Il y a de ces étourderies qui vous
créent des problèmes inutiles. Michel Sapin avait oublié de mettre dans le
budget quelques variations des dépenses et recettes publiques. Cela nous a valu
une remontrance justifiée mais si facilement évitable que notre Ministre des
Finances a dû écrire à Bruxelles pour redire notre attachement à l’UE, à la
Zone euro, aux traités, etc. etc… et téléphoner, j’oubliais, à Pierre Moscovici,
pour qu’il excuse son prédécesseur qui est nouveau dans cette spécialité… avec
lui, l’ancien, tout était au carré !
En
fait 3,6 milliards c’est une paille qu’il a suffi de trouver par un savant jeu
d’écriture et la prise en compte d’un bonus dans notre contribution à l’UE que
nous n’avions pas retranché des factures à payer… par prudence ! Prudence
d’autant plus nécessaire qu’il suffit de diminuer les intérêts de la dette et d’augmenter
les rentrées fiscales sur les fraudeurs pour presque réaliser la somme
soustraite des dépenses. Avec quelques coups de gomme sur les niches fiscales, le
compte est bon.
Cette
facilité à trouver 3,6 milliards pose juste la question du pourquoi de la
baisse des allocations familiales qui aurait donc pu être évitée en passant
aussi rapidement à la suppression de 4 milliards au lieu de 3,6. Nul doute que
nos députés vont y penser. Il y a tout-de-même un léger problème sur le résultat
à en attendre fin 2015, car c’est justement 4 à 5 milliards qui devaient déjà
manquer sur la mouture précédente du budget. Sur les 3,6 milliards déduits, 3
le sont au doigt mouillé.
En effet rien ne dit que les taux d’intérêt des prêts
font se maintenir à ce niveau, la tendance semble plutôt haussière pour l’avenir.
Par ailleurs il faut espérer que les fraudeurs continueront de plus belle à
mettre leur argent dans des produits bancaires dans des endroits où on peut
facilement les identifier et les taxer… ce qu’ils devront faire puisque c’est
au budget ! Bon, on est donc parti pour 7 à 8 milliards de plus de déficit
ce qui ne devrait augmenter le déficit/PIB que de 0,4%, une bagatelle au point
où nous en sommes.
Donc
au fond gérer un budget national, c’est beaucoup plus facile que de gérer son
propre budget surtout quand le banquier est de connivence. Car tout ceci n’est
qu’une mascarade destinée à sauver les apparences devant un peuple supposé
benêt. On s’écrit de part et d’autre après s’être mis d’accord au paravent.
Enfin, d’accord sur la réduction du déficit budgétaire certainement, mais sur celle
du déficit structurel, celui qui ne comprend pas l’intérêt de la dette, ce n’est
pas si sûr. En effet la nouvelle mouture ne le change qu’à la marge et dans le
mauvais sens puisque le montant des intérêts à retirer est plus faible. Or c’est
normalement le principal point qui est regardé par Bruxelles et nous sommes
loin du compte avec 0,2% de réduction au lieu de 0,8%.
Heureusement
la France est « too big, too fail ». Le pays fondateur de l’UE,
deuxième pays de l’Union Européenne, ne peut être sanctionné au risque de
creuser sa dette délibérément, de plus la mouture finale du budget est sous le
contrôle et l’approbation du Parlement français. Si la France était sanctionnée
et refusait une sanction, c’est l’euro qui serait menacé et tout l’édifice, car
l’Italie, troisième pays, la soutiendrait pour se sauver elle-même. Le Royaume-Uni
entre en rébellion et secoue un peu plus l’édifice qui devient de plus en plus
fragile. Tout ceci va obligatoirement s’apaiser et l’Allemagne sonnera la fin
de la partie.
Néanmoins
cette affaire va laisser des traces et creuser un peu plus le fossé entre les
pays du nord et du sud. Les premiers vont de moins en moins accepter que deux
politiques se pratiquent dans l’UE, une politique d’austérité visant à
respecter les traités, et une autre prenant ses aises par rapport à eux avec
une attitude conciliante de Bruxelles. Le big-bang que tous les européistes
redoutent et s’ingénient à retarder n’est plus très loin. L’écart entre le sud
et le nord ne cesse de s’agrandir sur le plan économique. La croissance de l’UE
prend du retard par rapport aux autres grands ensembles économiques et à l’intérieur
la zone euro fait moins bien que le reste de l’UE.
Les promesses sont toujours les mêmes et
les résultats aussi. 2015 sera pire que 2014. Faudra-t-il que nous soyons à
genoux pour que la doxa unique cesse de raconter des sornettes au peuple
français sur le catastrophisme de la sortie de l’euro alors que d’autres pays n’ont
aucune envie d’y entrer comme la Norvège, la Suisse, l’Islande, le Danemark et
le Royaume-Uni… sont-ils fous de se bien porter ? A qui profite le crime ?
Cherchez… et vous trouverez !
Quand on tire trop sur un élastique il
finit par se rompre.
Les pays du sud plongent et la France avec.
Le dieu euro ne fait plus rêver
Ceux qui sont en guenilles !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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