Des mouvements politiques centrifuges de
la pensée unique se créent et se font entendre de plus en plus. Je ne parle pas
de la maladie chronique des Verts qui n’ont jamais réussi à avoir une vraie
politique de gouvernement. Ils ne se rassemblent qu’autour des thèmes
proprement écologiques, en particulier les énergies renouvelables et le combat
associé contre le nucléaire. C’est peut-être d’ailleurs ce qui sépare le plus
la gauche de gouvernement de la droite « républicaine » où cette
dernière ne manifeste pas le même empressement pour l’écologie idéologique et
la rupture avec l’énergie nucléaire. Pour le reste les pensées sont tellement
proches que l’on entend Emmanuel Macron fustiger les 35 heures. Ce dernier, pur
produit du milieu bancaire, est le chantre du Medef et le défenseur de l’euro
chéri par les lobbies, les trusts, les financiers et les banquiers. La
politique d’austérité sous la férule allemande, initiée par Sarkozy, perdure
avec Hollande. L’arrivée dans l’OTAN, les guerres en Libye, Mali, Irak, Syrie,
la pression sur l’Iran, le soutien au gouvernement de Kiev, les sanctions
contre la Russie, n’ont de plus posé aucun problème à la pensée unique gauche-droite
toujours inféodée aux États-Unis.
Contre cette belle unanimité
des partis de gouvernement, à quelques détails près comme le montant de la
somme que l’on va attribuer au Medef, les rebelles à la pensée unique forment
des groupes épars à gauche et à droite, hormis le FN et des groupes républicains
de pensée à droite incapables de risquer de ne plus avoir l’investiture du
parti dominant. Nous sommes devant un contraste douloureux d’un peuple qui
rejette massivement la pensée unique puisque entre les abstentionnistes, la
gauche de la gauche et la droite de la droite, nous sommes devant une masse des
2/3 de votants anti pensée unique. La grande majorité des français n’adhère pas
à celle-ci et pourtant c’est celle qui nous mène depuis quarante ans et plus
spécialement depuis l’entrée dans l’UE. L’euro n’a fait que parapher l’adhésion
à un fédéralisme européen qui ne voulait pas dire son nom.
On comprendrait mal que ce refus de la
pensée unique ne se soit pas traduit dans les urnes si nous n’assistions pas à
un jeu de chaises musicales prenant en compte le fait que le pouvoir use d’autant
plus vite que ses résultats sont contestables, et que le meilleur moyen de le
récupérer est de le reprendre à celui qui vous l’a pris, lequel sait lui-même qu’il
va le récupérer facilement le coup suivant ou le coup d’après. A cette prise de
bi-possession du pouvoir par la pensée unique, il faut ajouter une dispersion
des rebelles à l’extrémité de l’échiquier tandis que le centre sert de bite d’amarrage
aux deux faux belligérants avec l’Europe fédérale comme liant.
Il faut nous souvenir de la
période de la Résistance dans la deuxième guerre mondiale où droite
nationaliste et communisme ont collaboré au bon sens du terme. Nous sommes en
effet devant l’alternative soit de voir la pensée unique garder le pouvoir en
2017 malgré la désaffection majoritaire des citoyens soit de réunir les
extrêmes sous un Front de Libération de la pensée unique, comme cela fut le cas
à la fin de la dernière guerre. Ce Front ne pourrait sans doute pas durer très longtemps
mais au moins le temps de créer la « Révolution » nécessaire pour
enlever du pouvoir ceux qui le trustent depuis quarante ans accrochés à une
pensée unique devenue mortifère pour la classe moyenne de notre pays et pour la
place de la France dans le monde. Ce peut être une vue de l’esprit tant les
vieux réflexes d’opposition gauche-droite sont encore vivaces. La gauche se
veut populiste et voilà que l’on parle du FN comme d’un parti populiste,
argument de la pensée unique pour mettre de l’huile sur le feu sur l’opposition
gauche-droite. La tactique marche et chacun cherche à ne céder aucune voix
populiste à l’adversaire, bien loin d’un regard sur le destin de la France.
Je lisais ce matin avec une
certaine tristesse un article contre Jacques Sapir, économiste prônant la
sortie de l’euro. Cet article, écrit par un sympathisant de la gauche de la
gauche pour des propos tenus par Sapir sur la reconnaissance de celui-ci du
bien-fondé de l’orientation anti-euro du FN, commentait ceux-ci comme une
volonté de Sapir de vouloir sortir de l’euro pour redonner le pouvoir à la
finance et aux trusts. Sortir de l’euro serait un déni de la volonté de gauche
de créer une Europe sociale, son crédo d’adhésion à l’UE. De toute évidence, la
sortie de l’euro demande un débat public contradictoire, débat largement
occulté par la pensée unique mais qui va s’imposer malgré tout. Cependant il s’agit
avant tout de savoir si la France se portera ou non mieux si elle décroche de l’euro,
donc probablement de l’UE et de l’OTAN. Le débat sur une nouvelle Europe plus
sociale pourra alors avoir lieu, mais le constat est que l’Europe actuelle est
une Europe à vocation économique antisociale.
Il faut constater que nous sommes devant
un spectaculaire déchaînement d’égos à gauche et à droite parmi les adversaires
de la pensée unique. Chacun y va de son anti-programme mais tient à montrer ses
différences voire son opposition aux autres. Les plus faibles en représentation
électorale sont souvent les plus pugnaces. C’est ainsi ouvrir la porte à la
reconduction de la pensée unique. Le FN campe en leader, donc chacun tient à s’en
démarquer et fait chorus à sa diabolisation avec d’autant plus de force que
celui-ci s’éloigne de ses origines. Pour l’instant on ne discute pas sur ce qui
rapproche mais sur ce qui divise. C’est ce que font les Verts et ils vont
disparaître. C’est ce que sont en train de faire les anti pensée unique et ils
ne pourront ainsi jamais se coaliser.
Regardons les choses en face. D’abord
veut-on réellement sortir du pouvoir les deux partis de gouvernement ? Si
la réponse est oui, il faut considérer que le FN représente la principale force
politique qui cristallise le mieux ce refus. Il faut considérer aussi que,
grâce aux abstentions, le jeu des partis de gouvernement sera de ne pas lui
permettre de gagner le deuxième tour des présidentielles. C’est
mathématiquement gagné d’avance aujourd’hui sauf un revirement poussant les
électeurs à abandonner les partis de gouvernement. Qui peut pousser et donner à
l’électeur le sentiment que son vote ne sera pas inutile en votant contre la
pensée unique ? Une coalition, suffisamment crédible, qui cesse de jeter
des anathèmes et construit un vrai programme, lequel ne peut qu’être bâti sur
la reconquête de la souveraineté de la nation. C’est sur ce but ultime qu’un
Front de Libération de la pensée unique peut espérer donner les voix qui
amèneront à un vrai changement politique. Je me permets, à titre tout-à-fait personnel, de le souhaiter et d’espérer
voir les leaders de la gauche de la gauche et ceux de la droite de la droite s’atteler
à cette volonté de minimiser les clivages et à une réflexion solidaire sur les
bases d’une union de salut public.
C’est à partir des rêves que les grands évènements se préparent.
Les égos et les querelles partisanes sont les briseurs de rêve.
Arrêtons-nous un moment et pensons pour la France !
Les français sont prêts à croire ceux qui arrêtent
De penser à eux-mêmes avant la France !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussilonl
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