Le
complexe militaro-industriel des USA veut la mise au pas de la Syrie et
cela passe par l’élimination de Bachar el Assad. Les dernières déclarations de
John Kerry sont claires, la liste des objectifs à détruire s’allonge et
l’attaque des dirigeants syriens en fait partie. La stratégie américaine n’a
pas changé et il faut trouver des occasions pour en finir rapidement. La ligne
rouge de l’emploi des gaz, qui ne fonctionne que dans un sens puisque l’ONU a
reconnu en mai que les rebelles avaient utilisé le gaz sarin, est une occasion,
fortuite ou construite de toutes pièces, à ne pas rater.
On
reste sur la stratégie américaine de destruction de toutes les dictatures et
régimes autoritaires du Moyen-Orient qui font partie des producteurs de pétrole
et qui ne coopèrent pas avec les USA. La Syrie en fait partie, même si la donne
a changé. Les USA envisagent désormais de pouvoir acquérir une indépendance
pétrolière grâce au gaz de schiste, la stratégie reste pourtant inchangée. En
effet ils consentent des investissements énormes pour l’extraction de ce gaz,
investissements qu’il faut rentabiliser grâce à un prix du baril maintenu
artificiellement haut.
Il
faut donc obliger les États producteurs à réduire leurs productions. Ceci peut
se faire par la persuasion, comme pour l’Arabie Saoudite moyennant une aide
militaire, ou par la force dans le cas de l’Irak, de la Libye et de la Syrie. Mais désormais,
après s'être fait berner pour la Libye, la Russie ne veut plus se laisser faire et la Chine
devient un adversaire-partenaire redoutable. Le Conseil de Sécurité ne peut donc
plus avaliser la stratégie américaine même si l’Assemblée Générale peut encore
être facilement manipulée.
Lorsqu’il
s’agit d’intervention armée il faut avoir l’aval de l’ONU et surtout du Conseil de Sécurité
paralysé par le véto de la Russie et de la Chine. Les USA ont donc décidé de
s’en passer. La France qui se vante de respecter les Droits de l’Homme et les
traités internationaux, suit, comme un vassal qu’elle est, espérant décrocher
un statut privilégié auprès des États-Unis et de redorer son aura de grande
puissance.
Ces
espoirs sont vains, la France n’a plus les moyens d’agir militairement seule.
Il lui faut l’aide d’autres pays européens (la Belgique pour une petite guerre au Mali par
exemple) et des États-Unis dans la majorité des interventions militaires
envisagées. Elle n’est plus une grande puissance et ne peut que mettre en avant
sa force de dissuasion nucléaire pour protéger son territoire et non intervenir
à l’extérieur.
La
France
ne sera pas non plus le partenaire privilégié des États-Unis qui ne la
considère pas comme fiable. Le trio occidental majeur
c’est États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne. La France devrait relire son
histoire et
penser que c’est en jetant un pont vers la Russie qu’elle peut
contrebalancer
ce trio et faire entendre une voix discordante et souveraine. Nous
sommes bien
au contraire partis pour une vassalisation de plus en plus importante
qui
touche la politique étrangère, l’économie et la monnaie.
Cette
décision de se passer du blanc-seing de l’ONU pour une intervention armée, et de
l’avis du Président et du Commissaire de l’Europe, ce repli sur une simple
déclaration d’agir fortement, signée par seulement onze pays européens même si
l’Allemagne vient de s’y associer, ce refus d’écouter les 71% des citoyens
français qui sont défavorables à une intervention militaire, sont autant de
signes que la démocratie n’a plus sa place en France et en Europe.
Il y
a pourtant une lueur d’espoir, la géopolitique mondiale est en train d’évoluer.
Les pays émergents se font de plus en plus entendre, le poids de la Chine
augmente et le consensus européen n’est plus automatique. Les États-Unis
éprouvent désormais beaucoup plus de mal à faire admettre leurs décisions
quasi-unilatérales.
Le spectacle affligeant
d’un Laurent Fabius décrivant, pour convaincre, les horreurs du massacre
d’innocents par le gaz sarin, cela avant même que les experts de l’ONU n’aient
donné leur opinion et sur la simple présomption de nos services secrets, montre
la dérive de notre pays dans une politique dictatoriale et imprudente. SI
massacre il y a, son auteur n’est pas formellement et internationalement
reconnu. Si doute ou preuve inverse il y a, Laurent Fabius ne s’en tirera pas
aussi facilement que pour le Rainbow Warrior et le Président sera affublé sur
le plan extérieur et intérieur… du bonnet d’âne. Est-ce que les cris des
chrétiens syriens, protégés jusqu’à présent par Assad, l’empêchent de dormir ou
au contraire, selon Vincent Peillon, pense-t-il que, comme en France, ils sont
un empêchement au fonctionnement de la démocratie en
« Hollandie » ?
Avec la Syrie nous vivons un paroxysme
de manipulation,
Un camouflet au respect international de
notre pays,
Et un pied de nez à la démocratie !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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