L’équipe
gouvernementale vient de nous donner un spectacle de cacophonie et de disputes
internes que je ne peux qualifier d’exceptionnel puisqu’il est tragicomique et
qu’il n’est qu’une suite condensée de ceux qui l’ont précédé. Après l’épisode
sur la rivalité Valls-Taubira avec un accord du Président à Valls en privé et
une législation selon les vœux de Taubira même légèrement retouchée, nous avons
droit successivement à une querelle Valls-Duflot, des pas-de-deux sur le budget
entre Hollande, Ayrault et Moscovici, et une nouvelle querelle
interministérielle sur le travail du dimanche. On peut même y ajouter un
Montebourg qui boude le déplacement du Président à Florange pour encore leur
délivrer de la poudre aux yeux.
On a
l’impression d’une équipe gouvernementale ramant sur le même esquif dont la
moitié gauche des rameurs le fait en sens inverse de ceux de droite avec un
capitaine qui demande au timonier ne pas tourner en rond sur place pour faire
croire qu’il tient le cap ! Cela permet à Valéry Giscard d’Estaing, qui à
87 ans ne manque pas d’humour, de dire « François Hollande, un président
décourageant dans un pays découragé ». Car celui qui dirige la grand’messe
c’est notre Président qui, dans les jeux du cirque, est passé maître dans les
numéros de contorsionniste et d’illusionniste.
Dogme
de l’euro, dogme du multiculturalisme, dogme de l’immigration bénéfique, dogme
d’une laïcité commençant au berceau, dogme de la justice sociale, dogme du
refus de l’élitisme, dogme de l’omniprésence de l’Etat, dogme de l’omniscience
de l’oligarchie au pouvoir, dont certains ne sont pas reniés par l’UMP, sont
autant de fers aux pieds qui entravent la France dans le fonctionnement de la
démocratie. Nul n’est besoin d’un référendum, les sondages suffisent pour
éviter les écueils et garder le cap du capitaine malgré les protestations des
matelots.
Si
nos amis de l’étranger s’émeuvent de voir la France si empêtrée de dogmes
éculés, si éventrée par les écueils qu’elle se crée, les autres nous attribuent
le bonnet d’âne. Quoique dans les déclarations de nos ministres, on note
tout-de-même un savoir-faire qui permet de vanter un budget qui recule et une
embellie sur les impôts… par une diminution de leur croissance. Le Président
avait donné le ton avec une définition de la baisse du chômage… c’est quand il
augmente moins. C’est ainsi que lorsque votre poids prend un kilo, vous êtes en
train de maigrir puisqu’avant vous en aviez pris cinq.
Les
entreprises sont sur des sables mouvants où rien n’est durablement solide dans l’intervention
de l’Etat, où globalement la pression fiscale reste plus élevée que chez nos
voisins européens et la monnaie trop forte pour l’exportation. La cacophonie va
même jusqu’à atteindre les syndicats et les travailleurs dont les points de vue
s’opposent sur le travail du dimanche. Les premiers se réjouissent des
astreintes imposées aux entreprises contrevenantes qui tombent dans leurs
caisses, les seconds s’émeuvent des surcroîts de salaire qui vont disparaître
de leur paye.
La
rigidité des textes, la complication du code du travail aboutit à des
situations inextricables si l’on ne reprend pas tout à zéro. De quoi
s’agit-il ? D’un problème économique et social. Dans une période de
croissance morose pour le moins, toute entrave à la marche de l’économie doit
être levée si elle ne se fait pas au détriment de ceux qui la font marcher.
Pour les entreprises ce travail dominical est bénéfique sous réserve de libre
concurrence, la même loi pour tous est donc nécessaire. Pour les travailleurs,
au moment où l’on revient sur la fiscalisation des heures supplémentaires, ceci
est bénéfique à condition que le volontariat soit respecté. Si ces deux points
sont garantis, les blocages syndicaux, le dogme de la justice sociale et
l’aspect religieux n’ont plus lieu d’être bloquants. Il reste à avoir du
courage politique et là mon dieu un miracle peut toujours se produire.
Le
code du travail est pléthorique et une loi n’en efface pas une autre mais s’y
surajoute. Son millier de feuillets
entraîne une lourdeur, une complexité qui ne fait que soulever des problèmes où
il ne devrait plus y en avoir. Sa version valide au 30 septembre 2013 ne vivra
que jusqu’au 1er janvier 2014 pour être revue au 1er
juillet 2014 et ainsi de suite, histoire de nourrir un corps de fonctionnaires
d’Etat à l’Inspection du travail. On dit qu’en Allemagne il ne comporte que
quelques dizaines de pages ! Or nul n’est censé ignorer la loi !
La
France est en proie à une dérive administrative qui s’aggrave avec un
interventionnisme supplémentaire de l’État qui bride les initiatives et
complique l’administration des entreprises sans pour autant satisfaire ceux qui
le subissent. Si à cela s’ajoute une cacophonie gouvernementale, la France
devient un bateau ivre dont le génie tourne à la folie. Je pense que le
français devrait se rapprocher de l’islandais qui, au bord de la faillite, a
renversé son gouvernement, mis en prison les banquiers qui n’avaient pas pris
la fuite, renégocié sa dette, réécrit sa Constitution, réélu une Assemblée Constituante
avec une partie de gens du peuple, et vient de remettre en cause sa candidature à l’Union
européenne et à la zone euro ! Alors pourquoi pas aussi chez nous
« la révolution des
casseroles » ?
Ce qui est possible en Islande peut
l’être aussi en France
Car à cœur vaillant, rien d’impossible !
Encore faut-il le vouloir !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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