La politique énergétique française en
matière de transports routiers s’oriente vers la pénalisation du diesel (moins
lucratif pour l’État que l’essence) et la promotion du véhicule électrique.
J’ai montré que cette politique était irresponsable, idéologique et à
contre-courant de l’évolution du progrès en matière de propulsion des
véhicules. La bonne solution est la poursuite des progrès en matière de
réduction des nuisances sur le diesel et l’arrêt des aides aux véhicules
électriques pour laisser se mettre en place la voiture à hydrogène que nos
constructeurs français ont laissé dans leurs cartons vu l’effet d’aubaine sur
la voiture électrique. La balle du progrès est ainsi entre les mains des
japonais et des allemands entre autres. Nous sommes en train de passer à côté
de lui.
Nous n’étions pas passé à
côté du progrès autrefois avec le nucléaire et ce fut une grande chance pour la
France qui avait ainsi pu produire un coût de l’électricité nettement inférieur
à celui produit par les centrales thermiques (gaz, fuel, charbon) et les
éoliennes. Ce coût nous plaçait dans les pays du monde ayant les plus faibles
taux de CO2. En décembre 2013, le kWh danois était à 29,36 c/KWh, l’allemand à
29,21, le français à 15,89. Le Danemark et l’Allemagne sont les pays en pointe
sur les énergies renouvelables (EnR), la France sur le nucléaire… ! Bien
que n’ayant nul besoin de faire mieux en matière de CO2, vu son avance actuelle
par rapport aux plus gros pollueurs, États-Unis, Chine et même Allemagne,
n’ayant nul besoin d’arrêter des centrales nucléaires dont la durée de vie peut
être prolongée comme aux Etats-Unis, n’ayant eu aucun accident nucléaire
notable (échelle 3 et plus sur les 7 niveaux de gravité possible) sur son
territoire, la France décide néanmoins de changer partiellement de mode de
production. Nous allons vers un Mix nucléaire-éolienne-centrale thermique. De
par l’intermittence des EnR, la part de production des centrales thermiques
augmente au fur et à mesure de la mise en réseau des éoliennes et des panneaux
solaires. Ce choix va nous permettre d’amener le prix du KWh au niveau
allemand, soit d’en doubler le prix.
Cette orientation est
résolument anti-écologique quoiqu’en dise ses promoteurs, car les centrales
thermiques sont très polluantes malgré les progrès faits sur les centrales au
charbon, mais en plus nous ne disposons d’aucune des matières combustibles
(gaz, fuel, charbon). Nous augmentons donc notre dépendance énergétique au lieu
de la diminuer car la dépendance à l’uranium est faible vu la répartition des
approvisionnements dont nous disposons sur l’ensemble de la planète. Pour
diminuer cette dépendance, l’Allemagne rouvre des mines de lignite et prospecte
pour en ouvrir d’autres. Par ailleurs le coût du KWh des EnR est très supérieur
à celui du nucléaire REP existant. L’abandon même partiel du nucléaire et la
réorientation des deniers publics vers les EnR est une erreur d’autant plus
tragique qu’elle fragilise notre position industrielle dans ce domaine, domaine
qui faisait partie des fleurons industriels de la France comme le spatial et
l’aéronautique. Quand on se déclare anti-nucléaire, cela ne facilite pas sa
promotion à l’international.
Si
l’on peut espérer des progrès dans l’utilisation de l’énergie du vent et du
soleil, les progrès possibles dans le domaine nucléaire sont d’un autre ordre de
grandeur. Ceci est tellement vrai que nous faisons partie d’un groupe de 10 pays,
créé en 2003, auquel s’est joint la Commission Européenne en 2006 pour l’étude
des réacteurs du futur. Le nucléaire est dans une grande dynamique de progrès
international et la France devrait y avoir une place prépondérante si elle ne
diminue pas ses efforts de recherche et n’oriente pas son futur vers une autre
énergie. La génération II (les REP actuels) cède actuellement la place à des
réacteurs avancés dits de troisième génération, mais de conception similaire.
Mais cette génération III (EPR de Flamanville, Finlande, Chine) est à peine
entamée qu'il est question d'une quatrième génération de réacteurs plus
économes en ressources et plus propres qui prendrait le relais d'ici une
trentaine d'années.
De nombreuses avancées
technologiques sont mises en concurrence. Parmi celles-ci, la voie des
réacteurs à neutrons rapides est très prometteuse, c’est la voie qui était
arrivée au stade de prototype industriel dit surrégénérateur, Super-phénix,
arrêté pour raison politique et qui nous donnait une dizaine d’années d’avance
sur la Russie entre autres. Ce fut la première erreur grave d’un gouvernement
socialiste dans le domaine énergétique car cela permettait de réutiliser
efficacement le plutonium, sous-produit de la combustion nucléaire dans les
réacteurs actuels. Dans le même ordre d’idée, il y a l’utilisation du thorium,
le métal le plus répandu sur terre, ce qui donne des ressources
quasi-illimitées. On travaille également sur les réacteurs à très haute
température (1000°C) qui ne rejetteraient plus de déchets radioactifs. Le
nucléaire, basé sur la fission des atomes, a de grandes avancées technologiques
devant lui. La France est également en pointe sur la fusion nucléaire au centre
international de Cadarache, domaine de recherche sur lequel j’ai travaillé déjà en 1960. Il
faut encore plus d'une cinquantaine d’années pour arriver au stade de sa mise en réseau mais la fission nucléaire propose
l’énergie humainement inépuisable comparable à celle du soleil.
La politique énergétique
actuelle est un coûteux contresens, une négation du progrès. C’est un frein au
progrès dans un domaine où la France tenait la première place dans le monde par
sa connaissance dans tous les domaines de production des matières nucléaires,
du stockage et du tri des matières fissiles. Le nucléaire civil n’a jamais tué,
blessé ou handicapé autant de personnes que l’industrie chimique, que les
accidents de chemin de fer, de circulation routière, maritime ou aérienne. Il
lui est fait un mauvais procès largement promu par l’écologisme, écologie
idéologique, ou suspect comme Greenpeace tirant son succès de l’utilisation du
catastrophisme des deux accidents nucléaires ayant eu un impact sur
l’environnement mais sans que le nombre de victimes les classent dans les
grandes catastrophes en nombre de morts et de blessés. Les catastrophes
naturelles ont donné depuis toujours des bilans en nombre de tués et blessés et
même de ravages matériels d’une autre ampleur comme le tsunami associé à
Fukushima. Que ceux qui ont visité Pompéi en témoignent… un volcan l'a rayée de la carte.
L’ennemi de l’homme reste les guerres et la nature,
Pas le nucléaire mais la bêtise humaine !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire