La dernière proposition de loi sur la
modulation des allocations familiales vient parapher une attaque en règle
contre la famille et la classe moyenne. Après les lois sociétales du mariage
pour tous, de la théorie du genre, de la réduction du quotient familial et de l’aide
à domicile, de l’augmentation de la pression fiscale et bientôt celle des
allocations familiales, il y a une véritable politique socio-libérale qui a
choisi de faire du socialisme à la sauce libérale en ciblant la famille et la
classe moyenne. Tout ceci au nom du drapeau agité de la justice sociale. Celle-ci
a bon dos.
En
fait le gouvernement poursuit deux objectifs, la recherche d’argent dans les
secteurs les moins à même de faire pression, en particulier en bloquant les
rouages économiques comme les transporteurs par exemple, et la nécessité de
cacher son fiasco économique par des sujets sociétaux destinés à mobiliser les
médias et divisant plus à droite qu’à gauche. Entre le « sus aux riches »
et la justice sociale il y a la facile adhésion d’une majeure partie de la
population. Quoi de plus consensuel que d’aller chercher l’argent ailleurs que
dans la majeure partie de la population puisque les riches sont les moins
nombreux ?
Sur
le plan politique toutes ces manœuvres sont payantes mais elles s’appliquent
toutes sur la classe moyenne et particulièrement sur les familles de cette
classe. La pression fiscale ne touche que 25% des foyers. Les riches ne
représentant que quelques % de ceux-ci, c’est la classe moyenne des 20%
restants qui fournit l’essentiel des impôts sur le revenu. L’augmentation de la
pression fiscale pèse donc essentiellement sur eux. Dans cette classe moyenne,
la suppression du quotient familial par un remplacement forfaitaire a ciblé les
familles. La modulation des allocations familiales vient encore augmenter la
pression fiscale sur cette cible familiale.
Il y
a deux éclairages à considérer pour cette dernière proposition gouvernementale.
Le premier est celui de la soi-disant justice sociale que l’on brandit sachant
que le peuple est conscient que l’État est en déficit et que chacun a intégré
le fait que les plus riches doivent payer pour les plus pauvres. En fait on s’attaque
à l’une des réussites françaises, la politique de la natalité qui s’appuie
symboliquement sur les allocations familiales selon le principe d’universalité.
Tout le monde est incité à faire un effort pour créer des enfants, sachant que
le nombre de deux enfants ne suffit pas à stabiliser la population.
Le
principe d’universalité est donc violé et l’impact économique pèse
essentiellement sur les familles de la classe moyenne pour lesquelles le
montant des allocations n’est pas anodin. L’arrivée d’un enfant se traduit par
une baisse du pouvoir d’achat d’un couple, sauf… pour les familles à très
faible revenu ! En effet, compte-tenu, des conditions de logement de ces
familles, les allocations familiales permettent de vivre mieux car elles
disposent par ailleurs de toutes les lois sociales les concernant.
Ce n’est
pas le cas pour les familles de la classe moyenne où l’arrivée d’un enfant
coûte d’autant plus cher que le revenu est élevé. Cela n’a évidemment plus d’impact
réel lorsqu’une famille est capable en plus de thésauriser donc à partir d’un
certain revenu que le gouvernement a ciblé à 8000 euros par mois. La raison
tient au fait que la classe moyenne échappe à presque toutes les aides sociales
et que, entre autres, le coût du logement est plus sensible aux augmentations
de surface qu’impose l’augmentation de la famille. On peut aussi parler des
frais d’études des enfants où l’on parle de supprimer les bourses au mérite
pour les attribuer seulement selon le niveau de revenus.
La seconde raison (la vraie !) est celle du gain budgétaire pour l’État en période de rigueur.
On parle d’au moins 500 millions à gagner dans le budget de l’État. Les
négociations avec Bruxelles sur la notation de notre budget 2015 portent sur 4
à 5 milliards. Notre déficit budgétaire 2015 est prévu à 76 milliards. L’économie
réalisée représente moins de 0,2% du budget 2015. Elle est proportionnellement
très faible alors qu’elle touche à l’un des principes fondateurs de la
politique sur la natalité, l’universalité. Il aurait été d’ailleurs plus normal
d’inclure les allocations dans la déclaration de revenus sans rien changer par
ailleurs pour aller dans le sens de la justice sociale, ce qui aurait évité les
effets de seuil. De plus si l’on veut continuer sur ce registre de la justice
sociale il serait temps de revenir sur les régimes sociaux où les économies à
faire sont plus importantes. Il serait surtout beaucoup plus efficace de
remettre à plat la fiscalité et de faire enfin une vraie réforme d’ensemble.
On
peut d’ailleurs ajouter que la bonne démographie française n’y est pas
étrangère. Cependant j’ai déjà insisté sur le fait que la bonne natalité
française était due à la fécondité des femmes provenant de l’immigration alors
que celle des femmes du pays d’accueil ne permettrait pas le remplacement des
générations. Une politique qui rend plus lourde financièrement la naissance d’un
enfant dans les classes moyennes, sans toucher aux classes plus défavorisées, ne
peut qu’accentuer le décalage entre ces deux classes dans leur vision de la
famille. Or les immigrés sont majoritairement représentés dans les classes à
faible revenu donc majoritairement immigrés ou issues d’immigrés. Ces dernières
sont musulmanes dans une grande proportion et plus touchées par le chômage. La différence
de fécondité entre classe moyenne et à faible revenu ne peut qu’en être
accentuée. Ce n’est ni améliorer les problèmes sociaux ni les problèmes migratoires.
Comme la démocratie sert de paravent aux
politiques d’ingérence,
La justice sociale permet toutes les
manipulations budgétaires.
Dans les deux cas le résultat n’est pas
à la hauteur
Des dégâts directs et collatéraux
engendrés !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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