Nous
avons vu que l’importance de la religion dans la vie des jeunes générations musulmanes
ne cessaient de croître hormis parmi les jeunes diplômés rentrés dans la vie
active. Cet attachement grandissant à la religion, porteur de fondamentalisme,
de volonté de non-intégration et de repli sur soi, n’est pas que le résultat du
chômage, de la ghettoïsation mais aussi d’une image de plus en plus dégradée de
la civilisation que nous présentons, image que nous ternissons par notre
repentance permanente et par des évolutions de société beaucoup trop éloignées
des valeurs religieuses, pour eux règles de vie, qui se transmettent dans leur
milieu social et familial.
La
séparation de plus en plus marquée entre les lieux de vie des musulmans et la
population de souche, le fait que les mariages mixtes deviennent moins nombreux
sont autant de facteurs qui expliquent un repli sur soi de cette population
immigrée ou issue de, donc un refus d’intégration et même d’assimilation. A
contrario cette dernière étape d’acceptation des valeurs historiques,
culturelles et laïques, a été franchie par ceux qui sont issus d’une
immigration européenne, certains sont même ministres. On voit au contraire dans
l’actualité que la séparation entre une
population musulmane non assimilée et les autres se fait de plus en plus nette.
C’est ainsi que dans les primaires socialistes à Marseille, s’est mis en évidence
un vote ethnique.
Le
lien communautariste musulman est très fort, l’Islam leur sert d’ « hyperidentité »,
et cela beaucoup plus que chez les athées et les agnostiques ou même chez les
catholiques pour lesquels l’individualisme ne permet pas un attachement aussi
profond aux valeurs sociales et culturelles ou religieuses. C’est pourquoi la
communauté musulmane a voté comme un seul homme pour François Hollande aux
présidentielles. Cette population encore minoritaire aura donc une force de
pénétration dans la vie publique sans commune mesure avec celle des
autochtones. Sa pression sociale est déjà beaucoup plus élevée que le
pourcentage de population qu’elle représente.
Mais
cette montée de l’Islam, avec son cortège d’exigences de visibilité, touche de
plus en plus à cette facette de notre liberté à laquelle nous tenons le plus,
la liberté d’expression. De plus en plus elle est surveillée, encadrée et son
domaine d’interdiction ne se limite pas au blasphème. L’évolution de la
législation se fait toujours dans le sens de la limitation du droit d’expression.
Elle inclut même avec la loi Gaissot le droit de dénonciation de propos
inconvenants, entre particuliers et dans le domaine privé. Les exemples de
cette évolution se multiplient en Europe et la simple évocation d’un lien entre
l’immigration avec la délinquance a conduit Eric Seymour à être condamné. Mais
les mises en accusation par les mouvements antiracistes ou musulmans vont
toujours plus loin pour définir le racisme avéré.
Sous
Hitler il n’y avait aucune liberté d’expression sur ce qui aurait pu entraver
la chasse aux sorcières juives. L’Allemagne était gouvernée par la tyrannie du
silence. Cette méfiance à l’égard de la liberté d’expression s’est médiatiquement
remise à l’ordre du jour avec l’affaire des
« Versets sataniques » de Salman Rushdie qui fait suite à la
fatwa meurtrière de l’ayatollah Komeiny le 14/10/89 relançant le cancer du
fanatisme dans les communautés musulmanes et dont on mesure les effets aujourd’hui.
C’est ainsi que Philippe De Villiers et d’autres font l’objet d’une fatwa pour
les propos insupportables sur la montée de l’Islam comme « C’est aux
musulmans de s’intégrer à la France et non aux français de s’intégrer à l’Islam ».
La
censure et l’autocensure dans les propos, les écrits, les desseins, les
expositions, les théâtres ou les films sont de plus en plus l’objet de menaces
judiciaires ou même physiques. Pour ceux qui ne seraient pas convaincus et qui
considèrent que les desseins de Charlie Hebdo ne sont qu’un épiphénomène, je
leur conseille la lecture du livre de Michèle Tribalat, « L’assimilation
ou la fin du modèle français », qui fourmille d’exemples, pris dans le monde
occidental, de pressions religieuses sur la liberté d’expression.
Devant
cette montée de la loi du silence, l’attitude la plus commune consiste « à
se coucher à titre préventif » selon Christopher Caldwell. Malika Sorel en
fait la démonstration dans l’attitude de l’école qui s’adresse à la jeune
génération en modifiant les programmes pour gommer tout ce qui peut, de près ou
de loin, offenser cette population, attitude qui fait chorus aux exigences
alimentaires et temporelles spécifiques. Ne pouvant ne pas être accusée de ne
pas connaître cette religion, elle s’insurge sur nos reculades successives qui
ne font qu’encourager de nouvelles exigences.
Il
est remarquable que l’attention des politiques se focalise sur cette population
immigrée, comme sur les Roms d’ailleurs dans l’actualité, et délaisse de plus
en plus la classe populaire dite « de souche » qui se sent purement
et simplement abandonnée. Ce double mouvement ne peut conduire qu’à l’exaspération
et à un partage en deux populations qui peuvent rapidement devenir antagonistes
avec la montée du chômage et de l’insécurité. Il s’y ajoute les démonstrations
ostentatoires de considération de l’Islam que nos politiques font chaque jour
pour des raisons dites humanitaires et hypocrites du « vivre ensemble ».
Ce ne sont évidemment que des raisons électorales.
Il
va nous falloir tirer les conclusions de ce tour d’horizon et définir la
politique à tenir, s’il en est encore temps, sur cette immigration intercontinentale
de peuplement où l’immigration musulmane pose les plus graves problèmes d’intégration
et fait l’objet des plus grandes attentions. A lire dans le prochain article.
« Abandonner le peuple, l’oublier
et le mépriser ne suffit pas. Il faut aussi qu’il se tienne à carreau. Qu’il n’ose
pas le ramener. Qu’il comprenne bien que son tour est passé et que les
libérateurs ont trouvé des classes de substitution » Eric Conan
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon