Les
promesses de croissance molle et les certitudes d’impôts et taxes
supplémentaires ne peuvent redonner à nos concitoyens le sentiment que leur
pays repart mieux que les autres. On ne peut se réjouir de voir l’Espagne vendre
son patrimoine immobilier comme la Grèce pour renflouer ses banques, ni de la
crise politique d’une Italie plus endettée que nous et des dernières manœuvres de
Berlusconi, ni de l’insupportable austérité qui frappe les portugais. Aujourd’hui
nous sommes moins mal en point, c’est tout mais nous comptons nous accrocher
derrière le leader allemand comme le coureur de fond qui voit son point de mire
s’éloigner au fur et à mesure du déroulement de la course.
La France avait une
vocation historique de puissance et ce n’était pas par hasard. La puissance d’un
pays détermine son influence sur le monde. Elle peut se décliner en quatre points de
puissance : militaire, industrielle, économique et financière, culturelle.
Sur ces quatre points nous sommes sur la reculade et nous laissons la situation
se délabrer sans y consacrer toute l’énergie de nos gouvernants.
Le
budget 2014 a remis au premier plan l’affaiblissement de notre outil militaire.
Nous allons faire une nouvelle suppression des emplois militaires et civils
affectés. La grogne s’empare de l’armée qui constate que nous ne pouvons plus
mener des opérations sans une aide extérieure d’une part et que nous sommes de
plus en plus aux ordres de l’OTAN, autant dire des USA. Des villes perdent des
casernes et voient l’équilibre de leur budget terriblement affecté et les
commerçants, voire les services, les quitter. Ce n’est pas les quelques drones
prévus qui vont rendre à l’Armée ses capacités opérationnelles d’antan. Le
budget militaire sert de variable d’ajustement. Pourtant il ne peut y avoir de
pays puissant et indépendant sans une armée forte.
L’aspect
du chômage grandissant a finalement donné des mesures de sauvetage social en
créant des emplois non pérennes dans le domaine public et souvent pourvus par
effet d’aubaine dans le privé. Rien ne permet encore d’envisager un véritable
recul du chômage et nombre de grandes ou moyennes entreprises, dont la
coopérative d'abattoirs Gad, continuent à débaucher. La France industrielle délocalise ses
usines, ses effectifs dès que les conditions de leur production et de leur
clientèle internationale le permettent. Ce volet de la puissance de la France se
met en berne malgré quelques succès dans l’aéronautique, le spatial, le
nucléaire, la mode, la parfumerie par exemple. L’outil industriel est en état
de décrépitude.
Les
outils industriels s’évaporent et l’économie, qui veut que nos exportations
équilibrent nos importations, ne peut diminuer son déficit que par la baisse de
nos importations, baisse induite principalement par la parité dollar/euro en
notre faveur qui baisse le prix des produits énergétiques et des matières
premières. Mais notre dépendance aux importations croît quand nos exportations
diminuent. Une situation saine de croissance est celle d’une croissance de nos
exportations supérieure à celle de nos importations. Notre compétitivité n’est
pas à même de se battre à armes égales dans de trop nombreux secteurs. Sur le
plan financier, la France continue à s’endetter et la Bourse de Paris fait pâle
figure par rapport à la City. Nos velléités de taxation des opérations
financières ne sont pas de nature à les développer dans notre pays. Les anglais
ne s’y risqueront pas.
Notre
rayonnement culturel, fleuron depuis le siècle des Lumières, est lui-même en
berne. La langue française est de moins en moins défendue, dans les instances
internationales et européennes d’abord, mais aussi dans nos représentations à l’étranger,
ambassades et lieux d’enseignement. Les crédits alloués se réduisent à une peau
de chagrin comparativement à autrefois. Le Québécois est autrement plus actif
que nous. Mais la culture part vers le nord et vers l’autre côté de l’Atlantique,
en littérature, en art cinématographique et pictural, etc.
Sur les
quatre points de puissance qui définisse l’influence d’un pays nous régressons.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir des atouts, mais nos atouts-maîtres se sont
nos gouvernants et là notre pays n’est pas en régression il est en surabondance
de politiques et de médiocrité. Le « Gouverner, c’est prévoir… » se
complète par « ma réélection ou mon accession au pouvoir ». L’indicateur
de notre régression, c’est que de plus en plus de jeunes français s’expatrient,
qu’il y a plus de départs de français à l’étranger que de rentrées de ceux-ci
au bercail. On ne peut se satisfaire de constater que notre pays devient
exportateur de nos talents humains quand nous ouvrons nos portes à l’accueil de
populations misérables, sans qualification et porteuses d’une culture, qui n’est
pas la nôtre, envahissante et de moins en moins assimilable.
Notre incapacité à promouvoir notre
culture sans multiculturalisme,
Notre incapacité à sortir de l’Etat-providence
et touche-à-tout,
La perte de notre identité et notre
allégeance à l’Europe,
La vassalisation de notre diplomatie et
de notre armée,
Nous condamne à la régression et à la
dépendance !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon