Je
me souviens avoir entendu un grand patron de l’industrie française dire un jour
que pour tirer le meilleur parti des hommes il fallait mobiliser leur cerveau
pour pouvoir faire agir jambes et bras mais que le cerveau ne fonctionnait à
plein rendement que si le cœur l’encourageait. La situation de la France est
exactement celle-ci. Des bras et des jambes fonctionnent encore, même si on en
a amputé une bonne partie, les esprits de nos chercheurs et de nos novateurs
montrent qu’ils sont encore aiguisés mais la France est entrée dans la
lassitude, la désaffection et un individualisme ravageur. Le cœur n’y est plus !
Quarante
ans d’une politique irresponsable, bâtie sur l’illusionnisme, des promesses et
des idéologies paralysantes, ont eu raison de la dynamique des années d’avant
1980. On regardait alors la France comme un modèle européen, voire mondial,
notre PIB/habitant faisait des jaloux. Après les soubresauts de mai 1968, nous
vivions dans une relative paix sociale. La pression fiscale était supportable
ainsi que le modèle de nos prestations sociales.
Puis,
petit à petit, tout s’est détraqué. La dette souveraine a fait son apparition et
elle ne nous a plus quittés depuis 1974, dernier budget équilibré. L’Etat est
rentré dans un clientélisme qui s’éloignait des règles de bonne gestion et
distribuait l’argent de l’État au gré des besoins politiques et non
économiques. De son côté le citoyen encourageait des mesures de distribution
sociale sans se préoccuper de savoir si la croissance du pays le supportait.
Les 35 heures, appliquées brutalement et sans discernement, ont partiellement
brisé l’élan des petites entreprises, paralysé certains services publics et
surtout entré dans l’esprit des jeunes que le bonheur consistait à travailler
moins.
Elles
ont agi comme un facteur démobilisateur, orientant nos esprits vers la
jouissance, le farniente et la consommation. Le grand projet d’une Europe
rassemblée dans une Union de pays historiquement adversaires a un temps soulevé
les cœurs de ceux qui attendaient un évènement mobilisateur, particulièrement
les jeunes. Beaucoup des plus anciens se sont méfiés et y ont vu un miroir aux
alouettes mais la pression des grands lobbies, du mondialisme et des idéologies
politiques l’ont emporté. Une Europe, reniant toute idée de puissance dans ses
documents fondateurs, donc à terme politiquement inexistante, s’est construite
sans définir ses perspectives territoriales ni les pouvoirs régaliens qu’elle s’attribuait.
Notre
pays s’est engagé dans une monnaie unique avec le sentiment que l’euro en
devenant une monnaie forte, serait sa chance et éviterait des dévaluations
traumatisantes. Il nous faut constater aujourd’hui que ceux qui pensaient que
notre pays se privait d’un levier monétaire d’ajustement indispensable avaient
raison. L’euro est sous perfusion car il est surévalué pour toutes les
économies du sud, y compris la France. Il ne nous a pas protégés de la crise de
2008 et le peuple constate que l’État comble de plus en plus ses déficits
budgétaires par l’impôt, les taxes, les cotisations, la suppression des niches
fiscales et la diminution des prestations sociales.
L’euphorie
de l’UE et de l’euro a disparu. Le citoyen français ne se sent toujours pas
européen. Dans ces temps difficiles les nationalismes et le chacun pour soi
émaillent les discussions au chevet de l’euro malade. L’Allemagne se repose l’intérêt
de maintenir un euro dans un ensemble de pays aussi économiquement disparates
entre le sud et le nord. Un conseiller d’Angela Merkel émet l’hypothèse d’un
euro abandonné aux pays du sud. Sa dévaluation serait selon lui de nature à aider
les économies de ces pays à repartir.
A
cette désillusion de l’Europe s’ajoute les dégâts des idéologies qui se sont
vendues à coups de bonheur à venir. Citons le multiculturalisme, vanté pour l’enrichissement
de cultures engendré par leur mélange. En oubliant le facteur temps, l’importance
du flux migratoire et l’aspect assimilable d’une religion, pour favoriser des
besoins temporaires de main d’œuvre et la démographie, nous grossissons chaque
jour le nombre de chômeurs et de délinquants. Nous ouvrons la porte aux
trafics, aux ghettoïsations et à l’implantation d’une religion incompatible
avec la laïcité à la française. Le constat est aussi une désillusion qui pousse
à des actes individuels de rejet, signes avant-coureurs d’opposition frontale
entre communautés.
On
peut parler aussi de l’idéologie écologique qui, de principes sains et mobilisateurs,
prend un aspect obsessionnel qui pousse à des actes politiques dénués de
réalisme, si ce n’est de raison, en jouant sur la peur et en traitant par-dessus
la jambe les problèmes économiques. On subit un massacre des esprits par une
multitude d’idéologies (multiculturalisme, écologie, communisme, socialisme, laïcité
envahissante, fascisme, régionalisme, etc.), toutes paralysantes et
destructrices de l’Etat quand elles ne sont pas maîtrisées.
La France, bénie des dieux et historiquement
grande,
A besoin de redonner de l’espoir au cœur,
Avec des objectifs clairs et
atteignables,
A une jeunesse que l’on a trompée,
A un peuple exploité et bafoué !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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