La France va mal car aucun des problèmes majeurs auxquels elle est
confrontée ne sont résolus. La trajectoire du 1-1,1% de croissance pour 2015 n’est
rien moins qu’assurée, vu la baisse de l’indice des produits manufacturés, le
climat de dépression dans les entreprises, le chômage qui grimpe toujours comme
la dette publique sans qu’aucune des mesures prises depuis deux ans ne produise
un réel effet. La France attend que l’Europe la pousse en avant mais elle
avance désormais moins vite que la moyenne des pays de l’UE. Le problème des
migrants, de l’invasion de peuplement d’une autre civilisation, de l’insécurité
grandissante qui en découle ne sont pas résolus. On s’attaque tant bien que mal
aux effets comme à Calais mais les causes sont toujours là et l’attaque
terroriste d’Arras montre que les mesures prises sont loin d’éradiquer les
causes auxquelles on renâcle à s’attaquer. L’euro continue à plomber notre
économie malgré un trio de facteurs exogènes qui nous sont favorables.
La
Banque mondiale vient de publier le classement des pays selon leur PIB, ce qui
définit leur puissance économique dans le monde. La Chine tient bien désormais
la première place devant les États-Unis d’une courte tête il est vrai mais l’écart
va grandir avec une croissance chinoise à 4%
alors que les États-Unis sont menacés de récession. On voit que le continent
asiatique se taille la part du lion avec l’Inde et le Japon mais ces deux
économies sont d’une taille bien inférieure à celle des deux leaders, ceux qui
pèsent sur l’économie mondiale. Mais contrairement à ce que laisse à penser l’opprobre
jetée sur la Russie, on voit que celle-ci est devant l’Allemagne. Le Brésil, en
difficulté actuellement reste un pays majeur avec l’Indonésie. La France et le Royaume-Uni
se partagent la neuvième et dixième place devant l’Italie. Nous fermons
désormais la queue des pays majeurs et il faut cesser de parler de la cinquième
place mondiale pour notre pays. Nous perdons régulièrement des places et notre
poids économique ne représente qu’à peine 15% de celui des deux leaders.
Mais il faut nuancer ce classement par un regard sur le PIB/Habitant des
onze pays majeurs. Le pouvoir d’achat moyen de l’américain n’a rien à voir avec
celui du chinois, plus de quatre fois moins élevé. Les disparités de revenus
sont énormes en Chine en particulier entre la côte est et le reste du pays. Le
même constat est encore plus sensible avec l’Inde. Ce pays s’éveille mais il
est à la traîne sur l’augmentation du niveau de vie et les disparités sont
encore plus grande qu’ailleurs. L’organisation en castes est un frein toujours
vivace. Le Japon reste une grande puissance économique mais le niveau de vie y
est inférieur aux trois pays majeurs de l’UE (Allemagne, France, Royaume-Uni).
Le pays qui doit attirer l’attention est bien la Russie où le niveau de vie
progresse désormais régulièrement et on va constater que malgré les sanctions
et la baisse des matières premières dont le pétrole, l’année russe 2015 sera
loin d’être catastrophique. Le niveau de vie russe dépasse largement celui du
Brésil et de l’Indonésie, pays dont on parle peu en Occident mais qui s’impose
au niveau mondial. Si l’Asie domine en termes de PIB, c’est l’Occident qui
domine en terme de niveau de vie. Ceci montre que les pays asiatiques ont
encore de beaux jours pour inonder le marché mondial de produits à bas coût.
La dette mondiale explose (+55% entre janvier 2010 et juillet 2015), la
question qui se pose c’est pourquoi ? La réponse est malheureusement
évidente, le monde vit à crédit depuis longtemps, en France depuis 1974. J’ai
eu l’occasion de dire que les pays, principalement les États-Unis ont jugé que
la croissance n’était pas suffisante pour éponger leurs dépenses publiques.
Nous sommes donc entré dans un système d’une monnaie déconnectée de l’or
physique, de déversement de liquidités sur les banques et désormais sur les États par les banques centrales. Le tout est couronné par des taux voisins de
zéro pour les emprunts. Le monde se nourrit donc de dettes. Le Japon est le cas
extrême où il a maintenu un niveau de vie par un endettement qui va atteindre
trois fois son PIB annuel. Si l’on excepte ce cas extrême, on voit sur le
graphique que les dix autres pays s’alignent bien autour d’une droite qui
montre que les pays ont tous augmenté leur niveau de vie en empruntant. La
croissance « naturelle » n’a pas suffi à la gloutonnerie des États
qui ont répandu une richesse qu’il n’avait pas sans avoir recours au déficit
public et à l’endettement. Certains en ont mieux profité que d’autres comme l’Allemagne
par rapport à l’Italie. En gros 10% d’endettement supplémentaire a donné 8% d’augmentation
du PIB/Habitant. Deux pays se signalent par un faible endettement, la Russie
qui réussit à avoir un PIB/Habitant respectable et en progrès et l’Inde qui ne
fait pas appel au déficit budgétaire et montre que son PIB/habitant en pâtit.
Nous voyons bien que nous sommes dans une spirale
dont nul ne peut sortir sans un éclatement général. Ceci est particulièrement
vrai pour les pays majeurs de l’UE. L’Allemagne freine des quatre fers et veut
faire freiner les autres avant l’explosion. La France n’en accepte pas les
règles. Qui peut penser que nous pouvons nous endetter indéfiniment, en
laissant les monnaies perdre régulièrement de la valeur par rapport à leurs
équivalents physiques ? La Grèce est déjà en train de payer ses dettes à
la BCE, avec l’argent que celle-ci donne dans le 3ème plan d’aide,
et met en vente son patrimoine. L’Italie le vend aussi… Quand on vend les
bijoux de famille, la dèche n’est pas loin. La Chine éternue, les États-Unis
toussent. Tout tient par notre apathie et notre tolérance, en France particulièrement.
Le
monde vit à crédit et l’heure de vérité s’approche.
Le
système ne tient que par la confiance
Que
nous croyons pouvoir donner
Mais
jusqu’à quand ?
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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