La
crise de 2008 a bon dos pour justifier les faibles performances de la zone euro
dans l’économie mondiale. De 2000 à 2007 les pays de la zone euro ont
globalement eu des croissances plus faibles que les pays hors zone euro ou d’Amérique
du Nord, comme le montre le document ci-dessous.
Taux de croissance des pays de la zone Euro comparés
avec les pays extérieurs à la zone (%)
1986/2012
1986/1999
2000/2007
Canada
2,48
2,75
2,84
France
1,81
2,30
2,06
Allemagne
1,86
2,36
1,67
Italie
1,24
2,00
1,56
Japon
1,70
2,44
1,52
Grande-Bretagne
2,45
3,07
3,16
États-Unis
2,59
3,30
2,59
Suède
2,31
2,21
3,23
Source :
FMI, Outlook Database, Avril 2013
Si l’Allemagne s’en tire désormais
nettement mieux c’est qu’elle a mené un politique non coopérative et de
déflation salariale qui a augmenté sa compétitivité, ses exportations. Ceci
étant, elle a généré du chômage chez les autres membres de la zone euro moins
exportateurs ou chez ceux qu’elle n’a pas pris comme sous-traitants. La
Finlande, pourtant l’un des derniers pays à être affublé du triple A, vient d’annoncer
que sa dette dépassera en 2014 les 60% du PIB voulus par Maastricht et
dépassera les 62% en 2015. La Grèce n’échappera pas à une nouvelle aide avant
la fin de l’année. Le Portugal s’y prépare. Seule bonne nouvelle l’Espagne n’augmente
plus son chômage mais il est déjà à plus de 25%. Par contre l’Italie, troisième
économie européenne, montre des signes inquiétants. Sa balance commerciale ne s’améliore
que par une baisse des importations, son taux d’utilisation des capacités
productives est aussi en baisse et les impayés dans le bilan des banques ne
cessent de grossir.
Si
la crise européenne semble marquer une pause, on est très loin d’une sortie de
crise malgré toutes les annonces faites par le gouvernement et les médias
français. Notre méthode Coué a des limites. Elle empêche de prendre les
difficultés dans leur réalité et de mettre en œuvre les bonnes mesures préventives
et curatives. Le discours est différent en Allemagne, en Italie et en Espagne.
2014 ne verra pas une embellie significative et la zone euro restera à la
traîne de la croissance. Les dettes souveraines vont se creuser et l’Allemagne va
voir son économie pénalisée par les difficultés des pays du sud qui importeront
moins de ses produits.
On
reste confondu devant l’argumentation des politiques défenseurs de l’euro qui
martèlent le mot « catastrophe » à la moindre évocation d’une mise en
doute de l’efficacité de l’euro. La catastrophe n’est jamais argumentée
sérieusement. Sont-ils incapables de le faire ? Tout débat sur ce sujet
tourne court et les missiles de peur qu’ils envoient régulièrement font fuir
les auditeurs ou les lecteurs moutonniers. Pourtant rien ne permet de dire que
les pays de la zone euro se portent mieux que les autres, bien au contraire. Si
l’euro fait mieux que les autres monnaies qu’ils le prouvent !
C’est
ce blocage « idéologique » qui paralyse notre pays. Le dogme est
transformé en postulat, c’est-à-dire qu’il n’a pas à être démontré. Les deux
principaux partis de gouvernement s’accrochent à l’euro comme la misère au
pauvre monde. Sans doute y va-t-il de leur crédibilité depuis trente ans où ils
nous poussent vers une Europe fédérale et une monnaie unique avec les résultats
que nous constatons aujourd’hui ?
Obscurantisme politique ou raisons
cachées ?
Europe à fédéraliser ou pilotage transatlantique ?
Asservissement des peuples ou
enrichissement des lobbies ?
Les deux mon Général !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon