L’écotaxe
est suspendue mais pas sine die, néanmoins les « bonnets rouges »
sortent des ateliers Armor lux et vont samedi montrer la colère d’un peuple que
l’impôt étouffe. La France ce n’est pas la Grèce où la collecte de l’impôt n’a
qu’une efficacité très relative et où il est facile d’y échapper, pour les
armateurs en particulier. Non la France est réputée pour l’efficacité de la
collecte des impôts et taxes ainsi que pour l’imagination, créatrice d’impôts,
des fonctionnaires de Bercy. C’est la raison pour laquelle, lorsque l’on
dispose d’un outil si efficace, on n’hésite pas à s’en servir. La France est
donc en tête des pays de l’UE pour le pourcentage de la pression fiscale par
rapport au PIB.
Les
gouvernements y vont donc gaiement en oubliant d’une part qu’ils doivent d’abord
réduire le train de vie de l’État, où le nombre de fonctionnaires par habitant
est aussi en tête du palmarès, et qu’au-delà d’un certain seuil, l’impôt tue l’impôt,
selon la célèbre courbe de Laffer. Les Bretons viennent de le lui annoncer manu
militari. Le Français sait qu’à revenu égal, aucun d’entre eux ne paye le même
montant. La provenance des revenus, les allègements, les crédits d’impôts, le
nombre de parts, etc. fournissent un revenu imposable différent selon chaque
contribuable. La France s’ingénie à compliquer le système, comme dans d’autres
domaines, et cela explique le nombre élevé de fonctionnaires beaucoup plus que
la faible productivité de chacun d’eux.
C’est
ainsi que l’on invente l’écotaxe, puis que l’on en augmente le rendement, impôt
qui vient s’ajouter à la panoplie d’impôts et taxes déjà prévues. Dans le même
temps on dépense 30 milliards dans le CICE (Crédit d’Impôt Compétition Emploi) et
le contrat de génération. La collecte de la pression fiscale est une usine à
gaz alors que l’on dispose de moyens simples comme l’assiette et les
pourcentages du barème de l’impôt sur le revenu et les sociétés, de la TVA et de la CSG. Les
énergies renouvelables en sont un exemple parmi d’autres. On prélève une
surtaxe sur la facture de l’électricité et on donne des crédits d’impôts pour l’implantation
de ces énergies ainsi que des tarifs de revente de l’électricité 2 à 3 fois
supérieurs au prix d’achat chez le producteur. On prend dans la poche de l’un
pour redonner dans la poche de l’autre, en subventionnant au passage une
industrie qui n’atteint pas la rentabilité au lieu de subventionner seulement la
recherche dans ce domaine.
L’écotaxe
est un impôt tout simplement, qui va se perdre dans les recettes de l’État, car
les utilisateurs des transports routiers ne se voient pas proposer des
solutions qui leur permettent de payer moins cher le transport des marchandises
en porte à porte. Sa régionalisation n’a pas de sens et aboutirait à des
calculs compliqués pour arriver à une stricte égalité entre régions pour un
résultat final équivalent. Ce serait infiniment plus compliqué que le bonus-malus
dans l’industrie automobile. Cette mesure s’avère efficace et utile une fois que l’on a
admis que la réduction de l’émission de gaz carbonique est plus dans l’atmosphère
est plus importante que celle de l’oxyde d’azote pour notre santé par exemple, ce qui n'est pas gagné d'avance.
On
avance, on recule, on a peur de Bruxelles et de la broncha populaire, on lorgne
les sondages et on perd son temps et celui de la machine économique. La «
suspension » de l’écotaxe n’a rien réglé. Ceux qui se réjouissent
que le Premier ministre ait « éteint l’incendie » déplorent aussi
le manque à gagner que cet abandon va entraîner pour les collectivités locales
et singulièrement pour les départements qui ont en charge l’entretien des
routes. Hier, les députés ont dû voter le budget de la Sécu qui ne sera
jamais appliqué en l’état puisque le gouvernement a reculé sur la fiscalisation
des intérêts des PEA et des PEL. Les têtes d’œuf de Bercy vont devoir encore
trouver des sous… et le Premier Ministre être à l’écoute des français pour
savoir… quand reculer sur les nouvelles mesures qu’il faut prendre avant de
plaider sa copie du budget à Bruxelles.
Vous connaissez la valse à trois temps ?
Premier temps je crée un impôt nouveau,
Deuxième temps je le fais voter par les
godillots,
Troisième temps j’écoute le bruit de l’impôt
qui tombe.
Il n’y a pas de quatrième temps, en
tombant il s’est cassé !
Selon la formule présidentielle "Casse-toi pauv' con"
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon