Le différend Duflot-Vals devient un
Roman. Deux lignes politiques s’affrontent sous le regard d’un Président qui
ménage la chèvre et le chou. Le duo présidentiel est rôdé. Le Président en
privé fait savoir à Vals qu’il le soutient et Ayrault arrive tout sourire chez
les Verts pour rappeler que le pacte républicain doit être respecté… ce qui
montre son intérêt pour sa ministre pour un rappel qui ne l’engage à rien
vis-à-vis des belligérants. Il n’en reste pas moins que rien n’est réglé et que
le Président va devoir jouer en privé des « contorsions » dont il a
le secret.
Ces
dames Taubira, Duflot, Aubry ont décidé de démolir le ministre qui se pavane
tout l’été sur les plages au nom d’un courant différent de pensée politique.
Mme Duflot succède à Taubira et le combat de trois empoisonneuses a dû amener
Montebourg à revenir sur les critiques de son collègue, solidarité masculine
oblige. Sans doute Vals lui a rappelé qu’il avait eu bien besoin de soutiens
pendant les grèves à Florange.
Mme
Duflot a ainsi jeté un voile pudique sur les démissions en chaîne dans son
parti et mis le Président dans l’obligation de trancher. De ce côté peine
perdue, l’intéressé ne tranche jamais sauf avec l’habit de chef de guerre. Elle
prend le risque d’être démissionnée, mais au pied du mur elle cédera, le
maroquin a trop d’importance pour elle. C’est son point faible et elle n’a pas
comme Vals une opinion publique qu’elle peut médiatiquement mobiliser.
Mais
on peut aussi dans ce télescopage faire un parallèle avec le débat sur le
nucléaire car il s’agit bien du même télescopage. Là encore le Président joue
sur tous les tableaux. Tirer sur le nucléaire est un argument qui paye à gauche
et Fukushima est venu à point nommé pour enfoncer le clou de la sécurité. Mais
il le sait, le nucléaire est incontournable et l’idéal serait pour lui de
développer les énergies renouvelables dans le cadre d’une croissance de la
demande d’énergie. Ceci permettrait de contenter les écologistes tout en
freinant le plus possible l’arrêt de centrales car il faut arrêter 30% de ce
parc (soit 15 réacteurs) pour réaliser les 50% de la part nucléaire avec la consommation électrique
actuelle.
L’arrêt
pour raison d’émission de carbone est impossible. La production d’énergie
nucléaire ne rejette pas de gaz carbonique. L’écologie prend donc d’autres
raisons, les déchets nucléaires et la sécurité des centrales. Sur le premier
sujet les scientifiques se sont emparés de la question et ont demandé d’expérimenter
des solutions. Laissons les travailler et la France est déjà l’un des rares
pays au monde qui traite les déchets à La Hague pour en réduire
considérablement le volume et réutiliser ce qui est encore susceptible de l’être.
Pour
la sécurité la France a une expérience d’un demi-siècle sans catastrophe
humaine ou écologique. Elle a perfectionné la sécurité et le contrôle de toute
la chaîne d’utilisation du combustibles uranium-plutonium. Si le risque zéro n’existe
pas, elle en a réduit la probabilité d’accident et celle de la gravité à un
niveau en-dessous duquel il est difficile de descendre et qui est meilleur que
bien des causes d’accidents industriels ou de transports. La peur sert alors le
discours écologique car si le risque zéro n’existe pas, un accident peut avoir
de si graves conséquences que le nucléaire est à bannir.
C’est
ainsi que nous n’aurions jamais dû connaitre la machine à vapeur qui vient
encore récemment de montrer que même le rail peut tuer. La manière pernicieuse
de handicaper le nucléaire qui se vante de produire une source d’énergie
électrique bon marché est de demander que la sécurité soit encore renforcée…
toujours plus, toujours plus sous peine d’arrêt. Or plus l’on veut diminuer le
risque plus cela coûte cher et des sécurités trop redondantes peuvent augmenter
le risque.
C’est
pourtant vers cela que nous nous dirigeons comme Duflot qui se veut pays d’accueil
sans distinction d’origine, quelques en soit les conséquences. Vals s’assoit
sur les engagements de la France envers le traité de Maastricht, comme
Montebourg qui attaque en permanence les Commissaires européens. Or respecter l’ordre
républicain nécessite désormais de respecter nos engagements européens. Nos
gouvernants sont désormais comme des chevaux attelés qui constatent que c’est
pour les faire travailler plus alors qu’ils pensaient qu’à plusieurs la charge
serait moins lourde.
« Le tact dans l’audace, c’est de savoir
Jusqu’où aller trop loin »,
écrivait Jean Cocteau.
Avec
madame la ministre, « le tact dans
l’inutilité,
C’est de savoir jusqu’où
faire du buzz sans aller trop loin… »
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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