lundi 2 septembre 2013

Le piège s’est refermé !

« Est bien pris qui croyait prendre ! » Ou « Qui trop embrasse mal étreint ! » Avec la Syrie voilà notre Président avec une nouvelle affaire à gérer face à une opinion défavorable et un Parlement passablement énervé par le peu de considération qu’il lui concède depuis le début. Sarkozy avec la Libye et lui-même avec le Mali avaient réussi une bonne opération à un moment où leur capital-confiance était au plus bas. Seulement cette fois, il a pêché par orgueil et suffisance en se précipitant vers cette chance de commencer la nouvelle année parlementaire, qui s’annonce rude,  avec un coup d’éclat guerrier.

Foin de preuves autres que celles que l’Armée Libre a opportunément mis sur les réseaux sociaux et propos qu’elle a tenus. Car ces derniers sont entendus 5 sur 5 alors que les contacts avec Bachar el Assad sont très peu nombreux et conflictuels. Il faut donc se méfier de la véracité des images et des propos recueillis. Il importait d’abord de pouvoir dire sans ambiguïté à la face du monde que l’arme chimique avait été utilisée. Ensuite il faut désigner celui qui s’en est servi. Le fait, comme le prétend Juppé, que la Syrie détient des armes chimiques ne suffit pas à affirmer que c’est l’armée syrienne qui les a utilisées. En effet des dépôts d’armes ont été pris et utilisés par l’Armée Libre et d’autre part de telles armes ont pu être infiltrées depuis les frontières turques et jordaniennes. 

Le Parlement britannique l’a bien compris et David Cameron, qui a joué honnêtement son rôle de premier allié des Etats-Unis, doit être bien soulagé de n’avoir pas à affronter un risque d’opération manquée, une extension grave du conflit et une opinion publique défavorable. C’est toute la différence avec François Hollande qui est parti toutes voiles dehors, sans informer les responsables politiques, sur une affirmation sans preuve non contestable et a mis ses chefs militaires sur le pied de guerre avec une communication au peuple emphatique sur le rôle de la France face à un ennemi de l’humanité. 

Désormais, sans aval possible du Conseil de Sécurité vue l’opposition russe et chinoise, sans consultation et sans vote du Parlement, sans soutien populaire et devant la reculade d’Obama, notre Président se retrouve suspendu dans le vide. Son rêve de se voir l’allié numéro un des États-Unis s’est évanoui, il ne reste qu’une situation devenue très difficile à gérer sans se dédire et sans donner une piètre opinion de notre politique étrangère à l’ensemble du monde ! Le voilà lâché par Obama, en pleine ascension et sans corde de rappel ! 

« Une guerre c’est bon, deux guerres bonjour les dégâts ! ». Voilà deux Présidents, Obama et Hollande, qui se trouvent dans une situation inconfortable, situation dans laquelle ils se sont mis seuls. Pourtant si chacun avait pris le temps de faire valoir qu’une enquête de l’ONU était un préalable nécessaire avant toute stigmatisation du régime syrien, les pays occidentaux auraient eu la possibilité de faire plier les russes et les chinois et probablement alors le régime syrien. 

C’est pourquoi le MPF s’oppose à une intervention militaire sans l’aval de l’ONU comme l’écrit ci-dessous notre député Véronique Besse : 

« Intervention de la France en Syrie avant la session extraordinaire 

Pour Véronique BESSE, député de la Vendée, « le Président de la République jette de l’huile sur le feu syrien alors qu’il ne maîtrise pas les conséquences d’une nouvelle guerre au Proche-Orient ».

« En annonçant une possible intervention de la France en Syrie avant le débat parlementaire mercredi, il dévoile le peu de considération qu’il a envers les représentants de la Nation, y compris de sa propre majorité. Ne les autorisant d’ailleurs pas à procéder à un vote, comme l’ont fait les parlementaires britanniques. 

En réalité, François HOLLANDE élabore une stratégie personnelle pour détourner l’attention de son incapacité à redresser la France.

Au moment même où, chez nos alliés, l’émotion cède le pas à la raison, cette déclaration belliqueuse du Chef de l’Etat isole encore un peu plus la France sur la scène européenne et internationale. »

Si la France intervenait en Syrie avant mercredi, Véronique BESSE annonce qu’elle ne participera pas au simulacre de débat à l’Assemblée nationale. 

Syrie : réaction de Véronique BESSE  

Véronique BESSE, député de la Vendée, dénonce les coups-de-tête belliqueux et approximatifs du Président de la République.

Après le Printemps arabe, les socialistes préparent l’Automne islamiste en Syrie en fondant leur analyse sur une guerre médiatique. Ils ne mesurent pas les conséquences du déclenchement d’une guerre internationale. La diplomatie française n’a pas à vivre au rythme de la diplomatie américaine ! La France doit être porteuse d’espoir et doit affirmer son indépendance. 

Les coups de menton virils de François HOLLANDE cachent mal son incapacité à redresser la France. Plutôt que de faire la guerre en Syrie, François HOLLANDE ferait mieux de faire la guerre au chômage. » 

Le piège s’est refermé sur notre président ! 

Il n’est point de juste cause que l’on puisse décider seul ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon


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