Parmi les
domaines politiques où le gouvernement actuel fait fausse route, celui de l’énergie
est sans aucun doute l’un des plus handicapants pour la France. Or c’est à
partir du réchauffement climatique que s’échafaude la politique énergétique
française. La Conférence sur le climat monte en puissance dans les médias jusqu’en
décembre et devient la planche de salut d’un Président qui désespère 80% des
français. Comme la guerre du Mali où nos troupes ont triomphé sans gloire hormis
pour leur Président, la COP21 doit être le sursaut mondial d’un Président œuvrant
pour sauver la planète.
Nos télévisions se servent déjà d’un mois de juillet
chaud pour faire comprendre que cela pourrait s’inclure dans le réchauffement
climatique en cours et diffusent même des fausses informations sur la fonte des
glaces aux pôles. Peu importe la vérité, ce qui est dit est dit, cela laisse
toujours des traces d’autant que tout un chacun a d’autres préoccupations que d’aller
vérifier ces informations. Peu importe que des scientifiques de haut niveau de
plus en plus nombreux soient de plus en plus « dubitatifs » sur la cause
carbone et sur l’impact important de l’homme, la certitude est acquise, bien
que depuis 17 ans on n’observe aucun réchauffement significatif sur le plan mondial,
et tout doit en découler. L’idéologisme, la politique et le business sont sûrs
du réchauffement et de notre impact humain nuisible… et ils font la pluie et le
beau temps !
En plus de
cette certitude du réchauffement, la politique énergétique se base sur une
affirmation selon laquelle « la
meilleure énergie est celle qui n’a pas été produite ». C’est l’affirmation
gratuite du nécessaire retour à l’âge des cavernes avant la découverte du feu.
Ce splendide contresens confond la production d’énergie et ses nuisances. Diminuer
la production est un retour en arrière du progrès et réduire les nuisances ne
veut pas dire arrêter de produire. On peut réduire ainsi les accidents routiers
en imposant une vitesse nulle aux véhicules. Il faut plutôt dire : « Nos efforts seront de produire davantage de
lumière, de chaleur et de travail mécanique avec le moins d’énergie possible ».
C’est que l’on nomme « viser à
améliorer l’efficacité énergétique ».
Décider d’éteindre les lampadaires
dans les rues des villes pour économiser de l’électricité n’est pas un progrès,
c’est une régression et une probabilité accentuée d’accidents corporels et d’insécurité.
Nos grands-pères qui ont salué l’éclairage public et la fée électricité nous
prendraient pour des fous. De même aider aux travaux d’isolation sans
distinction de revenu est un détournement de l’argent public, sauf dans le cas
de foyers nécessiteux où il s’agit d’aide sociale, qui fausse le calcul investissement-rentabilité que
chacun doit faire. Nous ne manquons pas de moyens de production de l’électricité,
il faut seulement veiller à ses nuisances éventuelles comme celles de la
production par les centrales thermiques. Il en est malheureusement de même pour
les aides aux EnR et pour la voiture électrique. Toutes ces aides auraient une
bien meilleure utilisation si elles étaient données à la recherche scientifique
et technologique.
Tout
progrès scientifique génère des risques. Leur évaluation est une des dynamiques
du progrès. L’électricité a tué beaucoup de monde lors son implantation dans
les foyers, les lieux publics et les entreprises. Certaines électrocutions ont
même fait la une des journaux, il n’y a pas si longtemps comme celle de Claude
François. Ces jours-ci deux explosions chimiques en Chine et aux États-Unis
nous font souvenir que certaines industries chimiques sont dangereuses. Il n’est
pas question à priori de les arrêter mais d’en diminuer les nuisances. Après la
catastrophe de Seveso, une directive a été émise qui a fait faire de grands
progrès en France sur la sécurité de ces industries. Nos grands-parents ne sont
pas revenus à la bougie sous-prétexte des milliers de morts par électrocution.
Encore aujourd’hui on estime à environ 200 le nombre de décès annuels dus à une électrocution en
France, et à environ 4 000 celui des électrisations graves entraînant handicaps
et séquelles graves. On supporte ces 200 décès mais supporterait-on que chaque
année ce soit l’énergie nucléaire qui les tue ?
C’est tout le paradoxe de
nos réactions devant le progrès et la nécessité qu’il y a de relativiser les
choses, ce que l’idéologie s’empresse de nier. En frappant notre corps un
neutron en détruit une cellule, donc l’atome est à proscrire en oubliant que
nous avons un taux minimum et maximum de régénérations possibles des cellules en
un temps donné et que nous vivons dans un univers où les particules nous
frappent en permanence en provenance du sol, des bâtiments et du ciel. Nous y
survivons et certaines populations indiennes vivent sur des sols beaucoup
radioactifs que le tolèrent nos normes.
Avant d’aborder une politique énergétique, ce que je
tenterai de faire dans un prochain article, il faut bien poser les vrais buts à
atteindre mais ce ne peut être la régression devant le progrès mais au
contraire la perspective d’une vie meilleure. Le pétrole a partiellement remplacé
le charbon et c’est un progrès mais l’utilisation même du charbon peut faire
des progrès. Le tout est d’évaluer s’il peut progresser plus vite que d’autres
sources d’énergie en diminuant ses nuisances. Face au gaz, au pétrole, et au
nucléaire, la réponse est clairement non. Il faut donc viser à en limiter l’utilisation
aux stricts domaines où il est incontournable. L’électricité a remplacé la
vapeur dans le ferroviaire, c’est un progrès incontestable mais il faut limiter
la production de cette électricité par des centrales thermiques au charbon dont
les nuisances dépassent celle du CO2… C’est le contraire qu’est en train de
faire l’Allemagne. Le but de la production électrique et de l’utilisation de l’énergie
ne peut être de consommer moins, hors gaspillage évidemment et progrès
techniques (lampes à basses consommation par exemple), mais :
La
politique énergétique doit permettre
De
répondre à toute la demande,
De
diminuer les nuisances,
D’abaisser
les coûts
Grâce
au progrès !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire