La France
doit réaliser 21 milliards d'euros d'économies en 2015,
répartis entre l’État, la Sécurité sociale et les collectivités territoriales. « Il faut faire des économies. C’est ce que
nous allons faire en 2015 et cela a forcément des conséquences [...] Si vous
n’entendez pas crier, c’est que nous ne faisons pas d’économies. » C’est
l’aveu de François Hollande à qui le mot austérité écorche toujours la langue.
Si l’on crie pour les économies qui sont faites sur notre dos, il nous faut
hurler quand on jette en même temps l’argent par les fenêtres. Déjà l’Etat nous
rejoue le coup des économies sur le budget de l’État en jouant sur la
projection « naturelle » annuelle des dépenses et en annonçant 7,7
milliards d’économies en 2015. En fait la baisse en valeur
de la dépense de l’État n’est que d'un milliard d'euros parce qu’elle aurait dû
progresser « naturellement » (admirez l’expression) de six milliards.
Le nouveau plan de la
transition énergétique est présenté à l’Assemblée par Ségolène Royal avec des
projections jusqu’en 2025 qui font hurler. Alors que l’on rogne quelques
centaines de millions sur les primes à la naissance et les congés parentaux, des
sommes d’argent public d’une importance sans précédent sont engagées dans le
développement éolien, symbole de la transition énergétique, engagement phare du
gouvernement. Tout cela trouverait sa justification dans les prévisions
alarmantes du GIEC concernant le réchauffement climatique et les pics de
pollution qui affectent les grandes villes au seuil du grand sommet de Paris
2015 sur le climat.
En
dehors du fait que d’une part la température moyenne du globe n’affiche aucune
tendance statistique d’augmentation depuis 1994, comme je l’ai déjà publié, que
l’impact des activités humaines n’a encore pas trouvé de lien avec la
température du globe depuis que les modèles mathématiques font des prévisions erronées
depuis cette date, c’est des dizaines de milliards, comme le fait
remarquer le député Hervé Mariton, que Ségolène Royal est en train d’engager pour une
transition énergétique à base d’énergies vertes et de meilleure isolation des
maisons le tout avec des subventions d’État.
Si l’amélioration
de l’isolation est souhaitable, elle ne l’est que si cela n’impacte pas le
budget de l’État en période de recherche d’économies. Si ce dernier peut s’en
faire le promoteur, il revient aux industriels de fabriquer des produits dont
le coût pour le consommateur est compensé par les gains sur le chauffage ou la
ventilation. Vu la faiblesse des taux d’emprunt, il suffit de laisser le marché
se développer sans le fausser par des subventions. Le consommateur sait juger
où est son intérêt. La pénurie d’énergies fossiles n’est pas pour demain et le
chauffage par l’électricité est déjà largement répandu et ne pollue pas en CO2
avec l’énergie nucléaire. N’oublions pas que la géothermie est une ressource
énergétique qui demanderait à ne pas souffrir d’une concurrence déloyale avec
les autres formes d’économie d’énergie subventionnées.
J’ai
eu l’occasion de dire combien les éoliennes étaient un scandale économique et
énergétique, je reporte donc mon lecteur à mes écrits précédents mais je ne
suis pas le seul à critiquer ce choix qui me fait penser qu’il s’agit pour Ségolène
d’un choix « idéologique » qu’elle assume pour préparer ses ambitions
futures de 2017. En effet le CGSP (Commissariat Général à la Stratégie et à la
Prospective) écrit ceci : « Trois principales technologies renouvelables ont gagné en diffusion : l’éolien, le
photovoltaïque et la biomasse. Reconnaissons qu’aucune de ces technologies ne
peut avoir de réel impact sur le changement climatique. […] Chose incroyable,
il n’existe aucune analyse des impacts des énergies renouvelables sur les
émissions mondiales, prenant en compte l’intermittence, les cycles complets du
carbone et les substitutions entre production et consommation du carbone dues
aux prix élevés.»
La
production d’électricité ne représente que le dixième des émissions françaises
de CO2 (29.5MtCO2 pour 350MtCO2 au total). De plus dans notre parc de
production d’électricité, exempt d’émission de CO2 à plus de 90%, seule, la
production de pointe, chargée de l’adéquation avec la consommation et
majoritairement assurée par les centrales « cycles combiné à gaz » (CCG), en
est responsable. L’argument des éoliennes pour la diminution du CO2 est tout
simplement un mensonge, elle l’augmente même. D’ailleurs l’Allemagne a diminué
sensiblement ses émissions de CO2 sauf dans le secteur de la production
électrique, et pour cause puisqu’elle a développé les éoliennes et le
photovoltaïque aux dépens du nucléaire. Ce qui est un bien grand paradoxe quand
on sait que ses énergies renouvelables lui coûtent plus de 20 milliards d’euros
chaque année !
Les
incantations à la « croissance verte » sont malheureusement démenties par
toutes les études indépendantes qui prennent en compte les principaux
paramètres. Chacun de ces emplois verts, lourdement subventionné, détruirait
plusieurs emplois existants, entre 3 et 4 selon les études. Ces résultats sont
soigneusement cachés. Chaque éolienne (2MW), qui coûte 200 000€ chaque année à
la collectivité (860 millions d’euros de surcoût 2014 pour 8500MW, selon la
délibération CRE du 09/10/2013), pour un retour de 10% environ vers elle, tout
ceci sans compter tous les lignes nouvelles de transport de l’électricité
depuis tous les sites d’implantation de celles-ci.
La
commission européenne a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme, par la voix de M.
Tajani, son vice-président, qui considère que cette course chimérique entraîne
un massacre systématique de notre industrie. Mais le pire c’est que, pour la
première fois, la France, jusqu’alors premier exportateur mondial d’électricité
(AIE 2013), ne sera plus en mesure d’assurer sa propre alimentation dès l’hiver
prochain. Elle sera dépendante de la production de ses voisins européens,
eux-mêmes menacés d’un black-out, aussi bien en cas d’épisode anticyclonique de
grand froid qu’en cas de surproduction des énergies aléatoires, comme celle des
éoliennes allemandes qui a déjà fait trembler les responsables de l’équilibre
du réseau européen et qui est clairement décrite dans le rapport de l’ENTSO E.
Alors pour le CO2 et l’indépendance
énergétique
Ségolène Royal est à côté de la plaque
A moins qu’elle continue à être
Une souffleuse de vent !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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