Au moment où ne cessent les ajouts de prélèvements et de taxes, en pleine
pause fiscale, personne ne sait et en particulier les entreprises de quoi
demain sera fait. La courbe du chômage s’infléchit, non pas vers une diminution
mais vers une baisse de l’augmentation. Ce n’est que le fruit de l’effort
social avec les emplois aidés mais il nous reste un chômage structurel
endémique de 8 à 9% que nous sommes loin de pouvoir diminuer avec un taux de
croissance de 0,8% ou 0,9% en 2014 au mieux. Pendant ce temps la dette augmente
et avec lui le poids du remboursement des intérêts d’emprunt, devenu le premier
poste de dépense de l’État. On ne parle pas comme en Allemagne du remboursement
de la dette elle-même qui commence pour elle en 2014.
Championne de la pression fiscale
avec 46% du PIB, championne du poids de la dépense publique et du nombre de
fonctionnaires par habitant, un chômage au maximum de son histoire d’après-guerre,
en déficit d’une soixantaine de milliards sur son commerce extérieur, endettée
à près de 100% de son PIB, la France est l’image même de la cigale ayant chanté
tout l’été et qui commence à déchanter quand la bise de la crise la refroidit.
Son titre de gloire qu’elle chante à tous vents, c’est sa démographie grâce à
une politique familiale avantageuse, que l’on s’apprête à détruire compte-tenu
de la fécondité de la population immigrée qui fait plus que compenser le
non-remplacement de la population de souche.
Son avenir est lié à trois facteurs
prépondérants. D’abord sa capacité à engager de profondes réformes
structurelles pour diminuer la dépense publique et le déficit de la Sécurité
Sociale, ensuite l’augmentation de sa compétitivité et enfin la mise en place d’une
véritable politique de l’immigration contrôlée. Le premier point dépend de la bonne
gestion de nos dirigeants, et bonne ne veut pas dire ne demander que des
efforts aux citoyens en diminuant l’aspect social et en augmentant les impôts
par ailleurs. Pour les deux autres points, nous ne sommes plus seuls maîtres de
la situation, Maastricht et Lisbonne sont passés par là.
Une sortie de l’euro apparaît de plus
en plus la seule solution pour pouvoir gagner 20% grâce à une monnaie dévaluée
de 20% soit une parité avec le dollar de 1,10, proche du 1,15 lors de la
création de l’euro, et non de 1,38 comme actuellement. L’indépendance de la France
dans la maîtrise de ses frontières sur les mouvements de population n’existe
plus et la politique de l’UE est celle de l’intégration et non de l’assimilation.
Nous sommes donc réduits à enfreindre nos engagements pour chasser les Roms
mais nous sommes désarmés sur le frein à l’immigration des déshérités de l’Est
de l’Europe et surtout de ceux venant d’Afrique. Une seule solution pour ces
deux aspects de la politique intérieure, la rupture ou la renégociation des
traités… Cela demande du courage politique et la confiance des citoyens ou un
sursaut du peuple à l’islandaise, or le courage on le cherche encore et la
confiance s’envole chaque jour un peu plus !
En face de nous le partenaire ou
adversaire historique, l’Allemagne. Notre principal fournisseur qui a une balance
commerciale excédentaire de 150 à 200 milliards d’euros, un taux d’emploi de
10% supérieur au nôtre. L’Allemagne s’appuie sur son glacis de nations de l’Est
de l’Europe où elle trouve de la main-d’œuvre bon marché et sur une immigration
turque. Sa compétitivité tient en grande partie à ses salaires qui sont tenus à
un niveau faible par rapport à nous et aux charges patronales nettement plus
faibles. L’Allemagne est compétitive dans les créneaux qu’elle a choisis et
même hors UE mais elle s’engraisse encore aux dépens des autres pays européens,
en particulier du sud.
La différence entre l’Allemagne, d’une
part et les pays du sud, dont la France, ne cesse de grandir au détriment de
ces derniers. L’Allemagne est actuellement non seulement le moteur de l’Europe
mais elle supporte l’euro à elle seule comme si elle nous imposait le mark. L’Allemagne
n’entend pas changer de politique et se fait de plus en plus tirer l’oreille
pour aider les pays en difficulté comme la Grèce. Elle se comporte comme un
pays hégémonique même s’il faut bien reconnaître que c’est la plus grande contributrice
dans les aides aux pays en difficulté. C’est d’ailleurs la grande question qui
est posée dans l’avenir proche. Quel intérêt a encore l’Allemagne à garder l’euro
avec les contraintes d’aide aux autres pays alors qu’elle rééquilibre ses
exportations de l’Europe vers les pays hors UE ?
Son talon d’Achille c’est la
démographie et une politique énergétique mal emmanchée pour des raisons
politiques. Elle va donc diriger ses efforts vers l’accueil de main-d’œuvre en
provenance des autres pays européens ou d’Occident en priorité et relever le
niveau de vie de ses concitoyens. Une politique plus favorable à l’agrandissement
des familles et un apport de main-d’œuvre extérieur peut ainsi retarder ou
résoudre le problème démographique. Pour la politique énergétique, la
dépendance au gaz et à la lignite et l’allergie au nucléaire sont un handicap
certain que les énergies renouvelables ne peuvent résoudre. Pour le gaz le lien
avec la Russie est donc un axe privilégié de la politique extérieure allemande.
Il est important que la France dirige
ses efforts vers une nouvelle union avec l’Allemagne dans un axe Paris-Berlin-Moscou
par une renégociation des traités et une nouvelle union monétaire où la
différence de compétitivité entre ces deux pays soit totalement ou
partiellement comblée. Il en va de la survie de la France mais aussi de l’Europe
qui prend globalement du retard dans la compétition mondiale alors que les États-Unis se détournent de celle-ci, confiée à l’Allemagne et au Royaume-Uni,
pour juguler ses prochains adversaires en Asie, la Chine d’abord et l’Inde
ensuite.
La France avec son grand domaine maritime, l’Allemagne avec sa puissance
industrielle
Ont les cartes nécessaires pour faire une Europe puissante du XXIème
siècle
A condition que la France appuie de tout son poids démocratique
Pour rebâtir une Europe viable des peuples.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF
Languedoc-Roussillon
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