mardi 24 septembre 2013

47% pour Angela, 23% pour François !

Merkel plébiscitée à 47%, Hollande sondé à 23%, ceci résume toute la différence entre les politiques allemande et française. Les disparités de revenus sont pourtant plus importantes en Allemagne qu’en France et il en est de même du revenu médian. Doit-on en déduire que le citoyen allemand est plus masochiste que le citoyen français ? Une chose est sûre c’est que depuis l’arrivée de l’euro, l’Etat allemand se porte mieux que le nôtre, que sa balance commerciale allemande voisine avec les 200Mds€ d’excédent et la nôtre avec les 60Mds€ de déficit, et que le chômage y est beaucoup plus faible et le taux d'emploi plus élevé que chez nous même si les emplois à temps partiel y sont plus nombreux.

La chancelière allemande récolte les fruits de son travail de fond engagé par Schröder, réformes qu’elle a su garder comme ligne de conduite. Son obstination, ses qualités manœuvrières, la défense incessante de son pays, son pragmatisme et la modestie de son comportement ont séduit la population allemande. Elle n’a pas eu comme première tâche de se proclamer "normale" ni de remettre en cause les réformes engagées précédemment comme celle des heures supplémentaires en France et la plupart des autres. On peut présager qu’elle a pris conscience que, le déficit budgétaire étant résorbé, le temps était venu de redonner du niveau de vie à son peuple. Si elle réussit à le faire, Angela Merkel sera alors classée parmi les grands dirigeants des pays à économie ouverte. 

Les multinationales et les grands financiers lui laisseront-ils dilapider une partie de leur gâteau ? Rien n’est moins sûr mais la confiance qu’elle a acquise de son peuple lui laisse une force de résistance que nous n’avons pas. De toute évidence l’Allemagne a mené une politique non solidaire dans l’économie européenne même si elle est la principale contributrice aux aides aux pays en difficulté. Elle est la principale bénéficiaire de l’euro mais elle se sait capable de s’en passer désormais. Dans la mesure où ses citoyens ne votent pas pour la sortie de l’euro, le pari politique serait à ce jour risqué mais le pragmatisme de la chancelière peut l’y amener tant les économies des pays du sud sont aux abois. L’Allemagne ne peut supporter encore longtemps de nouvelles aides massives réclamées par la Grèce, le Portugal, l’Irlande, Chypre ou à fortiori par l’Espagne ou une Italie en crise politique et économique.

La France dans tout cela mène des politiques incohérentes et se laisse aller à guerroyer dans le monde avec une armée de moins en moins financée et remise à niveau. Elle mène une politique énergétique qui consiste à brader le fleuron nucléaire de l’industrie française en injectant son argent dans des secteurs d’énergie où nous sommes dans un univers concurrentiel défavorable que seuls le protectionnisme et l’aide conjoint de l’État peuvent faire vivre. Par ailleurs nous sommes engagés dans la mondialisation, l’ouverture des frontières aux marchandises et nous prônons le « Made in France ». Nous barbotons dans l’incohérence d’une mesure protectionniste menée de pair avec notre solidarité économique européenne et notre engagement envers Bruxelles et l’OMC de ne pas fausser la libre concurrence. 

Sur le plan extérieur nous aidons des djihadistes en Libye, nous les combattons au Mali et nous les aidons en Syrie. Par ailleurs nous nous désintéressons des massacres perpétrés au Congo, mais François Hollande parle de mettre de l’ordre en Centrafrique. En fait les États-Unis nous ont laissé un terrain de jeu en Afrique à condition que nous les aidions ailleurs dans le cadre de l’OTAN. Cette politique brouillonne ajoutée à l’interventionnisme de la géopolitique américaine est en train d’embraser l’Afrique et le Moyen-Orient. 

Les USA téléguident désormais les nations amies et s’appuie sur Israël car le peuple américain est lassé de voir revenir tant de cercueils de ses soldats depuis les guerres du Vietnam, de Corée, d’Irak, d’Afghanistan et de multiples autres terrains d’intervention. L’Allemagne a eu la sagesse de rester sur le plan économique dans ses relations avec les USA. Elle conforte discrètement un axe Washington-Londres-Berlin et se pose comme le leader économique incontesté de l’UE tout en s’assurant de bonnes relations avec la Russie que nous fustigeons. 

Notre interventionnisme est aussi actif sur le plan intérieur où l’État se mêle de tout. On voit le bellâtre Montebourg claironner que le marché privé a détruit l’économie française et que l’État doit s’en mêler pour la rétablir. Il oublie simplement que c’est l’État qui a détruit l’industrie française par ses lourdeurs administratives, une monnaie et une fiscalité trop fortes. Or le socialisme ne change rien à cela, bien au contraire, et il poursuit des ponctions incessantes et des redistributions autoritaires souvent contraires aux lois du marché et déséquilibrantes pour notre économie. 

Comme si cela ne suffisait pas nous accueillons une immigration grandissante et non triée, avec son cortège de chômage, de délinquance, de trafics et de problèmes civilisationnels, quand Angela Merkel le fait de façon choisie pour pallier à une démographie en berne. Par ailleurs nous bafouons la démocratie dans une gouvernance de plus en plus autoritaire à relents totalitaires. Ne cherchons pas plus loin les raisons qui justifient l’État actuel de ces deux pays et le verdict de ses populations. 

« Rien n’est plus dangereux que lorsque l’ignorance et l’intolérance 

Sont armées de pouvoir » 

Voltaire 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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