mardi 15 octobre 2013

L’Islam ou la chape de plomb (2ème partie)


La France, et même l’Europe, est entrée dans une civilisation multiethnique sans l’avoir réellement désiré. Il y a eu très peu de débats démocratiques sur ce point dans la plupart des pays européens et la France n’y fait pas exception. L’Europe a accepté ou subi des immigrations à l’intérieur de son périmètre et depuis quatorze siècles elle résiste à des invasions venant d’autre continents, que ce soit les Huns ou les arabes. Pour la première fois elle doit accepter une immigration intercontinentale et s’ouvrir à un multiculturalisme mondial. Comment alors garder son identité, sans heurt, devant un envahissement mondial, multiethnique, multiculturel, multiracial, multiconfessionnel et très rapide de surcroît ? Les peuples européens étaient-ils prêts à s’ouvrir à ce grand bazar ?

Il faut constater que l’intégration des immigrés européens en France ne s’est pas toujours faite sans difficulté mais les différences de mœurs, de religion, de culture n’étaient pas marquées comme ce que nous vivons actuellement. Les conditions d’une assimilation finale étaient réunies à savoir d’abord une grande confiance dans nos valeurs spirituelles et culturelles dans un modèle républicain, laïc et démocrate, et ensuite dans une acceptation de la part des nouveaux arrivants de l’ascendant de la société d’accueil. 

Nous ne sommes plus désormais dans ce contexte. La France est entrée dans une période de repentance, de crise d’identité, de pertes de repère, d’autodénigrement de nos valeurs anciennes. Nous nous exposons au regard de l’immigration dans l’autocritique et dans l’admiration des autres cultures. Face à une image dégradée du pays d’accueil, nous tuons sciemment nos chances de développer leur envie de s’y intégrer. Lorsque qu’une culture ancienne et forte est proposée à travers une religion conquérante et fière, le choix devient clair. Il faut l’imposer, ce qui signifie ipso facto un rejet de l’intégration. L’assimilation devient impossible dans le sens normal et ne peut réussir que par l’assimilation des anciens occupants. 

Nous avons vu que c’est dans ce sens que se déroule l’histoire. De génération en génération, la religion musulmane devient de plus en plus importante dans l’esprit de ses adeptes. Le Coran et ses hadiths sont de plus en plus suivis chez les jeunes. On le voit dans les tenues vestimentaires dont le voile de plus en plus porté par les jeunes filles, surtout celles qui ne sont pas entrées dans le monde du travail. Elles manifestent de plus en plus pour faire reconnaître leur façon de s’habiller, par conviction ou par provocation (seulement 16% des femmes de 18-50 ans ne portent pas toujours le voile et seulement 9% le portent dans les quartiers aisés mais 30% chez les femmes non scolarisées ou non diplômées). 

L’Islam veut se rendre visible et il y arrive également par les interdits alimentaires. Le port du voile, les interdits alimentaires et les mosquées sont les trois aspects fondamentaux de la licéité (caractère de la chose licite) dans la vie d’un musulman. Ils signalent la volonté de vivre selon les règles du droit musulman. La charia est censée encadrer les musulmans dans la vie quotidienne. Elle conduit à l’application d’un droit particulier ou dérogatoire par rapport au droit français, par exemple pour résoudre des problèmes domestiques et des dilemmes sociaux, ce qui se produit déjà avec le Conseil de la charia britannique. 

Les exigences sur les interdits alimentaires se font de plus en plus pressantes en particulier dans les cantines scolaires et désormais dans certaines communes les maires devancent la demande, signe évident de l’intérêt que porte la république laïque à des pratiques religieuses ! En 1992, les exigences portaient essentiellement sur le porc et l’alcool alors qu’aujourd’hui elles portent aussi sur la nourriture halal, viande mais aussi gélatine dans les bonbons et les gâteaux. C’est la jurisprudence musulmane qui détermine ce qui est licite dans la vie quotidienne. Cela peut même aller, dans le cas de la polygamie par exemple, jusqu’à célébrer un mariage dit hallal dans la mosquée sans passer par l’Etat-civil. 

Selon Michèle Tribalat et à partir d’enquêtes « Ce sont les plus jeunes musulmans qui sont aussi les plus impliqués dans la licéité des choix alimentaires » et ceci dans tous les environnements sociaux. Il apparaît que le respect croissant des interdits alimentaires avec l’importance accordée à la religion, ne dépend pas que de la pression sociale exercée par les coreligionnaires mais surtout de l’importance de la religion chez les jeunes générations.

Mais ces interdits ne cessent de s’étendre et commencent à toucher ce qui est cher à notre démocratie, la liberté d’expression. C’est ce dont nous parlerons dans un prochain article avec toutes les conséquences politiques que cela implique. Nous poserons les deux questions : L’assimilation est-elle encore possible ? Sinon que se passera-t-il ? 

« Les interdits ne cessent de s’étendre, 

Tout comme les catégories d’individus auxquels ils s’appliquent » 

Christopher Caldwell 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire