Une
fois les hypothèses réalistes et prudentes prises sur la croissance, l’inflation
et la pression fiscale supportable, au regard du contexte national et
international, une fois le montant des recettes ainsi évalué, il faut passer à
la minimisation des dépenses publiques pour dégager le solde budgétaire. La volonté
doit être au minimum de respecter les engagements pris auprès de Bruxelles. Ne
pas les respecter, décrédibilise notre pays. Le champ d’application est dans
les dépenses de fonctionnement. Il y a du grain à moudre puisque nous dépensons
100 milliards de plus que l’Allemagne dans notre Administration pour un service
comparable et nous tenons le pompon parmi les grands pays de l’UE.
Le
gouvernement voit dans la Réforme territoriale un gain de 10 milliards estimés
au doigt mouillé en oubliant que toute modification d’organisation se paie cher
à lancer même si elle réussit à faire des économies par la suite, ce qui n’est
pas toujours gagné dans les entreprises. Elles ont souvent de mauvaises
surprises sur la qualité du service rendu qui entraîne des pertes de
compétitivité. Pour l’Administration publique, il s’agit de la qualité de service.
Elle doit être préservée sinon la vie économique du pays en pâtit et cela a
finalement un coût. La Réforme Territoriale est loin d’avoir prouvé qu’elle
sera plus efficace à égalité de service rendu. Par ailleurs si le nombre de
fonctionnaires embauchés à vie ne peut être touché, les salaires étant le
principal poste de dépenses, les économies seront en fait illusoires. Par contre
une réflexion sur le nombre de députés et de sénateurs nécessaires à une bonne
représentation du peuple et des territoires est nécessaire, il y a de l’ordre d’un
milliard à gagner mais il ne peut s’agir d’un bricolage budgétaire mais d’une
profonde réflexion.
C’est
ailleurs que les économies sont à faire. Il y a un gras énorme et aussi des
manques qu’il faut localiser. Chacun peut noter que le personnel de l’administration
territoriale des sous-préfectures n’est pas surchargé. Ce n’est donc pas les
départements qu’il faut supprimer mais en alléger la charge, ce qui est
différent. Ne peut-on confier les taches régaliennes des sous-préfectures aux
Conseils généraux ? Ne peut-on même l’envisager dans les régions ? Il
y a pléthore de comités Théodule dont les rapports s’entassent sur les étagères.
Par contre la justice, la gendarmerie, la police, les hôpitaux sont en
sous-effectif et en sous-équipement, et on rogne sur l’armée où les généraux
deviennent sans affectation mais le deuxième porte-avions nucléaire est reporté
sine die et on commence à gréer nos armées en raclant les fonds de tiroirs.
C’est
donc partout ailleurs qu’un audit est nécessaire et il existe de très bonnes
sociétés privées capables de faire un audit externe non biaisé si on les laisse
non seulement travailler sans contrainte mais qu’on leur facilite le travail.
Encore faut-il mettre en œuvre leurs conclusions. L’Etat a sans doute peur de
celles-ci et de se voir mis devant une réduction importante du nombre de fonctionnaires.
C’est la politique qui bloque la diminution des dépenses publiques. Ainsi il
est temps d’arrêter l’embauche de fonctionnaires à vie pour réembaucher des
jeunes sous contrat à durée déterminée en fonction des besoins en ne renouvelant
que très partiellement les départs à la retraite.
Le
second poste de dépenses publiques est celui des prestations sociales en
particulier les retraites et la santé. Il est assez aberrant de toucher à la
politique de la famille qui ne présente pas de déficit propre pour éviter de
trancher sur les retraites et la santé. Il y a un lien direct entre les
retraites et le chômage. Plus le chômage augmente plus la charge à répartir sur
les actifs augmente et ceci d’autant plus que la durée de vie croît. Il faut
donc le voir dans une perspective de croissance faible et de réduction des
dépenses par ailleurs et non sous simple forme de pression fiscale. La retraite
est un dû pour lequel les retraités ont payé pour leurs prédécesseurs. Leur
financement doit être assuré par la diminution globale de la dépense publique
et la croissance mais non pas par l’augmentation des cotisations des actifs ou
le gel du montant des retraites. L’indemnisation du chômage est à traiter dans
le même esprit mais c’est la création d’emplois et la diminution des emplois
non pourvus qui doit nous préoccuper car il y a des mesures correctrices à
prendre.
En
ce qui concerne les dépenses de santé, la Sécu, mise en place après la seconde
guerre mondiale, se meurt lentement avec un report de plus en plus massif sur
les mutuelles. Ceci pose un problème de fond que l’on ne peut traiter seulement
par la réduction des dépenses qui peuvent néanmoins être encore considérables
en particulier dans la gestion hospitalière. Le principe de l’égalité devant
les soins de santé est mis à mal par la participation de plus en plus grande
des mutuelles car elles ne sont pas accessibles à tous les pouvoirs d’achat. Il
y a donc une réflexion de fond à engager sur le sujet parallèlement à l’audit
du secteur hospitalier qui est le premier dépensier. Si celle-ci n’est pas
engagée, la Sécu s’effritera encore pour finir par devenir un simple complément
des mutuelles. La lourdeur des charges sociales imposées aux entreprises et aux
salariés ainsi qu’aux professions libérales incite à une forme de rejet. La
réduction des dépenses et l’augmentation des charges fiscales ont une limite
qui sera vite atteinte. C’est le système d’aide à la santé pour tous qui est à
revoir. C’est un sujet dont nous reparlerons.
La rigueur
budgétaire est un état d’esprit de l’Etat qui s’applique à lui-même et qui n’est
pas suffisamment bien appliquée quand elle est imposée au peuple pour devenir
austérité. Il y a en gros 100 milliards à gagner et notre déficit est de
84milliards. On pourrait donc ne pas avoir recours à l’emprunt pour les
dépenses de fonctionnement, c’est cela la rigueur budgétaire d’un pays qui veut
s’en sortir sans entrer dans le cycle infernal de la pression fiscale par les
impôts et les taxes.
Ajoutons à cela « un choc de
simplification » qui ne reste pour l’instant qu’une formule puisque le
code du travail vient encore de s’augmenter de 120 pages. La complexité génère
des emplois c’est pour cela qu’il ne faut pas compter sur les fonctionnaires
pour simplifier. C’est pourtant indispensable au bon fonctionnement de l’économie
car la complexité administrative est pompeuse d’énergie inutile et un frein à l’activité.
Simplifier, automatiser, c’est garder voire augmenter l’efficacité
administrative avec moins de fonctionnaires… Il ne s’agit pas seulement de
rendre plus clair les différents papiers Cerfa mais de revoir la complexité des
circuits administratifs et la lourdeur des procédures sans augmenter la charge
par des comités de réflexion auteurs de livres blancs qui restent vierges de
toute action. C’est une urgence en tous cas.
Il
reste à se poser la question du coût de l’enseignement par élève et étudiant
par rapport au résultat obtenu alors que la carrière d’enseignant fait de moins
en moins recette. C’est l’un des plus grandes postes de dépenses du budget qui
ne peut se résoudre par la simple augmentation du personnel ou l’aménagement
des horaires avec des activités plus ou moins de garderie en partie payées par
les collectivités locales, ce qui augmente évidemment la pression fiscale dont
on dit qu’elle est au maximum. Ce vaste sujet méritera plusieurs articles.
Le
meilleur pour la fin est la politique énergétique qui emmène la France dans des
dépenses somptuaires qui ne résolvent ni la diminution du carbone, ni l’indépendance
énergétique, mais se traduisent par une augmentation du coût de l’électricité
payée par le contribuable et par des milliards d’euros à emprunter sans parler
des nuisances propres aux énergies renouvelables. J’ai plusieurs fois développé
ce sujet. C‘est 20 milliards que l’Allemagne a dépensé en une année… Ils
commencent à s’en mordre les doigts, nous on fonce… dans le trou ! L’idéologie
écologique, l’écologisme fait encore recette au détriment de la véritable
écologie de protection de l’homme par celui de l’environnement.
Arrêtons de chercher les économies au
détriment du service rendu.
Taper dans le gras des dépenses et mieux
répartir le reste
N’est qu’une simple application du bon
sens…
Qui se perd dans le sens politique !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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