Nous
voilà lancés dans une querelle sur le travail du dimanche qui permet de masquer
une situation fragilisée de la France qui ne sort pas de la stagnation de la
croissance et du chômage. Cette discussion ubuesque dans une France qui patauge dans la stagnation ne
laisse pas beaucoup d’espoirs sur la relance de notre économie. Quand le paysan
autrefois devait faire les semailles il ne s’arrêtait qu’un court instant de
travailler le dimanche pour écouter les cloches de l’angélus. Le repos
dominical a de nombreuses raisons cultuelles, sociétales, physiques et
psychiques pour se justifier. Mail là n’est pas la question.
On
veut durcir des lois contre le travail volontaire d’un jour férié non pas pour
rendre ce travail plus rémunérateur ou pour en sécuriser l’emploi sur un
volontariat qui ne soit pas indirectement imposé, mais pour empêcher les gens de travailler…
un comble ! Espérons que les esprits redeviendront réalistes et
raisonnables mais l’énergie de tous nos politiques a des sujets autrement plus importants
pour se dépenser. On pourrait dire la même chose des Roms, qui est un problème
que nul politique ne pouvait ignorer en signant les accords de Schengen et l’entrée
de la Roumanie dans l’UE. Comment peut-on demander à la Roumanie et à la
Bulgarie de garder ces gens chez eux alors qu’ils se sont toujours affirmés
comme des peuples itinérants. Les politiques ne connaissent-ils pas l’histoire
européenne ?
Le
nombre croissant des représentants de cette ethnie présents dans notre pays le
sera d’autant plus que nous sommes plus accueillants. Comment peut-on penser le
contraire ? N’est-ce pas humain ? L’incompétence de nos politiques
depuis la construction de l’Europe c’est de ne pas avoir vu que ce problème,
déjà difficile à résoudre avant, allait devenir insupportable pour les communes
et les habitants de ce pays. Même si ces Roms, qu’il ne faut pas confondre avec
les Gitans, sont traditionnellement connus pour exercer de la petite
délinquance, c’est le problème du nombre qui le rend d’actualité.
Comme
d’habitude, devant un problème difficile, les politiques français se battent à
coups d’idéologie, donc de paroles fumeuses, s’empoignent et s’invectivent. Comme
toujours on crée un groupe de travail pour repousser le problème et calmer les
esprits. Tout cela finira par des « mesurettes » et une dispute avec
l’Union Européenne qui finira par avoir le dernier mot. Dans une période
budgétaire, où il faut finalement faire avaler une hausse d’impôt, une bonne
querelle intergouvernementale et à l’Assemblée, il n’est pas mauvais d’occuper
le peuple à ce genre de discussion de comptoir de café.
De
toute évidence le chômage en août n’a pas diminué et le pouvoir d’achat sera écorné
en 2014. L’indicateur du climat des affaires des industries manufacturières en
septembre est toujours 3 points en dessous de celui qu’il avait deux ans auparavant. La consommation des ménages a diminué de 0,4% entre juin et août. Rien ne permet de croire aujourd’hui que la croissance repartira. Les
prévisions gouvernementales se sont toujours révélées trop optimistes et la France
voit ces taux d’emprunt augmenter, ce qui va alourdir son déficit. Tout l’optimisme
est dans la communication dont on nous serine le refrain parce qu’il faut
alimenter la confiance, sauf qu’à force la recette marche de moins en moins.
Nos
deux principaux voisins sont en difficulté. L’Espagne a un taux de chômage
toujours de l’ordre de 25%, et ses banques sont loin d’être assainies. L’Italie
s’enfonce dans la crise politique et son taux d’emprunt croît et est aujourd’hui
de l’ordre de 4,7% sur la dette la plus élevée d’Europe. Elle va handicaper
sérieusement son budget. Ne parlons pas de la Grèce et du Portugal qui sont aux
abois. L’Allemagne met déjà de séreuses conditions à tout aide nouvelle à la
Grèce et le triomphe électoral d’Angela Merkel ne va pas l’inciter à assouplir
sa position. Mais le poids des deux grands pays que sont l’Espagne et l’Italie peut
faire basculer l’Europe dans une crise
majeure même si c’est l’eurozone la première concernée.
Les
Etats arrivent au bout du sauvetage possible des banques et de ceux d’entre eux
qui s’enfoncent, nous entrons donc dans une période où tout peut basculer, une
période critique pour l’Europe. Alors toutes ces discussions politiciennes
dispersent des énergies qui devraient se mobiliser sur des réformes structurelles
qui n’arrivent pas, sur des investissements bien ciblés dans les
infrastructures, sur un effort sans précédent sur la recherche et l’innovation
et sur une diminution drastique du train de vie de l’État.
A vouloir être le gendarme du monde
alors qu’on ne fait plus la loi chez soi,
A vouloir amplifier les petits problèmes
pour masquer les grands,
A vouloir droguer le citoyen de
promesses pour demain,
Le train France monte toujours plus de
passagers,
Mais ne démarre plus !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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