La politique énergétique s’adresse
à un vaste domaine qui inclut la fourniture d’électricité, mais aussi l’acquisition
des matières énergétiques, gaz, pétrole, charbon, matières radioactives. Elle
comprend, en plus de l’acquisition de ces matières, leur utilisation dans l’industrie,
l’usage domestique et public ainsi que le transport des matières et de l’énergie.
Suivant le but fixé dans le précédent article il s’agit de profiter au mieux du
progrès pour satisfaire à toute la demande, au moindre coût et en minimisant
les nuisances de la production, du transport et de l’utilisation. On peut
ajouter que cette politique ne doit donner d’aide de l’État que pour la
recherche scientifique et technologique en dehors de l’aide sociale. Ceci
exclut l’aide directe à l’industrie automobile par exemple et les subventions
diverses données aux entreprises et aux particuliers, sauf en cas d’aide dite
sociale. Ceci a pour but de garantir la rentabilité des investissements qui est
laissée aux investisseurs industriels ou aux particuliers dans une libre
concurrence dont la non-observation détruit l’apport du libéralisme.
En matière de transport il
faut envisager les trois dimensions, air, mer, terre. Le transport aérien
impose sa loi aux États et est l’archétype de la mondialisation. Le progrès
fait son œuvre et impose la nature du carburant aux constructeurs
aéronautiques. La loi du marché joue à plein en particulier entre Boeing et
Airbus. On constate d’ailleurs que le progrès fait alors aller beaucoup plus
vite, avec plus de sécurité et au moindre coût. Il faut cependant accepter de
déplorer des crashs d’avion mais la sécurité de ce mode de transport dépasse de
loin le transport routier. Il faut néanmoins noter que l’on ne se préoccupe pas
beaucoup de la pollution engendrée, en particulier la production de CO2 alors
que celle-ci est loin d’être négligeable mais se répand sur le globe au lieu d’être
focalisée principalement sur le pays émetteur pour le transport routier.
Le transport par mer offre
en gros les mêmes caractéristiques. Le mode de propulsion et le carburant ne
subit pas de contraintes de l’État mais la nuisance n’est pas nulle en
particulier dans les ports. Là encore le progrès joue son œuvre librement et
même la propulsion nucléaire a fait son apparition dans le civil pour les
brise-glaces en particulier. Il n’en est pas de même pour le transport routier
où l’État français exerce une pression considérable. La dernière loi Macron n’en
est qu’une petite illustration avec le transport par autocar. La
libre-concurrence européenne laisse encore la mainmise de l’État sur le trafic
ferroviaire et l’entretien des infrastructures. Il n’y a pas de privatisation
comme au Royaume-Uni et d’ailleurs nous voguons de déficit en déficit avec une
détérioration de la qualité d’infrastructures en particulier sur ce qui touche
au rail et aux caténaires. Le choix de l’électricité et du diesel est un choix
dans lequel le progrès a fait faire un pas considérable en matière de vitesse,
de confort et de nuisances avec une diminution du coût au kilomètre parcouru. L’électrification
des lignes doit continuer en fonction du trafic et de la rentabilité.
Le transport routier est lui
soumis à une emprise forte et constante de l’État. Il se mêle, à la politique
énergétique en tant que telle, la préoccupation de la sécurité et celle de la
protection de l’homme et de son environnement. Il s’ensuit des interventions
sur le réseau routier, le trafic (limitation de vitesse, radars, etc.), les
péages (prix du kilomètre parcouru, écotaxe), sur les modes de propulsion
(diesel, voiture électrique, éthanol, etc.) par des lois, des décrets d’applications,
des taxes et des aides aux industries de l’automobile ainsi qu’aux acheteurs de
véhicules. On peut dire que la gestion globale du transport routier par l’État est
la plus mauvaise parmi tous les modes de transport. On voit par exemple que la
limitation de vitesse atteint des limites en nombre de morts mais pas pour les
taxes engendrées par les radars. Quel est alors le but visé ? Pourquoi l’Allemagne
ne limite-t-elle la vitesse que dans les zones dangereuses ? Par
imbécilité ? Merci pour eux.
Reprenons l’empreinte de l’État
sur la propulsion des véhicules. Une opprobre est jetée sur le diesel supposé
être très polluant, en conséquence il faut le pénaliser jusqu’à lui interdire
de circuler dans les agglomérations. Cette mesure est triplement idiote car
elle est une insulte au progrès, une disposition antisociale et un handicap
pour nos constructeurs automobiles. C’est une insulte au progrès parce que les
véhicules diesel qui sortent actuellement sont très peu polluants. C’est une
disposition antisociale parce que les véhicules diesel les plus polluants sont majoritairement
détenus par des conducteurs peu argentés. C’est un handicap pour nos
constructeurs automobiles parce que le parc de véhicules est très
majoritairement en propulsion diesel et qu’ils ont acquis une bonne réputation
à l’exportation en particulier en Afrique. Ne s’agit-il pas tout simplement de
récupérer des taxes en augmentant le prix du litre de gazole ? Ce prix
aurait rejoint depuis longtemps celui de l’essence s’il n’y avait pas la menace
des transporteurs routiers.
Mais l’erreur ne s’arrête
pas là. L’avenir de l’automobile a été décidée dans l’électricité. Les
constructeurs automobiles ne sont pas prêts à une production de masse rentable,
qu’à cela ne tienne on va subventionner l’achat des véhicules électriques et on
va d’ores et déjà pousser l’implantation des structures de distribution sur
tout le territoire. Il est pourtant clair que malgré cela, ce type de
propulsion ne déchaîne pas l’enthousiasme des clients mais sollicite le
portefeuille de tous les citoyens. Mais le pire c’est que les constructeurs
étaient confiants dans les progrès sur la voiture à hydrogène. Celle-ci arrive
en Europe, dans les pays les mieux gréés en postes de distribution, évidemment
pas nous puisqu’on a misé sur l’électricité. Cette fois, d’une part le succès
des clients est réel au Japon malgré le prix élevé non subventionné et les
constructeurs associés japonais et allemands, se passent les brevets et font
leur démarche commerciale sans les États. Il est alors sûr que les prix vont
baisser rapidement car les constructeurs doivent impérativement vendre et cela
sans aide à l’acheteur.
Faute d’avoir anticipé le
progrès, empêtré dans un idéologisme qui fait fi d’une analyse réaliste, la France
s’engage dans une voie qui va lui demander rapidement de faire volte-face en
ayant utilisé notre argent à fonds perdus. La voix du progrès nous dit de miser
sur l’hydrogène et de laisser le parc de véhicules diesel se rajeunir avec des
véhicules de dernière génération. L’État doit arrêter d’impulser en permanence
certains secteurs de l’économie en troublant les lois salutaires du marché. Il
freine le développement naturel, handicape finalement nos constructeurs et n’utilise
la science qu’à des fins politiques. la comparaison entre les transports, air,
mer et sol, montre clairement que l’État ferait mieux de se concentrer sur ses
tâches régaliennes et laisser agir la libre concurrence, ce qui est d’ailleurs
dans le credo de l’UE.
Puisque l’électricité est au
centre de la politique énergétique française il nous reste à voir sa cohérence
avec les buts définis par le bon sens. Nous en parlerons dans le dernier
article sur ce sujet.
La maîtrise de l’énergie et la recherche d’indépendance énergétique
Sont des atouts-maîtres du développement économique,
Mais l’énergie est aussi tributaire des lois du marché.
C’est pourquoi l’interventionnisme étatique
Est à proscrire parce qu’il utilise le progrès
A des fins politiques dispendieuses.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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