesures subit la même évolution que précédemment. Il reste que le hiatus de 15 ans (1998-2013) où la température est restée stable alors que la teneur en CO2 anthropique n’a cessé d’augmenter, n’a toujours pas d’explication.

En revanche tout le monde s’accorde pour valider l’importance des courants marins El Niño et La Nina, le premier chaud et le second froid. Le El Niño a une périodicité qui varie entre 2 et 7 ans mais on n’a pas pu jusqu’à présent identifier les causes déclenchant son apparition. Son lien avec l’augmentation anthropique du CO2 n’a pas non plus pu être réellement établi. Ces courants influent une très grande partie du Pacifique et on a pu constater un lien entre les températures mondiales et les apparitions successives de ces deux courants, mais le sens de la relation de cause à effet n’a pas pu être établi. Selon Météo France, Il n’y a pas actuellement, de consensus sur l’impact du changement climatique sur ce phénomène. On est devant le fameux problème de la poule et l’œuf, l’œuf fait la poule ou la poule fait l’œuf. Néanmoins la très forte élévation de température en 2015-2016 a correspondu à une très forte action du El Niño. Celle-ci aurait été suivie de La Niña de faible intensité qui n’aurait pas pu résorber tout l’apport calorifique précédent, ce qui a affaibli la valeur de la redescente de la température globale en 2017-2018. Puis, selon le dernier rapport de la NOAA, un nouvel El Niño de faible intensité est apparu en septembre 2018, ce qui expliquerait la remontée des températures en 2019 et particulièrement celle de juillet. 

Si la correspondance des variations de ces courants en rouge et des mesures satellitaires en bleu est impressionnante et montre bien les pics de température liés à El Niño et inversement le refroidissement qui s’ensuit ( La Niña ), cela ne donne pas d’informations suffisantes pour introduire ces phénomènes dans les modèles mathématiques puisque les causes de leurs apparitions ne sont pas connues. On peut, comme certains, prédire que leurs fréquences vont augmenter entraînant toutes les conséquences catastrophiques publiées sans relâche. Cela prend implicitement le réchauffement climatique comme cause de cette augmentation, mais rien n’est véritablement prouvé aujourd’hui et, vu la qualité des mesures et l’étroitesse actuelle de la période de mesures valables, la réponse scientifique va se faire attendre encore longtemps.

Il s’agit encore là d’une exploitation abusive d’un phénomène dont la part entre l’action naturelle et anthropique n’est pas tranchée. Il s’agit de sauter sur l’occasion de la canicule ressentie en juillet par les français pour développer la théorie de l’augmentation des canicules, des sécheresses et autres désagréments, pour échauffer les esprits en tenant pour sûre une relation entre la cause du CO2 anthropique et l’effet des courants marins du Pacifique. On y ajoute la certitude d’amplification de ces effets et d’augmentation de la température globale sans expliquer pourquoi pendant 15 ans de 1998 à 2013, la température n’a pas augmenté alors que ces courants ont mené leur action.

Personne ne remet en cause l’augmentation d’environ +0,9°C depuis 1880 et, plus proche de nous depuis 1978. Ce qui est insupportable c’est de faire de la pseudo-science pour tenter de prouver que le CO2 est notre ennemi et que nous avons le pouvoir d’éviter une catastrophe. J’ose le dire : « Il n’y a aucune certitude sur les modèles mathématiques prévisionnels tant que ceux-ci n’auront pas prouvé qu’ils expliquent correctement les mesures constatées ultérieurement, et ce n’est pas le cas aujourd’hui ». En conséquence le sens « réchauffement » du changement climatique en 2050 reste une hypothèse de travail et celle-ci ne doit pas être utilisée pour mobiliser l’argent des masses, échauffer les esprits en particulier des jeunes, lancer des plans de transition énergétique irréalisables et très coûteux qui nourrissent les grands lobbies, et augmenter notre dépendance aux pays étrangers. Avec la canicule la récolte de blé a été exceptionnelle cette année. Pensez ce qu’aurait été le rendement agricole dans la période estivale si nous avions dû subir la froidure… et n’oubliez pas que grâce au réchauffement la planète reverdit.


La climatologie est une science jeune cherchant dans un espace-temps immense 

Sur laquelle pèse des influences naturelles nombreuses et complexes.

C’est la folie des hommes de croire pouvoir se rendre maître 

D’un climat sur lequel réagissent astres, océans, volcans.

Ce rêve fou ne sait même pas encore contre quoi 

Il doit se protéger comme un Don Quichotte

Qui s’allierait avec les moulins à vent 

Perdant sa raison et son argent

Dans la lecture des romans 

Des rusés lobbyistes !
 
Claude Trouvé 
18/08/19