Merkel
plébiscitée à 47%, Hollande sondé à 23%, ceci résume toute la différence entre
les politiques allemande et française. Les disparités de revenus sont pourtant plus
importantes en Allemagne qu’en France et il en est de même du revenu médian.
Doit-on en déduire que le citoyen allemand est plus masochiste que le citoyen
français ? Une chose est sûre c’est que depuis l’arrivée de l’euro, l’Etat
allemand se porte mieux que le nôtre, que sa balance commerciale allemande voisine
avec les 200Mds€ d’excédent et la nôtre avec les 60Mds€ de déficit, et que le
chômage y est beaucoup plus faible et le taux d'emploi plus élevé que chez nous même si les emplois à temps
partiel y sont plus nombreux.
La
chancelière
allemande récolte les fruits de son travail de fond engagé par
Schröder, réformes qu’elle a su garder comme ligne de conduite. Son
obstination, ses qualités manœuvrières, la défense incessante de son
pays, son pragmatisme et la modestie de son
comportement ont séduit la population allemande. Elle n’a pas eu comme
première tâche de se proclamer "normale" ni de remettre en cause les
réformes engagées précédemment comme celle des
heures supplémentaires en France et la plupart des autres. On peut
présager qu’elle
a pris conscience que, le déficit budgétaire étant résorbé, le temps
était venu de
redonner du niveau de vie à son peuple. Si elle réussit à le faire,
Angela Merkel sera alors classée
parmi les grands dirigeants des pays à économie ouverte.
Les
multinationales
et les grands financiers lui laisseront-ils dilapider une
partie de leur gâteau ? Rien n’est moins sûr mais la confiance qu’elle a
acquise de son peuple lui laisse une force de résistance que nous
n’avons pas.
De toute évidence l’Allemagne a mené une politique non solidaire dans
l’économie
européenne même si elle est la principale contributrice aux aides aux
pays en
difficulté. Elle est la principale bénéficiaire de l’euro mais elle se
sait
capable de s’en passer désormais. Dans la mesure où ses citoyens ne
votent pas
pour la sortie de l’euro, le pari politique serait à ce jour risqué mais
le pragmatisme de la
chancelière peut l’y amener tant les économies des pays du sud sont aux
abois.
L’Allemagne ne peut supporter encore longtemps de nouvelles aides
massives réclamées par la Grèce, le Portugal, l’Irlande, Chypre ou à
fortiori par l’Espagne ou une Italie en crise politique et
économique.
La France
dans tout cela mène des politiques incohérentes et se laisse aller à guerroyer
dans le monde avec une armée de moins en moins financée et remise à niveau.
Elle mène une politique énergétique qui consiste à brader le fleuron nucléaire
de l’industrie française en injectant son argent dans des secteurs d’énergie où
nous sommes dans un univers concurrentiel défavorable que seuls le protectionnisme et l’aide
conjoint de l’État peuvent faire vivre. Par ailleurs nous sommes engagés dans la
mondialisation, l’ouverture des frontières aux marchandises et nous prônons le « Made
in France ». Nous barbotons dans l’incohérence d’une mesure
protectionniste menée de pair avec notre solidarité économique européenne et notre engagement
envers Bruxelles et l’OMC de ne pas fausser la libre concurrence.
Sur le plan extérieur
nous aidons des djihadistes en Libye, nous les combattons au Mali et nous les
aidons en Syrie. Par ailleurs nous nous désintéressons des massacres perpétrés
au Congo, mais François Hollande parle de mettre de l’ordre en Centrafrique. En
fait les États-Unis nous ont laissé un terrain de jeu en Afrique à condition
que nous les aidions ailleurs dans le cadre de l’OTAN. Cette politique
brouillonne ajoutée à l’interventionnisme de la géopolitique américaine est en
train d’embraser l’Afrique et le Moyen-Orient.
Les
USA téléguident désormais les nations amies et s’appuie sur Israël car le
peuple américain est lassé de voir revenir tant de cercueils de ses soldats
depuis les guerres du Vietnam, de Corée, d’Irak, d’Afghanistan et de multiples
autres terrains d’intervention. L’Allemagne a eu la sagesse de rester sur le
plan économique dans ses relations avec les USA. Elle conforte discrètement un
axe Washington-Londres-Berlin et se pose comme le leader économique incontesté
de l’UE tout en s’assurant de bonnes relations avec la Russie que nous
fustigeons.
Notre
interventionnisme est aussi actif sur le plan intérieur où l’État se mêle de
tout. On voit le bellâtre Montebourg claironner que le marché privé a détruit l’économie
française et que l’État doit s’en mêler pour la rétablir. Il oublie simplement
que c’est l’État qui a détruit l’industrie française par ses lourdeurs
administratives, une monnaie et une fiscalité trop fortes. Or le socialisme ne
change rien à cela, bien au contraire, et il poursuit des ponctions incessantes
et des redistributions autoritaires souvent contraires aux lois du marché et
déséquilibrantes pour notre économie.
Comme
si
cela ne suffisait pas nous accueillons une immigration grandissante et
non
triée, avec son cortège de chômage, de délinquance, de trafics et de
problèmes civilisationnels, quand Angela Merkel le fait de façon
choisie pour pallier à une démographie en berne. Par ailleurs nous
bafouons la démocratie dans une gouvernance de plus en plus autoritaire à
relents totalitaires. Ne cherchons pas plus loin les raisons qui
justifient l’État
actuel de ces deux pays et le verdict de ses populations.
«
Rien n’est plus dangereux que lorsque l’ignorance et l’intolérance
Sont
armées de pouvoir »
Voltaire
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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