La France
fait partie des pays les plus pessimistes mais c’est sans doute l’un des
peuples les plus conscients de son état. Il nous reste, à nous les anonymes, au
moins cette vertu. Au fur et à mesure que les français éteignent leur poste de
télévision pour ne plus subir, soit des discours lénifiants de politiques
incapables par incompétence, couardise ou appât du pouvoir et du gain, soit des
informations virevoltantes qui ne laissent plus place à la réflexion nourrie
par le bon sens et l’expérience, ces français voient la réalité d’une France en
péril.
Le
péril est imminent pour deux raisons fondamentales. La première est que nous
sommes sur une pente descendante et la seconde est qu’un gouvernement, qui a
perdu la confiance du peuple, est désarmé et ne peut ni freiner la descente ni à
fortiori remonter la pente. En effet ni la zone euro ni même l’UE ne
trouveront les solutions pour nous. Ces entités sont elles-mêmes en péril et le
repli sur soi des mieux lotis, en gros les pays du nord, est en cours, Allemagne
en tête. La solution ne peut venir que de nous mais dans la situation actuelle
le verdict des politiques menées depuis 2011 est alarmant.
Je
vous propose quelques graphiques qui parlent mieux que de longs discours. Le
premier est le PIB/habitant qui mesure notre pouvoir d’achat individuel au sens
large, c’est-à-dire ce que nous pouvons acheter ou épargner nous-mêmes ou par l’intermédiaire
des dépenses publiques faites pour nous (?) à notre place. Le premier constat est qu’une
vraie cassure s’est faite dès 2008 en liaison avec la crise financière. Le
rebond de 2010-2011, dû à une politique de relance par l’investissement
public, ne s’est pas poursuivi au-delà, c’est-à-dire depuis la mise en place de
la première politique d’austérité du gouvernement Fillon. La relance a coûté
cher en déficit public (600Mds€) mais elle a boosté la croissance. Depuis 2011
le pays s’appauvrit désormais, ce qu’il n’avait pas connu depuis la deuxième
guerre mondiale, mais la dette continue à s’accroître et la déflation menace.
Pour en mesurer l’impact
sur notre vie de tous les jours il suffit de voir l’évolution de la
consommation des ménages selon l’INSEE. Le constat est identique et l’on voit
bien que la consommation décroit depuis 2011, mis à part les surconsommations
des fêtes de fin d’année. Cette consommation a augmenté durant la période de
relance de 2009-2010. Si nous consommons moins c’est que nous nous
appauvrissons ou que nous épargnons, mais l’épargne est elle-même en diminution
selon l’INSEE en particulier durant les deux premiers trimestres 2014 (-0,9 et
-1,1). Les français prennent sur leur épargne pour consommer. On pourrait faire
un constat de même nature sur la production industrielle qui s’est effondrée en
2008 pour rebondir jusqu’à mi-2011 pour s’éroder ensuite et se situer en gros à
20% en dessous de 2007.
Après le PIB/habitant qui est lié à
notre pouvoir d’achat, le deuxième paramètre qui joue sur notre vision de l’avenir,
c’est le chômage. Malheureusement qu’elle que soit la catégorie de demandeurs d’emplois
recensés, l’augmentation est continue selon les chiffres de la DARES pour
atteindre les 20% de la
population en âge de travailler. Nous allons vers les 12% de la catégorie A qui
est souvent la seule citée et qui correspond aux individus sans emploi. De plus
ces chiffres ne recensent pas tous ceux qui sont sans emploi, ou dans des
emplois ne permettant pas de vivre, et non recensés par Pôle Emploi.
Certains se plaisent dans les milieux
de droite à faire porter le manque de compétitivité sur les 35 heures et le
nombre de jours de congés. Mais les chiffres publiés par l’OCDE donnent une
moyenne annuelle d’heures travaillées de 1479 pour la France et de 1397 pour l’Allemagne.
L’Italie avec 1752 se porte encore moins bien que nous. Le problème est donc désormais
ailleurs.
Un autre graphique apporte un éclairage limpide sur la position de la France
dans la zone euro car il nous faut des points de comparaison. On constate que l’Allemagne
est le seul pays dont la production industrielle a chuté au plus bas en 2009 et
a retrouvé son niveau de 2007 dès 2011. Par ailleurs Les pays les plus touchés
sont l’Italie et l’Espagne mais, contrairement à l’Euro zone et à l’Allemagne, la
France ne redécolle pas en 2013, ce qui se vérifie dans le premier semestre
2014.
Le constat est terrible pour notre
pays même si nous ne pouvons envier l’Espagne, l’Italie, le Portugal et
évidemment la Grèce. Les politiques menées depuis mi-2011 sont un fiasco total
et nous sommes mêmes en train de perdre du terrain par rapport à la moyenne de
la zone euro. La France n’est pas à son niveau et apparait comme incapable de
réaction à la hauteur de l’évènement. La sortie de l’euro apparaît de plus en
plus comme une condition nécessaire. Elle doit se traduire par une dévaluation
de 20 à 25% et être accompagnée d’une double mesure d’allègement fiscal et d’investissement
public en partie au moins financé par une politique de rigueur budgétaire.
Cette dernière n’est de l’austérité que pour les dépenses publiques, qui doivent
diminuer au plus juste les dépenses de fonctionnement de l’Etat (guerres, AME,
régimes spéciaux, nombre de fonctionnaires, gestion hospitalière, énergies
vertes, commissions inutiles, etc.) et des collectivités territoriales où il y
a encore beaucoup de grain à moudre.
Les dogmes de l’euro, du multiculturalisme, de l’égalitarisme et de l’écologisme,
Paralysent notre pays où la liberté s’exprime désormais dans la violence
Au fur et à mesure qu’elle est étranglée par ceux qui veulent…
Nous condamner au servage du pouvoir des lobbies ou…
D’une autre culture au nom du modernisme sociétal !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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