Avec une croissance inexistante, un déficit
permanent et une baisse de la dépense publique sans cesse reportée, le budget truqué
2015 n'est que la lamentable incarnation du renoncement à l’effort, sans lequel
la France n'a aucune chance de se redresser. Une croissance inexistante, un
déficit permanent, une baisse de la dépense publique toujours annoncée et sans
cesse reportée, un taux de prélèvements obligatoires qui ne se réduit jamais,
les comptes de la sécurité sociale en dérapage constant, une dette qui gonfle à
l’image d’une crue sans fin, sont les stigmates d’une France paralysée, d’une
industrie encalminée et d’un renoncement d’une élite rejetée par le peuple, mais
prête à sauver sa peau pour revenir. Son incapacité à remettre le pays
sur les rails se réfugie dans la situation de vassal des États-Unis et d’obligé
de l’Allemagne, tout en attendant que la croissance revienne chez les autres et
en protégeant les banquiers et les multinationales. Ce qui nous attend c’est
plutôt la troïka FMI, BCE, UE.
Malheureusement
ce renoncement est général et s’applique aussi à notre politique extérieure.
Pensez-vous que l’Assemblée a discuté de l’accord de l’OTAN (dont nous faisons
partie) qui a été signé le 30 septembre à Kaboul sur le maintien de celle-ci en
Afghanistan ? Une grande partie du contingent de 10.000 militaires étasuniens
sera composée de forces pour les opérations spéciales, qui effectueront des
« missions de contre-terrorisme » en territoire afghan et échapperont
aux lois afghanes. La guerre continuera ainsi en forme « couverte »,
en provoquant d’autres victimes en Afghanistan qui, situé au carrefour entre
Asie centrale et méridionale, occidentale et orientale, constitue une aire
encore plus importante maintenant que la stratégie USA/Otan est en train
d’aller à une nouvelle confrontation avec la Russie et, en fond, avec la Chine.
Pensez-vous
que notre vassalité à Washington n’est pas claire quand on lit le discours, au Center
for European Policy Analysis (CEPA) à Washington, de Victoria Nuland, secrétaire d’Etat de John Kerry paru dans l’UEObserver
du 3 octobre : « L’Europe
centrale est encore une fois sur la ligne de front dans le combat pour la
protection de notre sécurité et de nos valeurs. Et aujourd’hui, ce combat se
mène en même temps à l’extérieur et à l’intérieur » ? Qui
croyez-vous que les États-Unis protègent ? Eux-mêmes. Que croyez-vous qu’ils
font en Ukraine, en Syrie, en Afghanistan, en Irak et bientôt au Liban ?
Ils protègent leur hégémonie et le dollar, et nous entraînent dans cette course
folle au nom de lamentables arguments de lutte pour la démocratie ou de dangers
qu’ils ont créés eux-mêmes, comme le Daesh, et qui leur servent à porter leur
guerre de déstructuration des nations hostiles ou non-coopératives.
Voilà le peuple de poltrons et de vassaux que nous
sommes devenus ! L’idée européenne se transforme en idée d’assistance de l’Europe
du Nord et de vassalité au plus fort. Où est notre fierté ? Où est la France
de Bouvines, qui boutait l’anglais Jean Sans Terre hors de France en 1214 et
imposait une paix entre les provinces en les ralliant à un même drapeau ?
Où est la France d’Henri IV, de Louis XIV qui propulsaient le rayonnement de
notre pays à travers le monde ? Où est la France de Napoléon qui structurait
la France comme on la voit encore aujourd’hui ? Où est la Révolution des
Droits de l’Homme et de la démocratie ? Où est la fierté de nos poilus
enterrés sous les obus allemands et sortant sous la mitraille drapeau en tête
pour gagner une tranchée ?
Un pays qui a peur et qui se recroqueville, la sébile
à la main, ne mérite plus le respect des autres pays. La lecture de la presse
étrangère, déjà peu complaisante sous Sarkozy, nous traite désormais plus bas
que terre. Ce n’est pas notre petite Rafale de Mirages irakiens qui va remonter
notre crédit international. Il va définitivement nous faire traiter de vassal d’un
pays craint mais de plus en plus honni dans le monde, les États-Unis. Le siècle
des Lumières se perd dans un horizon blafard. La Vème République se met à
ressembler à la IVème dans un recul historique de notre pays. Un peuple désemparé
qui ne croit plus à rien se donne à qui lui promet un peu d’espoir. Les
chemises brunes et les chemises noires sont prêtes à apporter l’ordre et la
sécurité, même au prix de la liberté puisque nous sommes déjà en train de la perdre.
Notre démographie alimentée par l’immigration et sa
progéniture, notre industrie aéronautique, aérospatiale, nucléaire, de luxe et
nos logiciels de jeu sont les arbres qui cachent la forêt du chômage et de l’insécurité
induits, ainsi que du démantèlement du tissu des TPE, PME et PMI. L’élite de
notre jeunesse regarde vers l’étranger lorsqu’elle ne voit pas une carrière
dans la basse ou la haute Administration même si nous pouvons encore nous
réjouir que des mathématiciens remportent presque autant de prix Fields que les
américains.
La France va au fond du trou mais contre son gré et
contre tous les atouts dont elle dispose. Il y a des forces qui l’y mènent et
ce sont celles qui ont entre leurs mains la Finance, les multinationales et les
politiques asservis. Un dollar encore roi (mais peut-être pas pour longtemps)
et une puissance hégémonique nous tiennent entre leurs mains. D’autres pays
européens du sud y vont aussi devant nous. Nous sommes entraînés par manque de
courage dans un contexte géopolitique qui nous rapproche tous d’un conflit à l’échelle
mondiale, conflit auquel on veut nous faire participer. Nul ne peut plus savoir
jusqu’à quel niveau de provocation la Russie et la Chine (imposés comme
ennemis) retiendront leur puissance de feu.
L’incompétence,
la couardise et la flagornerie
Sont
les médailles accrochées au drapeau
D’une
France qui ne trouve plus la force
De
faire, de son passé, son avenir !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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