Cela a commencé avec
les ratages du logiciel Louvois qui gère la paye de l’Armée. La grogne s’est
exprimée par les femmes de militaires qui ne sont pas soumises à la « discrétion ».
Mais les effectifs et les moyens militaires sont l’objet de coupes sombres
depuis plusieurs années et en particulier depuis la fin du service militaire
obligatoire. La grogne prend corps, si l’on peut dire, depuis l’arrivée du
gouvernement socialiste. Deux raisons se conjuguent, d’une part la réduction
des crédits militaires et d’autre part l’opposition au plus haut niveau entre
les généraux catholiques et le cabinet franc-maçonnique autour de Jean-Yves le Driant,
Ministre des Armées.
La
grogne, qui s’exprime par la voix de généraux de haut rang mis à la retraite,
touche désormais la plus haute fonction en activité, le chef d’Etat-Major des
Armées. L’amiral Edouard Guillaud, avec les précautions d’usage pour un
militaire en poste, a expliqué que la France n’était plus en mesure d’agir
seule sur un théâtre d’opération, « la coalition est devenue
incontournable ». C’est bien ce que l’on a constaté au Mali où l’on a dû
faire appel aux avions cargos russes entre autres. Selon un expert militaire, « il
faut œuvrer sur le terrain avec des Etats alliés qui ne partagent pas les
intérêts stratégiques de la France ». En bref l’indépendance de la France n’existe
plus. L’amiral Guillaud, en présence de stagiaires de l’Ecole de Guerre, a lancé
« La volonté d’intervenir ne suffit pas, il faut en avoir les moyens ».
Cela a le mérite d’être plus clair que les discours de nos gouvernants.
Comme
l’Europe n’a pas d’Armée digne de ce nom, la défense de notre propre territoire
ne peut plus être assurée en dehors de la volonté des Etats-Unis, dont on sait
qu’ils ne se sont pas engagés contre l’Allemagne si facilement que ça lors de
la deuxième guerre mondiale. Leur première priorité était le Japon après Pearl
Harbor. L’amiral Guillaud n’a d’ailleurs pas caché qu’il ne fallait pas trop
compter sur les européens « plutôt réticents à employer la force ».
On a pu le vérifier récemment à propos de la Syrie. Or dans une coalition les
intérêts des pays ne sont pas identiques et peuvent donc être contradictoires
avec ceux de la France.
La
grogne est surtout perceptible dans l’armée de terre, la parente pauvre sur
laquelle la pression est la plus grande car elle n’est pas soutenue par les
industriels de l’armement. Pourtant, l’optimisme du patron de l’armée de l’air
n’est pas partagé par ses aviateurs qui déplorent les réductions de commandes
de Rafale, d’avions ravitailleurs, d’avions de transport et de carburant. Mais
les officiers récemment en retraite sont beaucoup plus diserts et critiques. L’ancien
patron de l’armée de terre, Jean-Claude Thomann, vient de rendre public un
manifeste où l’on découvre des propos très critiques : « armées
paupérisées », « dégradation continue et irresponsable de nos capacités
d’action militaire dans un monde incertain (…) s’abritant derrière un parapluie
nucléaire illusoire ». Excusez du peu…
Il n’est
d’ailleurs pas le seul et un cercle de réflexion militaire s’est exprimé dans
un « Manifeste pour la sauvegarde de nos armées » transmis aux médias
et qui critique la future loi de programmation militaire. Les critiques y sont
acerbes : « armée française (réduite) à l’état d’échantillon (et
sacrifiée) au gré des idéologies et quelques embarras financiers », « soumission
délétère (à l’égard des États-Unis) ». On y va même jusqu’à la menace « de
recourir à des formes de représentation qui (…) pourraient s’avérer le seul
moyen pour nos soldats de se faire entendre.
Il
serait dangereux de prendre à la légère ces propos car le militaire est
légaliste par définition envers son drapeau et celui qui l’incarne. A cela il
faut ajouter la profonde opposition qui oppose désormais les officiers
catholiques concentrés dans les unités opérationnelles (para, marsouins, forces
spéciales, chasseurs alpins, cavalerie…) et les loges maçonniques qui dominent
chez les matheux de l’artillerie, de la missilerie nucléaire, du Contrôle
Général, du génie, de l’intendance et du service de santé... Aussi, le ministre
de la Défense Le Drian, son conseiller François Roussely et le chef de cabinet
Lewandowski, tous trois francs-maçons appartenant à un réseau ayant
préalablement niché à EDF, ont-ils demandé à Manuel Valls de lancer quelques
limiers des RG sur le dos de ces officiers et généraux qui se laissent ainsi aller
à quelques états d’âme ou, en tout cas, votent contre le socialisme.
Qu’adviendrait-il
si la popularité du chef de l’Etat descendait à 10% ? Sa représentativité
par rapport aux français ne tiendrait qu’à un fil, son poids international
serait nul… alors la Grande Muette pourrait ne plus admettre la soumission
devant une France en danger intérieur. Mais l’Armée prend aussi conscience que
l’ennemi de l’intérieur devient de plus en plus présent et pressant. Prévenir
le danger devient de plus en plus difficile comme le disent sous le couvert les
responsables du renseignement. L’armée peut devenir plus indispensable à l’intérieur
que dans les croisades à l’extérieur du territoire.
Quand le citoyen rogne et que le soldat grogne
Le pouvoir peut en prendre plein
La trogne !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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