Tout
commençait bien avec un gel de la hausse d’impôts et patatras le Premier
Ministre, tout compte fait, doit assumer une hausse d’impôts. On ne peut
exclure que ce duo de communication ait été prévu d’avance. Le Président a
entendu la rumeur du « ras-le-bol fiscal » des français mais le
Premier Ministre est incapable d’arrêter la machine à prélever des recettes sur
le dos des citoyens.
Car
le Président s’est engagé à l’inversion de la courbe du chômage à la fin de l’année
et c’était déjà prévu pour septembre. Le chiffre d’août est si peu fiable qu’il
pourrait bien se terminer par 25.000 chômeurs de plus que nous retrouverons en
septembre. Le « On est tout près du but » du Président laisse
toujours rêveur car l’inversion, si elle est réalisée, ne le devra pas à des
emplois pérennes mais à des mesures sociales qui coûtent à notre porte-monnaie.
La question
est de savoir si cet argent est bien employé et s’il n’aurait pas été mieux
utilisé dans des infrastructures aidant à la dynamique des entreprises ou
autres investissements. Les jeunes sans travail, dont on craint l’oisiveté
génératrice de délinquance, arrivent principalement par l’immigration et les
familles non assimilées. Une politique d’immigration limitée aux besoins du
pays et d’assimilation efficace ne serait-elle pas la première mesure à prendre ?
Quand la baignoire déborde parce que la bonde est fermée et le robinet ouvert,
la première chose à faire n’est pas d’utiliser la serpillière pour éponger l’eau
répandue !
Alors
le budget 2014 émettra 147 Mds€ de dette en 2014. Le premier poste du budget
est toujours les remboursements d’emprunt avec 46 Mds€ devant celui de l’Éducation
Nationale. La dette publique augmente pour atteindre 95% du PIB et, plus grave,
les taux d’emprunts sont en hausse partout dans le monde. Le taux actuel à 10
ans est de 2,6%, ce qui est supportable avec une inflation à 1,5% et une
croissance à 0,9% qui s’y ajoute. Mais si cette croissance, que nombre d’économistes
évaluent plutôt à 0,5%, est plus faible et que les taux atteignent 3% comme c’est
probable, le déficit se trouvera sérieusement aggravé de plusieurs milliards.
Quand
on équilibre un budget par une hausse d’impôts, on est loin de la sortie du
tunnel. L’État reste très dépendant des marchés et l’augmentation sensible de
sa dette le rend de plus en plus vulnérable. L’État doit remplir ses
engagements sur le crédit d’impôt et il lui faut trouver une dizaine de
milliards pour la baisse des rentrées fiscales qui en découlent de la part des
entreprises. Le nouvel impôt sur les bénéfices d’un montant prévu de 2,5
milliards ne suffira pas et c’est vers les familles et les retraités que l’état
va puiser ces 10 milliards qui lui manquent.
D’une
pause fiscale on est passé à une hausse fiscale du contribuable. Ce dernier
prend pour argent comptant ce que l’Etat fait croire en basculant un manque de
recettes de la part des entreprises sur une compensation par les impôts sur les
particuliers. L’augmentation de la pression fiscale est faible… pour l’État !
Ce pauvre contribuable ne fait que de découvrir progressivement l’augmentation
de l’impôt sur le revenu mais l’augmentation de la TVA n’est pas encore mise en
œuvre. L’élargissement de l’assiette des impôts va toucher des ménages modestes
qui vont de ce fait perdre aussi beaucoup d’avantages sociaux.
La pilule
va rapidement être amère et l’après Jour de l’An va voir un pouvoir d’achat
sensiblement écorné. Le pari de l’État de favoriser les entreprises ne peut
donner un bon résultat si en même temps la consommation des ménages est érodée
par la pression fiscale. Seules les entreprises orientées principalement vers l’exportation
peuvent encore y trouver un avantage, mais ce ne sont pas elles qui créent de l’emploi.
Par ailleurs la taxation sur les bénéfices réduit les possibilités d’investissement
des entreprises, ce qui est un frein à leur croissance.
Ce
budget 2014 s’ingénie à rentrer dans les clous de Bruxelles avec un déficit de
3,6% du PIB et à afficher un chômage stabilisé au prix d’une hausse des impôts
et de mesures sociales pour créer des emplois aidés mais non indispensables
économiquement. Par ailleurs il renvoie sur les collectivités territoriales et
les prestations sociales l’essentiel des économies. On peut en déduire que les
collectivités augmenteront leurs impôts plus qu’elles ne diminueront leurs
dépenses. La diminution des prestations sociales entachera d’une façon ou d’une
autre le pouvoir d’achat des ménages.
La
recherche de véritables économies structurelles est toujours un vœu pieux à
réaliser à Pâques ou à la Trinité car aucun politique n’a envie de s’y attaquer
ni même à diminuer le train de vie de l’Etat qui dépasse de loin celui de l’Allemagne.
Il n’y a qu’à regarder les différences entre les rétributions et avantages des
membres du gouvernement et leur nombre pour comprendre que cela ne s’arrête pas
là et que la France cigale a toujours envie de chanter avant de déchanter !
Si charité bien ordonnée commence
toujours par elle-même
Avant de demander qu’on lui redonne de
quoi manger !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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