dimanche 8 septembre 2013

Les USA veulent tuer Assad !

Le complexe militaro-industriel des USA veut la mise au pas de la Syrie et cela passe par l’élimination de Bachar el Assad. Les dernières déclarations de John Kerry sont claires, la liste des objectifs à détruire s’allonge et l’attaque des dirigeants syriens en fait partie. La stratégie américaine n’a pas changé et il faut trouver des occasions pour en finir rapidement. La ligne rouge de l’emploi des gaz, qui ne fonctionne que dans un sens puisque l’ONU a reconnu en mai que les rebelles avaient utilisé le gaz sarin, est une occasion, fortuite ou construite de toutes pièces, à ne pas rater.

On reste sur la stratégie américaine de destruction de toutes les dictatures et régimes autoritaires du Moyen-Orient qui font partie des producteurs de pétrole et qui ne coopèrent pas avec les USA. La Syrie en fait partie, même si la donne a changé. Les USA envisagent désormais de pouvoir acquérir une indépendance pétrolière grâce au gaz de schiste, la stratégie reste pourtant inchangée. En effet ils consentent des investissements énormes pour l’extraction de ce gaz, investissements qu’il faut rentabiliser grâce à un prix du baril maintenu artificiellement haut. 

Il faut donc obliger les États producteurs à réduire leurs productions. Ceci peut se faire par la persuasion, comme pour l’Arabie Saoudite moyennant une aide militaire, ou par la force dans le cas de l’Irak, de la Libye et de la Syrie. Mais désormais, après s'être fait berner pour la Libye, la Russie ne veut plus se laisser faire et la Chine devient un adversaire-partenaire redoutable. Le Conseil de Sécurité ne peut donc plus avaliser la stratégie américaine même si l’Assemblée Générale peut encore être facilement manipulée. 

Lorsqu’il s’agit d’intervention armée il faut avoir l’aval de l’ONU et surtout du Conseil de Sécurité paralysé par le véto de la Russie et de la Chine. Les USA ont donc décidé de s’en passer. La France qui se vante de respecter les Droits de l’Homme et les traités internationaux, suit, comme un vassal qu’elle est, espérant décrocher un statut privilégié auprès des États-Unis et de redorer son aura de grande puissance. 

Ces espoirs sont vains, la France n’a plus les moyens d’agir militairement seule. Il lui faut l’aide d’autres pays européens (la Belgique pour une petite guerre au Mali par exemple) et des États-Unis dans la majorité des interventions militaires envisagées. Elle n’est plus une grande puissance et ne peut que mettre en avant sa force de dissuasion nucléaire pour protéger son territoire et non intervenir à l’extérieur. 

La France ne sera pas non plus le partenaire privilégié des États-Unis qui ne la considère pas comme fiable. Le trio occidental majeur c’est États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne. La France devrait relire son histoire et penser que c’est en jetant un pont vers la Russie qu’elle peut contrebalancer ce trio et faire entendre une voix discordante et souveraine. Nous sommes bien au contraire partis pour une vassalisation de plus en plus importante qui touche la politique étrangère, l’économie et la monnaie. 

Cette décision de se passer du blanc-seing de l’ONU pour une intervention armée, et de l’avis du Président et du Commissaire de l’Europe, ce repli sur une simple déclaration d’agir fortement, signée par seulement onze pays européens même si l’Allemagne vient de s’y associer, ce refus d’écouter les 71% des citoyens français qui sont défavorables à une intervention militaire, sont autant de signes que la démocratie n’a plus sa place en France et en Europe. 

Il y a pourtant une lueur d’espoir, la géopolitique mondiale est en train d’évoluer. Les pays émergents se font de plus en plus entendre, le poids de la Chine augmente et le consensus européen n’est plus automatique. Les États-Unis éprouvent désormais beaucoup plus de mal à faire admettre leurs décisions quasi-unilatérales. 

Le spectacle affligeant d’un Laurent Fabius décrivant, pour convaincre, les horreurs du massacre d’innocents par le gaz sarin, cela avant même que les experts de l’ONU n’aient donné leur opinion et sur la simple présomption de nos services secrets, montre la dérive de notre pays dans une politique dictatoriale et imprudente. SI massacre il y a, son auteur n’est pas formellement et internationalement reconnu. Si doute ou preuve inverse il y a, Laurent Fabius ne s’en tirera pas aussi facilement que pour le Rainbow Warrior et le Président sera affublé sur le plan extérieur et intérieur… du bonnet d’âne. Est-ce que les cris des chrétiens syriens, protégés jusqu’à présent par Assad, l’empêchent de dormir ou au contraire, selon Vincent Peillon, pense-t-il que, comme en France, ils sont un empêchement au fonctionnement de la démocratie en « Hollandie » ? 

Avec la Syrie nous vivons un paroxysme de manipulation, 

Un camouflet au respect international de notre pays, 

Et un pied de nez à la démocratie ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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