Le
gouvernement, après avoir annoncé que sa priorité c’est le chômage, vient de
remettre la pression sur la croissance en trompetant sur les industries
innovantes. On aurait pu penser que la première priorité était de relancer l’économie
pour juguler le chômage et que les mesures, à court terme et coûteuses d’aides
à l’emploi, viendraient dans un second temps. Il n’en a rien été, la logique du
gouvernement n’est pas celle de monsieur tout le monde.
Le
crédit d’impôt, nouvelle usine à gaz, va devoir être payé par les contribuables
avant d’avoir donné des effets tangibles et les 34 nouvelles mesures de relance
de l’économie n’auraient dû se résumer qu’à une seule, la baisse des impôts sur
les entreprises PME, PMI compensée par une taxation plus forte sur les bénéfices
des très grosses entreprises exportatrices et des multinationales. C’eut été la
mesure de justice, slogan gouvernemental, pour empêcher la destruction des
moyens de production en cours.
Pour
le reste la monnaie, levier prioritaire de toutes les grandes économies
mondiales, nous échappe et notre budget doit répondre aux vœux de Bruxelles, ce
qui ne laisse aucune marge de manœuvre autre que celle de jouer d’arguments
purement politiques pour amadouer l’UE et en particulier la zone euro. Ce fut l’action
gouvernementale entreprise pour reporter à 2015 la réalisation d’un déficit
budgétaire à 3% du PIB (engagement du traité de Maastricht).
Il n’y
a par ailleurs rien à espérer du côté de la consommation intérieure après le
matraquage fiscal entrepris dont les effets vont surtout se faire sentir avec
le solde des impôts en septembre et en janvier avec l’augmentation de la TVA
entre autres. D’ailleurs on note un affaiblissement de la formation de capital
fixe des particuliers, essentiellement l’investissement immobilier. Notre
compétitivité n’est toujours pas en mesure de nous assurer de nouveaux marchés
à l’extérieur de la zone euro avec une balance commerciale toujours déficitaire.
L’euro à 1,33 dollar alors que nous devrions être à 1,15 (valeur très proche de
la parité euro-dollar lors de la création de l’euro), voire même un peu plus
bas, ne peut donner un bol d’air.
La baisse
de la monnaie et la planche à billets c’est la stratégie japonaise mais
entreprise trop tard car l’endettement du pays devient insupportable et le
peuple japonais s’asphyxie à rembourser les intérêts d’emprunt. La planche à
billets c’est également la stratégie américaine, qui pour les mêmes raisons
agissant toutefois de façon moins brutale, va vers une impasse budgétaire sans
que la croissance redémarre significativement par rapport aux liquidités
déversées sur l’économie et dont la majeure partie n’a alimenté que le marché
boursier.
Alors il faut espérer
une croissance dans la zone euro dont on perçoit paraît-il les frémissements. C’est
vrai sans doute pour l’Allemagne et ses satellites économiques, mais la zone
sud s’enfonce. Chypre et la Grèce vendent les bijoux de famille. La Grèce, le Portugal
envisagent une nouvelle aide. L’Espagne continue à augmenter sa dette et la
récession résiste.
La
France
aussi continue à augmenter sa dette et les réformes structurelles
pouvant
générer des économies durables se font toujours attendre. L’Etat a
refilé aux
collectivités territoriales l’essentiel des 15 milliards d’économie
prétendus. Évidemment ces collectivités territoriales vont augmenter les
recettes, sans vraiment
diminuer les dépenses dont les deux tiers sont sociales, c’est-à-dire
les taxes
au niveau région, département, commune. Ceci pèsera directement sur le
consommateur par la diminution du pouvoir d’achat donc de la croissance
possible.
L’UE
va être à un tournant après les élections allemandes car la croissance ne sera
pas pour tout le monde et les pays mendiants ne vont pas pouvoir tirer sur la
corde de l’aide encore très longtemps. Des mouvements nationalistes se font de
plus en plus entendre et la vie même de l’euro est en cause devant la disparité
croissante des économies entre Nord et Sud. Les 0,9% de Moscovici en 2014 ne
seront pas plus au rendez-vous que les 1,2% prévus initialement en 2013 et qui
finiront au mieux à 0,1% !
Les trompettes du gouvernement ne feront
pas tomber
Les murailles de la stagnation comme à
Jéricho !
Bien benêts sont ceux qui les écoutent
encore !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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