100%
des banques françaises ont passé les stress-tests avec succès… autrement dit :
« Dormez tranquilles bonnes gens ». C’est une opération de
communication réussie destinée à rétablir un lien de confiance entre les banques
et les peuples que l’on va spolier. Confiez-nous votre argent, il ne risque
rien. Dans la collusion banques-Etats-politiques-lobbies, vous ne risquez que d’être
les dindons de la farce ! Que disent en effet les stress-tests pratiqués
que l’on dit réussis ? Tout simplement qu’une recapitalisation n’est pas
nécessaire, autrement dit les propriétaires des banques n’ont pas à remettre de
l’argent de leur poche ! C’est une cooptation des milieux bancaires entre
eux, cela ne vous garantit pas contre un évènement majeur à caractère
financier.
Pourrions-nous
pour autant retirer tous ensemble, particuliers et entreprises, notre argent de
nos banques ? Absolument pas puisque les banques sont dites sûres quand elles
offrent du crédit et achètent des obligations pour au plus douze fois plus que
leurs fonds propres, dont font partie les dépôts des épargnants. C’est l’effet
de levier. Tous ces crédits, placements sur le marché et obligations souveraines
sont plus ou moins sûrs, donc plus ou moins récupérables, et sûrement pas à l’instant t d’une brutale
demande collective. Or aucune banque française ne répond à cette convention qui
ne garantit même pas en cas d’évènement majeur dont justement une soudaine
perte de confiance déclenchant un retrait collectif massif. On comprend l’intérêt
de l’opération stress-tests. Ce n’est pas le stress des banquiers qui est l’enjeu
mais le vôtre.
N’oublions
pas que la crise de 2007 est une crise de la dette des banques qui se sont
trouvées dans l’impossibilité de faire face avec leurs fonds propres. Il s’en
est suivi des opérations diverses d’allongement des temps de remboursement, de
restructurations de la dette, de reports et même de manipulations et
maquillages de comptes pour passer le creux de la vague. Depuis les banques s’ingénient
à se refaire, comme on dit, et sur le dos de qui ? Vous. Dans ce système
de collusion de l’Etat et des banques, donc des politiques et des banquiers, l’Etat
est devenu par la fiscalité le collecteur d’argent du système bancaire,
moyennant quoi les banques sont disposées à prêter aux Etats avec intérêt pour
leur tonneau des Danaïdes. On a changé d’époque, celui où les fermiers
généraux, banquiers d’alors, collectaient l’impôt pour l’État.
En
effet tout se passe entre coquins, l’EBA, l’Autorité bancaire, et la BCE. Les
critères à respecter pour les stress-tests sont définis par eux. Un
test est donc réalisé en fonction des hypothèses et des critères fixés par les
autorités qui font les tests. Ce n’est pas la qualité des contrôles qui est
suspecte mais l’indépendance des contrôleurs par rapport au milieu bancaire.
Ces tests sont-ils un garant sûr en cas de réussite pour l’épargnant ? Est-ce
qu’ils prennent en compte une période prolongée de chute des prix des matières
premières? Non. Est-ce qu’ils incluent la possibilité d’une chute sévère des
prix du pétrole? Non. Est-ce qu’ils incorporent la probabilité d’un
renforcement des tendances déflationnistes? Non. Est-ce qu’ils tiennent compte
de la forte probabilité d’une hausse du dollar qui rendrait insolvables les
pays émergents et bouleverserait les flux financiers, puis feraient chuter de
plus de 20% les Bourses? Non. Est-ce qu’ils prennent en compte l’hypothèse
d’une révolte du peuple français, italien, portugais ou grec ? Non.
Un seul chiffre est significatif, l’effet de levier
sur l’ensemble des banques européennes qui est de 20, il devrait être de 12 au plus
pour qu’une banque soit considérée comme sûre… et encore. On comprend les
mesures que l’on concocte au niveau de la Commission européenne pour un fonds
de garantie pour les banques avec un droit de prélèvement sur l’épargne et une
restriction du montant de nos retraits en cas de coup dur comme je l’ai écrit
dans un précédent article. Depuis 2008 les banques se refont la cerise, selon l’expression
populaire, grâce aux Etats collecteurs d’impôts mais aussi par la voie
monétaire de réduction des taux d’intérêt de l’épargne. Comme ce n’est pas
suffisant de rémunérer peu l’épargne que l’on revend éventuellement aux mêmes
avec un taux largement majoré, la BCE crée beaucoup de monnaie nouvelle qu’elle
donne gratuitement aux banques afin qu’elles fassent du bénéfice en le prêtant
ou en spéculant. On leur donne la matière première de leur activité pour rien.
La morale de cette histoire est la suivante : on
appauvrit le peuple pour rembourser les banques, ou plutôt pour que les banques
ne coupent pas les crédits aux gouvernements dépensiers. Voilà la véritable
raison de la répression financière et de l’appauvrissement des citoyens
européens. Les stress-tests ne sont qu’une opération politique pour continuer à
spolier les peuples en toute tranquillité. En 2010, ce que l’on appelle la
crise des pays souverains européens a été le révélateur du fait que les pays du
Sud et la France étaient trop endettés et qu’ils ne pouvaient honorer leurs
dettes. Les États font désormais tout pour alimenter les banques et continuer à
s’endetter à moindre frais par l’emprunt pas cher.
Non
seulement les politiques nous prennent
Pour
des cons et des vaches à lait,
Mais
les banquiers en plus
S’engraissent
sur nous !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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