Tout
pour le vert, c’est devenu le leitmotiv de la politique gouvernementale après
le couac sur le diesel et la menace de quitter la majorité même si la Duflot se
garde bien d’envisager la chose pour elle-même après le mal qu’elle s’est donné
pour avoir un portefeuille. François Hollande et Jean-Marc Ayrault avancent
donc à tâtons et pèsent leurs mots pour tenter de calmer la situation.
Pour les aides à l'isolation des habitations,
cela passe bien dans l’opinion publique en général puisque certains
particuliers vont en profiter mais aussi des entreprises industrielles et
financières. Donc on peut y aller franco sur la TVA passant de 10% à 5%. Dans
cette euphorie générale, il faut néanmoins remarquer que tout ceci a un coût
pour l’État qui d’une façon ou d’une autre va devoir soit augmenter le déficit
budgétaire soit créer de nouvelles ressources fiscales, donc ponctionner soit
les particuliers soit les entreprises ou les deux.
Mais
ce n’est pas tout, cet encouragement aux entreprises, qui se sont spécialisées
dans l’isolation immobilière, développe artificiellement un secteur qui ne peut
être pérennisé sans un apport continuel d’argent de l’Etat. On crée donc une
situation précaire du même ordre que les emplois aidés. Par ailleurs le
particulier qui investit, grâce aux aides, n’investira pas ailleurs et les
autres entreprises seront donc touchées. L’achat d’une nouvelle voiture sera
peut-être repoussé ou annulé. Cet interventionnisme permanent de l’État crée
des déséquilibres du monde économique qui, in fine, aggravent la situation
économique du pays.
De
plus il faudrait être sûr que tous les nouveaux matériaux employés sont bien
fabriqués en France ou au moins par des entreprises françaises, ce qui n’a rien
de sûr et en tous cas qui ne fait l’objet d’aucune vérification ni contrainte.
L’argent de l’Etat, notre argent, peut ainsi partir à l’étranger pour la plus
grande part. Si l’objectif de réduire la consommation énergétique est
intéressant, la manière de procéder est antiéconomique. On peut persuader que l’isolation
est rentable à terme, particulièrement pour les jeunes qui peuvent investir sur
trente ou quarante ans par une communication fortement orchestrée au lieu de
déverser de l’argent public sans discernement. A chacun de faire en fonction de
ses moyens, de son âge pour définir l’ampleur des travaux et la durée de
récupération de l’investissement. L’État peut alors jouer son rôle de conseil
et atteindre un objectif de Bien commun.
C’est
l’exemple-type de mesures que le particulier accepte parce qu’il y voit un
intérêt personnel facilement compréhensible et accessible mais dont il ne
perçoit pas, ce qu’on lui masque volontairement, qu’elles ne vont pas dans le
sens du bien collectif. De plus l’État va faire payer aux autres, ce qu’il
donne à certains, d’ailleurs aux plus aisés qui peuvent plus facilement
investir.
Il
en est de même avec les énergies renouvelables. Ce n’est pas l’aide à la
recherche qui est privilégiée mais l’aide au particulier et aux entreprises de
ce secteur particulier. Là encore on note que les plus grands producteurs de
panneaux solaires sont les chinois, ce qui a d’ailleurs déclenché une réaction
de Bruxelles qui ne va pas changer grand-chose de la prééminence de la Chine
dans ce secteur. Une part très importante de notre argent va partir à l’étranger.
De plus une taxe spéciale est payée par nous tous pour l’aide aux énergies
renouvelables sur notre facture d’électricité. Cette taxe ne va pas se priver d’augmenter
au fur et à mesure des besoins.
On
arrive à ce paradoxe que des entreprises se sont engouffrées dans des secteurs
aidés et le secteur devenant moins porteur, elles crient à l’aide pour ne pas
mourir. L’Etat réinvente donc l’aide sans laquelle ces entreprises
disparaissent car le marché a été déséquilibré à leur profit. L’engrenage
devient infernal comme la planche à billets pour soutenir les Bourses au nom d’un
« boost » de la croissance qui n’en bénéficie que très peu. Là encore
l’aide à la recherche et l’innovation se conçoit car il y a une véritable prise
de risques et que cela peut entraîner des gains considérables et de nouveaux
secteurs d’activité mais l’aide à la production est à manier avec les plus
grandes précautions. Les politiciens se grisent à l’interventionnisme d’État
qui leur permet de mettre en avant leurs actions mais cet interventionnisme,
devenu dogme, est une des plaies de notre pays.
On se croirait au printemps « Hollandais »
Tout reverdit en France, même les taxes,
Mais attention pas un vert de trop !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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