Deux
constats fondamentaux doivent guider la fin du processus de réflexion sur l’immigration.
Celle-ci doit correspondre aux possibilités d’intégration du pays, c’est-à-dire
aux possibilités de travail rémunéré. Ceci est valable pour toutes les
immigrations quelque en soit la provenance. Tous les immigrés des anciennes
vagues d’immigration, qui sont devenus français ou qui résident en France, ont
eu pour premiers objectifs de trouver du travail et d’apprendre la langue. Dans
leur esprit l’atteinte de ces deux buts leur ouvrait les portes de l’assimilation,
celles où un climat de chaleur humaine s’établissait avec leur nouveau pays et
leurs enfants prenaient un prénom français. Souvent il restait ce petit parfum
de l’accent du pays d’origine qui finissait le tableau de l’immigré assimilé.
Toutes
les provenances de l’immigration ne sont pas égales dans le processus d’immigration.
Les immigrés d’Asie ont une facilité naturelle à l’intégration et à l’assimilation,
et ne présentent pas, hormis dans certaines grandes villes, de phénomènes de
concentration communautaire qui les isoleraient de la population d’accueil. Il
en est de même pour les immigrés de l’Est de culture chrétienne. L’assimilation
de l’immigration musulmane ne se présente pas aussi bien. Il s’agit de la
partie la plus importante en nombre de l’immigration, depuis au moins quarante
ans. Le niveau social assez bas dès les premières arrivées a conduit à des
habitats d’accueil très concentrés, baraquements et HLM. Ceci se perpétue avec
l’apparition de ghettos dont bon nombre sont des espaces de non-droit.
Cette
évolution vers une communauté musulmane qui a de plus en plus de mal à s’assimiler
tient désormais au facteur culturel qui est la devanture d’une civilisation qui
ne s’était approché de la nôtre que par le commerce et par les armes. Nier ce
facteur culturel ne peut conduire qu’à l’échec de l’assimilation, qui est le
constat actuel avec un chômage et une délinquance plus élevés dans cette
population, ainsi qu’à des manifestations visibles de leurs origines familiales
étrangères et des revendications de droits culturels spécifiques dont le voile
et le halal sont les parties les plus visibles aujourd’hui. Si rien ne change,
le durcissement de la situation dans les quartiers, dits pudiquement « sensibles »,
augure de ce qui nous attend.
La
première évolution à faire dans notre pays est de revenir vers une cohésion
nationale qui s’est réduite à la dimension d’une cohésion sociale. Notre modèle
de l’Etat-providence est remis en question par une population qui en voit
arriver une autre par trop dissemblable remettant en cause leurs principes et
leurs valeurs. L’assimilation ne peut se faire dans le sens de l’assimilation
de la culture française dans la culture musulmane. Le sentiment de rejet ne
peut que s’amplifier si une assimilation en sens inverse n’est pas
politiquement affirmée et mise en œuvre. Une solidarité durable ne peut se
construire que sur la base d’affinités partagées.
L’identité
nationale est le creuset dans lequel doit se fondre l’assimilation. Elle doit
être promue non seulement auprès des immigrés musulmans mais aussi auprès de
notre propre population qui ne semble plus en prendre conscience que dans les
manifestations sportives internationales. Le drapeau français ne peut être
bafoué et il devient urgent de repenser à un service civil ou militaire pour
tous les jeunes français. C’est dans ce court moment de la vie que la jeunesse
prend conscience de l’idée de nation et que pour défendre un pays chacun est
égal devant la mort. Sans doute cette information ferait voir le djihadisme
sous un autre angle à certains jeunes musulmans.
La
deuxième action sur la population musulmane, en particulier auprès des jeunes,
se situe dans le respect des lois, des principes et des normes collectives. On
ne peut se servir du prétexte de la précarité sociale ou de conflits de classes
pour admettre que ceux-ci soient violés. Ces prétextes ne peuvent plus être
retenus pour excuser l’attaque des pompiers, les voitures brûlées, les magasins,
les écoles, les gymnases, les bus incendiés. Tous ces évènements relèvent plus
d’un phénomène de déstructuration identitaire que de la pauvreté et de la
misère que l’on a pu connaître dans le passé. Les moyens policiers et
juridiques doivent être à la hauteur du respect nécessaire de l’Etat-providence
et du vivre-ensemble.
La
deuxième action est le respect sans faille de la laïcité, valeur fondatrice de
notre pacte moral et social qui place les lois au-dessus des commandements
religieux. La laïcité n’a aucune concession à faire et ne doit en aucune
manière s’adapter à une nouvelle culture. Son action doit être centrée sur la
propagation de notre propre culture et de nos valeurs morales. L’histoire
française n’a aucune raison d’occulter la victoire à Toulouse et à Poitiers sur
les musulmans, puisque elle a toujours relaté la Saint-Barthélemy. Par ailleurs
l’école n’a pas à faire apprendre l’arabe tant qu’une autre langue que française
ou anglaise (langues internationales dans l’UE), n’est pas proposée aux élèves.
Pour
renforcer l’idée nationale et de l’égalité de tous devant la République, le
port d’un uniforme, blouse ou autre, va dans ce sens. Il serait urgent qu’une « Charte
du vivre-ensemble » soit élaborée, enseignée et mise en application. Le
non-respect de l’autorité des maîtres et l’absentéisme à l’école doivent faire
l’objet de sanctions de l’Etat-providence, donc de suspension automatique des
allocations familiales. Le lieu où l’Islam est bien représenté est le milieu
carcéral. Si l’on y admet les prêtres, il est normal d’y voir des imams mais il
serait bon d’y introduire des cours d’éducation morale et civique dans le cadre
d’une assistance au vivre-ensemble dans la République française laïque.
D’une
façon générale, il faut tordre le cou aux « accommodements raisonnables »,
tels que les négocient les Belges, qui ne sont que le reflet de la peur des
décideurs. En cédant, ils envoient un
signal que tout est possible et à pousser plus loin les exigences. De même il
faut revenir sur la Charte des droits fondamentaux du traité de Lisbonne qui
stipule dans son article 10 le droit « de manifester collectivement,
en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement
des rites ». Cette Charte est en complète contradiction avec la loi française
du 9 décembre 1905 et travaille à la libanisation de l’Europe.
Ce n’est
pas faire du racisme que de demander que la loi s’applique à tous sans reculade.
Ce n’est pas aimer l’émigré que de ne pas vouloir qu’il change comme le
souhaite le multiculturalisme. Ce n’est pas le renier que de sauver nos valeurs
qui sont devenues très fragiles. Il ne faut pas confondre l’approche
touristique du multiculturalisme avec l’adoption de valeurs qui ne sont pas les
nôtres. Nous sommes très capables de faire évoluer notre civilisation sans que
notre nation ait besoin qu’une autre civilisation vienne sur son sol pour la
modifier selon ses vœux.
Nous
vivons avec l’immigration musulmane une aventure inédite et complexe où l’assimilation
devient une urgence vitale parce que :
« L’Islam est une organisation
complète
Qui englobe tous les aspects de la vie.
L’Islam est en même temps une culture et
une religion,
Une science et une magistrature… »
Eric
Zemmour
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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