Deux pays ont subi les dommages de l’électricité
nucléaire, l'Ukraine avec Tchernobyl et Fukushima au Japon si l’on exclut l’accident
de Three Mile Island aux Etats-Unis qui n’a fait aucune victime ni pollué l’environnement.
Mais le Japon a en plus subi les ravages de l’arme nucléaire par deux fois, à
Hiroshima et à Nagasaki il y a juste 70 ans. Si Tchernobyl a cumulé les erreurs
humaines, Fukushima a surtout été la victime d’un tsunami d’une ampleur de
hauteur d’eau hors norme. On peut évidemment enfoncer le clou de la dangerosité
du nucléaire en oubliant qu’il y a plus de 400 réacteurs dans le monde en
fonctionnement pendant 75% de leur temps et que le tsunami a tué près de 30.000
personnes sur les rivages japonais. Si des précautions ont dû être prises en
évacuant des zones dites contaminées autour de Fukushima, il faut néanmoins
noter que des habitants ont refusé de quitter les lieux et que des animaux domestiques
y vivent sans que les uns ou les autres n’en soient morts ou aient développé
des maladies ayant pour origine la radioactivité.
Cette radioactivité fait la
une des journaux et les choux gras des écologistes par une tendance au
catastrophisme générateur de peur. J’ai travaillé 37 ans dans le nucléaire sans
avoir développé de maladies qui lui seraient dues et mes quatre enfants sont
nés normaux et le restent. Des populations vivent en Inde depuis des
millénaires dans une radioactivité naturelle bien au-dessus des normes prises
pour les évacuations japonaises sans que l’on ait pu prouver qu’elles étaient
plus atteintes que le reste de la population. Il n’y a dans ce domaine aucun
sens de la relativité des doses absorbées et avec un compteur Geiger qui
crépite partout, et particulièrement dans les maisons bretonnes, on peut faire
peur à n’importe qui. J’ai pu constater que des journalistes TV ne s’en sont
pas privés à Fukushima, alors que la mesure exhibée n’avait rien d’angoissant
pour un spécialiste. Les médecins vous font passer des scanners pour un oui ou
un non mais vous prenez à chaque fois des doses de radioactivité bien au-dessus
des normes utilisées pour les travailleurs du nucléaire.
Mais revenons au Japon qui
est le pays qui a dans son histoire les plus graves traumatismes dus au
nucléaire civil et militaire. Après Fukushima, tous les réacteurs nucléaires
ont été arrêtés alors qu’ils fournissaient un quart de la production d’électricité.
Ceci a entraîné des surcouts énormes et une paralysie de l’industrie japonaise
avant que des centrales thermiques puissent compenser le manque. Cette mesure
était nécessaire, sur le plan psychologique et politique, mais surtout pour
tirer les enseignements de l’accident grave de Fukushima. On aurait pu penser
que le Japon renoncerait finalement au nucléaire après tant de malheurs depuis
70 ans. Or le Japon va relancer progressivement tous les réacteurs non
endommagés.
Le 10 août, la Kyushu Electric Power
Company va remettre en fonctionnement le réacteur nucléaire Sandai 1,
soixante-dix ans et quatre jours après le bombardement par les Américains de la
ville d’Hiroshima et soixante-dix ans et un jour après celui de Nagasaki, deux
villes également situées sur l’île de Kyushu, 4 ans et 5 mois après le grand
tsunami qui frappa le Japon et provoqua l’accident nucléaire de
Fukushima-Daiichi. Sandai 2 suivra dans quatre mois. Evidemment de nombreux
investissements ont été faits pour tenir compte des enseignements de Fukushima…
Mais le Japon relance le nucléaire quand la France prévoit son extinction
progressive au fur et à mesure du vieillissement des réacteurs. La durée de vie
d’un réacteur nucléaire français est déterminée politiquement et non par l’Autorité
de sûreté nucléaire dont c’est pourtant la mission. On parle de 40 ans, quand
les Etats-Unis qui ont 100 réacteurs poussent déjà la durée de vie à 60 ans.
En somme les japonais sont
fous de relancer le nucléaire, et les américains sont inconscients de faire
durer leurs réacteurs aussi longtemps. Heureusement la France est raisonnable et
dans un état économique d’une excellence telle qu’elle peut se permettre de
stopper une production d’électricité à faible coût par une autre à coût
beaucoup plus élevé et demandant des investissements et des aides publiques. Le
consommateur français a un niveau de vie tellement élevé qu’il ne s’apercevra
même pas que sa facture d’électricité va ainsi doubler en dix ans, comme en Allemagne.
Il en est du nucléaire comme du réchauffement climatique, la peur est alimentée
en permanence non par la science mais par les politiques et les lobbies qui les
manipulent. Il est facile d’injecter la peur dans une population ne disposant
pas de la culture scientifique nécessaire pour exercer un droit de regard et de
critique.
Le nucléaire tue et c’est inacceptable.
L’industrie chimique a fait mille fois plus de morts dans le monde, Bhopal,
Seveso, AZF, etc. que le nucléaire mais c’est acceptable. Non ce qui est
inacceptable, c’est que l’on berne le peuple et qu’on lui fasse accepter n’importe
quoi. Le nucléaire ne rejette pas de CO2 alors il faut le tuer mais faire
survivre le complexe EDF-AREVA pour vendre des réacteurs à l’étranger, donc
vendre la mort comme on vend des armes, sans complexe, sans vergogne. Ce qui n’est
pas bon pour nous, l’est pour les autres… à condition qu’ils payent. A-t-on
encore un brin de cohérence dans ce pays, ou ne nous sommes plus que les jouets
de malfrats, de coquins qui se foutent bien des peuples en dehors des petits
rendez-vous électoraux où ils nous enfument de promesses dont nous ne verrons
que la queue du train qui est parti sans nous !
La France est entre les mains d’incapables,
Devenus jouets des forces cabalistiques
Des lobbies et des banquiers !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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