Non à priori ce n’est pas grave si vous
avez la liberté d’en sortir quand vous voulez à condition de ne pas dépasser un
certain seuil au-delà duquel il n’y a plus de salut possible. C’est ainsi que tous
ceux qui ont fait la grève de la faim le savent, ou bien le médecin est venu le
leur rappeler, il faut s’alimenter à temps. Il en est de même pour les Etats.
Tant que l’Etat a une épargne et un patrimoine qui peut le sortir de la dette,
ce n’est pas grave. C’est encore le cas de la France, l’État peut compter sur l’épargne
des français et du patrimoine que nous avons engrangé et payé. C’est ainsi qu’en
2015, Michel Sapin a annoncé la vente de 4Mds€ du patrimoine français. Le
malheur c’est que ce n’est pas pour rembourser la dette.
Pourquoi
rembourser la dette s’il faut réemprunter pour rembourser ? C’est
simplement lorsque l’on a l’opportunité de profiter de taux bas à l’emprunt
pour solder des dettes dont les intérêts étaient à des taux plus élevés. Ce n’est
qu’une manipulation que tout particulier endetté peut faire avec sa banque
quand l’occasion se présente. En fait ce n’est pas un remboursement de la dette
mais un allègement des intérêts à rembourser ! La France emprunte à des
taux historiquement bas et le ministre vend du patrimoine pour ne pas avoir à réemprunter
pour alléger les intérêts.
La
dette n’est pas le véritable problème de la France tant que les investisseurs, qui
achètent nos obligations d’État, auront le sentiment que la France est solvable,
c’est-à-dire qu’ils pourront récupérer leur mise. Si le doute s’installe, les
taux d’emprunt montent. C’est le risque vers lequel nous nous dirigeons, c’est
notre seuil de crédibilité qui peut être atteint avant même que le montant de l’ensemble
de notre épargne et de notre patrimoine national soit atteint. La France mise
sur le fait qu’elle a du temps devant elle, c’est un pari risqué comme tout
pari, et pense qu’elle peut s’endetter encore. C’est ce qu’elle fait.
Mais
ce qui est plus grave ce sont les effets secondaires de la grève de la faim
pour l’homme et les intérêts de la dette à payer pour l’État. S’endetter c’est
augmenter le montant des intérêts à rembourser, or c’est ce que nous faisons.
Cet argent doit être trouvé soit par l’emprunt, soit par la pression fiscale.
Chacun sait qu’emprunter pour rembourser des intérêts est une opération dite de
cavalerie et qui pousse les particuliers à être fichés pour surendettement. Autrement
dit c’est reculer pour mieux sauter et quand l’intérêt de la dette devient le
principal poste de dépenses de l’État, ce qui est notre cas, le pays rentre en
zone critique où sa survie ne tient qu’au fil des taux bas de l’emprunt.
C’est
pour avoir franchi le seuil de crédibilité à cause des taux d’emprunt
insupportables que la Grèce a été mise sous la tutelle du trio FMI, BCE, UE. L’injection
de liquidités par ce trio dans ce pays avait pour but de faire baisser les taux
d’emprunt que la Grèce devait négocier. Malheureusement il semble qu’après une
accalmie, les taux grecs remontent, ce qui laisse augurer que l’opération de
sauvetage est jugée insuffisante par les investisseurs.
Ce n’est pas le niveau de la dette qui est le souci immédiat en France, c’est la dérive de celle-ci qui rend la France de plus en plus sensible à toute variation des taux d’emprunt, d’autant plus que nous ne pouvons déjà actuellement pas rembourser les intérêts par un solde positif de notre budget. Pour 2015 la croissance prévue de 1% est de plus encore une fois optimiste, vu la croissance européenne en cette fin d’année et le ralentissement allemand. Par ailleurs le taux d’inflation peut aussi être inférieur à celui escompté à 0,9% par la baisse des achats des consommateurs entraînant une baisse des prix. L’INSEE prévoit un taux d’inflation proche de 0% pour les deux derniers trimestres 2014. Ce sont deux raisons qui jouent à la baisse sur les recettes fiscales, donc sur le déficit budgétaire.
Ce n’est pas le niveau de la dette qui est le souci immédiat en France, c’est la dérive de celle-ci qui rend la France de plus en plus sensible à toute variation des taux d’emprunt, d’autant plus que nous ne pouvons déjà actuellement pas rembourser les intérêts par un solde positif de notre budget. Pour 2015 la croissance prévue de 1% est de plus encore une fois optimiste, vu la croissance européenne en cette fin d’année et le ralentissement allemand. Par ailleurs le taux d’inflation peut aussi être inférieur à celui escompté à 0,9% par la baisse des achats des consommateurs entraînant une baisse des prix. L’INSEE prévoit un taux d’inflation proche de 0% pour les deux derniers trimestres 2014. Ce sont deux raisons qui jouent à la baisse sur les recettes fiscales, donc sur le déficit budgétaire.
Autrement
dit, le dépassement des 2.000 Mds€ de dette n’est pas le plus inquiétant à
court terme, prévue à 2118Mds€ en 2015, mais l’incapacité de la France à
respecter ses promesses de déficit, suivie d’une incapacité à réaliser même ses
propres prévisions parce que trop optimistes au départ. Ceci peut amener l’Allemagne à
nous conduire vers la tutelle et les investisseurs à considérer que nous avons
dépassé le seuil de crédibilité. Il est tout de même navrant qu’avec une
croissance prévue de 0,4% en 2014, Bercy n’ait pas prévu un budget bâti sur ce
taux et non sur celui de 1% sachant en plus que les prévisions d’inflation
peuvent aussi être trop optimistes. Alors que l’INSEE prévoit un acquis de
croissance de 0,1% pour 2015 et que le Haut Conseil aux finances
publiques déclare la prévision gouvernementale irréalisable, vu la
quasi-stagnation de la croissance prévue par l’INSEE pour la fin de l’année
2014. Prévoir 1% de croissance en 2015 relève de la manipulation politique ou
de l’incompétence ! Ce qui est grave, c’est dire comme le Premier Ministre que nous
sommes au bord de la déflation et que le budget prévisionnel affiche 0,9% par
exemple.
N’oublions
pas que Bercy pense qu’une hypothèse de croissance de 1% lui génère 1% de
recettes supplémentaires alors que la réalité est plus proche de 0,5%. Si la
croissance en 2015 est de 0,4% (comme en 2014, ce qui peut être encore
optimiste) au lieu du 1% prévu, et l’inflation quasi nulle à 0,1%, comme semble
le prévoir l’INSEE, on peut alors s’attendre à un déficit de recettes de 4 à 5
milliards qui ferait passer le déficit
budgétaire à 101,3Mds€ au lieu de 96,7 (y compris les 21 milliards de la
redevance à l’Europe, bien camouflés dans les comptes !). Le PIB serait ramené de 2179Mds€ à 2150Mds€,
le déficit budgétaire serait à
hauteur de 34,6% des recettes de l’État
au lieu de 33% et de 4,7% du PIB au
lieu de 4,4%. Enfin la dette
atteindrait 2122Mds€ soit alors 98,7% du PIB au lieu de 97,2%. Inutile
de dire que le scénario concocté pour 2015 a peu de chances d’être réalisé
entrainant d’ailleurs la caducité de ceux prévus pour 2016 et 2017, une fois
encore ! Prions pour que les taux d’emprunt de la France n’augmentent pas…
A gérer un budget en politicien et non
en manager
A ne pas vouloir prendre en compte la réalité
L’État français devient le vrai malade
de l’UE
Financièrement et… mentalement !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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