Le budget 2015 se dirige tout droit vers
un refus de la Commission européenne, qui ne manquera pas d’avoir le soutien
tout au moins implicite de l’Allemagne. Non seulement nous ne respectons pas
nos promesses encore une fois mais le déficit structurel reste trop important
aux yeux de la Commission. Le budget prévoit une amélioration de celui-ci de
0,8 point alors que les dernières statistiques laissent plutôt envisager une
amélioration de 0,2 point. Le discours de Manuel Valls, discours d’amour à l’entreprise
et aux banques, n’en est que plus pathétique au moment où les bruits venant de
Bruxelles sont alarmistes. Le rejet signifie amendement exigé et pénalité
financière pouvant aller à 0,2% du PIB, une paille de quatre de
milliards. On peut espérer échapper à l’amende mais pas au respect des chiffres
du budget qui nous serons imposés en espérant que la prochaine arrivée de Junker à la présidence de la Commission nous
rendra ensuite la tâche plus facile.
Le discours de Manuel Valls, essayant d’amadouer les
banquiers de la City qui font partie de ceux qui achètent nos obligations pour
un taux d’intérêt très bas et voisin de 1,25% pour qu’ils continuent à le faire
alors que le « French bashing » bat son plein, est vraiment
pathétique car il nous fait réaliser où nous en sommes arrivés. Le Premier
Ministre de la France se transforme en étudiant défendant sa thèse devant un
jury en se déshabillant jusqu’à la nudité complète. J’ai mal à ma France et à
la fierté que nous ont légué nos ancêtres ; De Gaulle fait vraiment partie d’un
autre âge. Mais la réalité ne laissera pas de répit au gouvernement car
personne ne croit que le Pacte de stabilité et de responsabilité sauvera la France
en 2015, si l’on s'en tient au succès du Crédit d’impôt et aux promesses de gascon du Medef.
François Hollande est prêt à mettre
les bouchées doubles sur les réformes structurelles car il se doute du verdict
de Bruxelles. Il a donc trois fers au feu pour donner le change à Bruxelles, détourner
l’attention du peuple et replonger les politiques dans leurs querelles politiciennes.
La première a déjà fait l’objet d’une annonce fracassante, au plein sens du
terme, c’est la Réforme Territoriale dont on attend monts et merveilles sur les
économies et la simplification. Il faut être bien naïf pour croire à ces
économies quand on a des fonctionnaires à vie et qu’on superpose tout
simplement une super-couche dans la mille-feuille administrative. Tous ceux qui
sont détenteurs de rentes de situation vont monter au créneau et chacun
retrouvera une place car le Président n’a plus suffisamment de supporters pour
leur barrer la route.
Une autre idée, reprise par Sarkozy, est la réduction du
nombre de députés et la troisième c’est l’introduction d’une part de
proportionnelle qui était dans les promesses du candidat Hollande. Voilà bien
deux réformes qui vont agiter nos politiques de terrain et leurs partis. Si la
première réforme peut avoir un impact sur la vie du citoyen, les deux autres
sont excellentes pour les discussions de salon et de café, en particulier par
tous ceux qui considèrent les politiques comme tous pourris et pleins aux as.
Par contre dans le monde politique, c’est le grand chambardement. Avoir moins
de députés et introduire une part de proportionnelle dans les élections ont une
conséquence qui fera capoter l’affaire.
Si le nombre de députés est réduit, cela veut dire que chaque
député détiendra plus de pouvoir sur les lois. Si de plus une part de
proportionnelle est introduite, le parti le plus bénéficiaire sera le FN, dont
chaque député aura plus de pouvoir. Si l’on ajoute à cela que la gauche n’est
plus majoritaire dans l’opinion publique, on peut pronostiquer que les réformes
sont cuites d’avance. Mais au fond, l’objectif n’est-il pas de durer jusqu’en
2017 ? Pour cela endormir le peuple et le bercer des querelles
politiciennes ne sont-ils pas le meilleur moyen de faire en sorte qu’il ne
descende pas dans la rue et accepte l’augmentation du chômage ainsi que la
diminution de son pouvoir d’achat et des prestations sociales ?
Prise
dans la monnaie unique et la vassalité aux USA par l’OTAN, la France n’est de toute
façon plus maîtresse de son destin. Elle fera ce qu’on lui dira de faire et
elle ira guerroyer où on le lui dira. Elle devra même faire preuve de zèle,
comme elle a commencé à le faire pour la Syrie et l’Iran, si elle veut rester
dans les bonnes grâces et continuer à vivre en marge des autres dans une
douceur (langueur) angevine qui s’est étendue sur tout le pays. Alors peut-être,
au lieu de manger sur le sol dans la gamelle, aura-t-elle le droit d’occuper un
bout de banc et de boire dans une chope allemande en mangeant sur ses genoux. Hollande
était allé faire adouber sa candidature à la City, Valls y est retourné pour
faire la quête… pour bons et loyaux services et la promotion de Michel Sapin
passant de Ministre du chômage à celui de Ministre de la dette ainsi que celle
d’un jeune banquier Macron est bien sous tous rapports. « My government is
pro-fog ! »
On dit qu’après la pluie, il y a le
soleil,
Mais on n’est pas dans l’orage
On est dans la tourmente !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire