Nous
allons intensifier nos patrouilles aériennes clame la France qui ne va que sur
le territoire irakien alors qu’à la frontière turco-syrienne les combats font
rage aux portes de Kobané, importante ville à majorité kurde. Les turcs
observent à la jumelle mais n’interviennent pas. Ils n’ont visiblement pas peur
que les Daech étendent leur combat vers la Turquie ! La raison est simple, la
base arrière de Daech n’est pas la Syrie mais la Turquie ! C’est par la
Turquie que transitent tous les candidats au djihad français et plus généralement
européens. Le premier ministre Erdogan est l’allié des Frères Musulmans,
désormais combattus en Égypte, l’ennemi de la Syrie et rêve d’élargir les
frontières de l’Empire ottoman.
La vieille
guerre pour le califat n‘est pas éteinte et le retour de la religion dans la
politique turque s’ajoute à l’imbroglio que les américains ont généré dans tout
le Moyen-Orient avec des alliances de circonstance qui lui ont permis de frapper
un peu partout comme en Libye, en Somalie et de soulever des guerres civiles
comme en Ukraine, en Syrie et en Irak et de se maintenir en Afghanistan. C’est
par la Turquie que transitent le pétrole et les armes qui permettent à Daech de
menacer le monde et de tailler son territoire dans la carte des pays imposée
par les occidentaux sans respect des cultures et des ethnies.
Les entreprises turques vendent bon marché le pétrole volé et reversent à Daech les
royalties correspondant à son effort de guerre contre les kurdes et les chiites.
Il n’y a pas d’autre explication à la vigueur des combattants qui ont été
précédemment armés et entraînés par ceux qui les combattent aujourd’hui. La
Turquie joue un double jeu car elle fait partie de l’OTAN, quand il s’agit de
détruire Bachar el Assad ou pour soustraire l’Ukraine à l’influence russe mais
elle travaille en sous-main contre les membres de l’OTAN sur le territoire
syrien et irakien.
Il n’est
pas difficile de comprendre qu’il s’agit désormais d’un imbroglio dont nous ne
sommes pas prêts de sortir et dans lequel la France se fourvoie. Mais la
situation est encore plus complexe sur le terrain syrien. En effet Bachar
el-Assad ne peut voir d’un mauvais œil, les frappes américaines sur les
djihadistes qu’il combat. En conséquence il y a des contacts entre l’armée
syrienne et les américains pour l’aide au repérage et au ciblage des frappes
aériennes. Le point d’achoppement est la présence de troupes de l’OTAN sur le
territoire syrien qui ne peut être acceptée et pour laquelle la Russie mettra
son veto alors que pour l’instant elle laisse faire.
L’imbroglio
se transforme en sac de nœuds où les occidentaux se prennent les pieds dans le
tapis. Pour véritablement agir sur Daech il faut intervenir en Syrie. On imagine
les contorsions de notre diplomatie française pour aller demander l’accord des
frappes françaises à celui dont nous avons souhaité haut et fort la destitution
ou la mort. On est dans un vaste jeu de poker menteur. Les USA ne veulent que
le chaos dans le Moyen-Orient ou la soumission des pays comme c’est le cas avec
l’Arabie Saoudite, sous-entendu la mainmise sur les ressources pétrolières. La
Turquie donne la façade d’un partenaire de l’OTAN mais joue son propre jeu au
vu et sus de tout le monde en soutenant le Daech qui ne peut tenir sans elle.
Il
faut se souvenir de la déclaration du premier ministre turc Erdogan en 1999 :
« Les minarets sont nos baïonnettes,
les couples nos casques, les mosquées nos casques et les croyants nos soldats ».
Si Valls peut changer de discours sur la GPA, on peut constater que ce n’est
pas le cas d’un musulman qui rêve toujours de la suprématie ottomane. C’est
dans ce bourbier que nous envoyons nos aviateurs qui peinent à distinguer leur
cible tant rien ne ressemble plus à un combattant qu’un autre combattant quand
on n’est pas physiquement au contact sur le terrain.
Voilà
où nous conduit notre vassalité aux USA dans un conflit coûteux qui exacerbe
contre nous la partie combattante de la civilisation musulmane, menace notre
sécurité intérieure et place en porte-à-faux notre diplomatie. Pendant cela
nous devons aller plaider notre cause Outre-Manche dans un pays qui dispose d’un
levier que nous n’avons plus, notre monnaie. Avons-nous une voix qui porte
encore ? Nous devenons la risée que doit supporter tout vassal qui ne
survit que par la bonté des autres, ce que nous venons chercher au Royaume-Uni !
Notre voix s’éteint quand elle fait tout
et son contraire
Notre présence militaire se paye en euros
empruntés
Alors que notre survie se joue désormais
En vassal la sébile à la main !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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