Les
bonnes nouvelles se succèdent à un rythme sans précédent et la question se pose
désormais sur l’éventualité de fêter cette envolée d’espoir. L’OCDE vient de
prédire une hausse de +0,3% du PIB pour 2013, croissance bien au-dessus de la
fourchette de prévision du Ministre des Finances qui s’en tient à une
fourchette de -0,1% à +0,1%. Il convient donc de saluer la prudence de ce grand
gestionnaire qui nous cachait cette bonne nouvelle, tout modeste qu’il est.
Mais
ce n’est pas tout, les impôts sont en « pause ». Le barème des impôts
sur le revenu va être réévalué selon l’inflation et toute velléité d’invention
d’impôts, taxes ou cotisations, sera tuée dans l’œuf ! Le vent de « ras-le-bol »
des français a soufflé jusqu’à l’Élysée et Bruxelles a trouvé que la France était
trop efficace dans la collecte et l’invention des impositions diverses et
variées. Notez que cela arrange bien notre Président qui se fait un plaisir de
satisfaire Bruxelles à partir du chiffre de surcroît de croissance annoncé et
de donner un coup de pouce à sa cote d’amour qui en a bien besoin.
Autre
sujet de satisfaction, c’est la Syrie, ou tout au moins celui de devenir le
partenaire numéro un des États-Unis et le fer de lance de la stratégie
américaine. Nous sommes le seul pays européen qui restons fidèle parmi les
douze conjurés dont les chefs militaires s’étaient réunis pour préparer la « punition ».
En plus nous on est prêts à intervenir, le chef a son habit de guerre, les
Rafales vrombissent, les cheminées du Charles De Gaulle fument. Ces pauvres
américains ont besoin de l’appui parlementaire pour se conforter. Ils n’ont pas
comme nous le succès du Mali pour croire en leurs étoiles.
Tout porte à l’optimisme
et le Président en distille chaque jour une petite rasade. Tout ? Enfin
presque. On déplore quelques petits riens à peine contrariants. L’INSEE n’a pas
revu ses prévisions, ni Bruxelles pour la croissance française. Pourquoi ne
sautent-ils de joie ? Serait-ce les difficultés des pays émergents, la
croissance chinoise en baisse, la roupie indienne en difficulté, la faible
croissance américaine, pays avec lesquels nous commerçons, ou une mauvaise
volonté de prévisionnistes contredits ? Évidemment la Grèce veut 10
milliards de plus, le Portugal 6. L’Espagne et l’Italie voient de nouveau leur
taux d’emprunt grimper. Tout n'est pas rose en Europe. Le +0,3% n’est pas garanti tant que nos entreprises n’auront
pas retrouvé la compétitivité nécessaire à l’augmentation de leurs marchés.
Quand notre balance commerciale s’améliore, c’est par la baisse des
importations. Pas de quoi pavoiser !
Alors
il faudrait peut-être attendre un peu pour sortir le champagne du frigo. D’autant
plus que le chômage continue de grimper à 10,5% en métropole et 10,9% en
incluant l’Outremer. On admire le flegme de Michel Sapin qui s’en tient à une
petite baisse du chômage chez les jeunes et voit là le signe que la
décroissance du chômage est en marche. Il oublie de dire que ce sont les jeunes
qui bénéficient le plus des emplois aidés et que le nombre de contrats en CDD
est en train d’exploser. Sûrement un signe avant-coureur !
Pour
les impôts, il était temps, car avec une opinion, qui gronde alors qu’elle n’a
pas encore ressenti réellement le poids des augmentations diverses, ce qui
arrivera dès janvier prochain, peut faire émerger une contestation paralysante
pour l’économie et destructrice du peu de crédit qui reste au Président. Mais
chat échaudé craint l’eau froide et les français, calmés pour un temps, sont
désormais sur des charbons ardents et n’oublieront pas la promesse faite.
Pour
la Syrie, le Président est piégé. Son élan de justicier pour « punir »
un crime de guerre s’est brisé sur la reculade d’Obama. Parti trop tôt il se
retrouve seul. Comble d’ironie, lui qui se voyait seul auprès des États-Unis et
récompensé de sa fidélité, n’a même pas l’ombre d’une phrase de la Maison
Blanche pour saluer l’engagement de la France. La France est ignorée au profit
des États du Golfe ! Un camouflet que l’on cache soigneusement en mettant en
avant les 45 minutes de téléphone avec Obama, réduites à 20 compte-tenu du
temps de traduction. En plus la convocation du Parlement, pour le mercredi 4 septembre, tombe à
plat puisqu’elle est sans vote et devait, normalement prendre acte d’une
intervention sur la Syrie faite entre le 30 août et le 1er
septembre.
Ajoutons
qu’au G20 de Saint-Pétersbourg Poutine snobe Hollande qui a perdu, par son
attitude, l’occasion d’apparaître comme un médiateur dans une guerre civile aux
implications géostratégiques. On a gagné une menace directe de Bachar el Assad contre
la France, menace dont on ne peut pas dire qu’elle ne soit pas normale de la
part d’un dirigeant qui nous voit attaquer son pays.
Alors pour le champagne on peut attendre
Le Nouvel An pour lancer les invitations !
Une hirondelle ne fait pas le printemps
Surtout quand il est arabe !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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