J’ai
déjà eu l’occasion plusieurs fois de dire combien la politique étrangère
française est incohérente depuis le début des années 2000. Avec la Syrie nous entrons dans un nouvel
épisode d’une politique désordonnée et à une vassalisation de plus en plus grande
aux Etats-Unis. La Libye a été une erreur dont nous mesurons les conséquences
aujourd’hui avec une prise de pouvoir d’un islamisme extrémiste, contenu par
Kadhafi, et une dispersion des armes de ses arsenaux entre des mains qui
pratiquent le terrorisme, armes qui servent au Mali et en Syrie.
C’était
une première incohérence après avoir reçu en grande pompe le président libyen
comme nous l’avons fait pour le président syrien. Les partis majoritaires ont
approuvé la guerre en Libye et la position française, pro-rebelles, en Syrie. « On
allait faire tomber le régime » entendait-on jusqu’à il y a peu de temps.
C’était méconnaître qu’une partie très importante du peuple syrien soutenait
son leader, que les chrétiens y vivaient en paix et que nous entrions dans le
pré carré russe avec sa base de Tartous stratégiquement essentielle.
Nous
sommes rentrés dans la stratégie américaine, élaborée de longue date, de mise
au pas de tous les régimes autoritaires du Moyen-Orient qui ne collaborent pas
avec eux. La France ne réfléchit plus et ne décide plus seule. Elle suit en
Libye, en Afghanistan, en Syrie et même au Mali où les américains nous ont
passé la main et leur aide.
Notre
force de frappe nucléaire est en train de péricliter mais elle reste l’arme de
dissuasion pour toute atteinte à l’intégrité de notre territoire par une
puissance étrangère. L’armée conventionnelle est dans un triste état d’impuissance
pour opérer face à une armée structurée. Nos matériels sont de plus en plus
hors d’état de servir et l’on a déjà fait des prouesses pour réunir les
équipements nécessaires pour le Mali alors que nous combattions des petites
unités disparates qui ont aussitôt pris le parti de fuir… provisoirement. On a
surtout rencontré du vide mis à part leurs lieux de caches. La victoire était
belle mais l’opposition faible.
C’est
une toute autre paire de manche contre la Syrie, même pour une opération
ponctuelle visant les dépôts d’armes chimiques. Car ce sont les seuls objectifs
que nous devrions détruire si nous voulons être cohérents avec la punition pour
utilisation d’armes interdites et la promesse de ne pas affaiblir le régime de
Bachar el Assad. L’aviation syrienne est dissuasive autant que les missiles à
moyenne portée et toutes les armes sophistiquées que peuvent lui procurer les
russes et l’Iran.
Une
intervention à partir d’Israël mettrait le feu aux poudres et, comme le dit
Bachar el Assad, la situation échapperait à tout contrôle. On peut s’étonner d’ailleurs
du silence des États-Unis après la frappe aérienne d’Israël et après la
déclaration d’une inspectrice de l’ONU, en mai 2013, à propos de la précédente alerte à l’utilisation de gaz sarin.
Elle affirmait, ni plus ni moins, détenir les preuves irréfutables de l’utilisation
du gaz par les rebelles !
Les
américains savaient donc que des gaz de guerre étaient à disposition des
rebelles et ils se sont tus… la ligne rouge n’était pas franchie !
Pourtant aujourd’hui, ils affirment, sans que des preuves indiscutables ne
soient mises à disposition de l’opinion mondiale, que le gaz a été émis par l’armée
régulière de Bachar el Assad ! On peut comprendre le scepticisme qu’affiche
Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la guerre et son conseil de retenue
devant une affaire qui ne concerne pas la défense des intérêts français mais
qui peut, au contraire, les mettre en danger.
Dans
une poudrière on n’allume même pas un briquet pour y voir clair. Or la
situation en Syrie est extraordinairement compliquée : guerre civile, guerre
religieuse, guerre ethnique, terrain de guerre géostratégique entre les
Etats-Unis et l’URSS, guerre israélo-syrienne, implication du Liban avec le
Hezbollah, etc. On n’en finit pas d’énumérer les forces en présence mais une
chose est sûre, la France n’a aucun intérêt à un chaos généralisé et à perdre
tout crédit dans un ancien protectorat français et un Liban historiquement ami.
Une France servile, Une France gribouille,
Une France dépendante,
Une France aux ordres, est-ce encore la France
des poilus ?
La France affaiblie se perd en croisades
stériles !
OTAN en emporte le vent !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire