Ukraine : la victoire des pro-européens... est saluée par Moscou. Les
partis pro-occidentaux ukrainiens, forts d'une victoire écrasante aux
législatives, s'attelaient lundi à surmonter leurs différences pour former une
coalition. Le président Porochenko a interprété le succès obtenu par les forces
pro-occidentales au scrutin de dimanche comme un vote de confiance pour son
plan de paix (!), au détriment du camp favorable à une offensive d'ampleur. Ces
résultats ont en effet été annoncés alors qu'une nouvelle vague de violences
secoue Donetsk. Moscou se félicite d'une victoire "favorable à la
paix".
Dans le cadre du processus de Minsk, des élections locales
devaient avoir lieu dans les Républiques de Donetsk et de Lugansk, suite à
quoi, Kiev disait savoir enfin avec qui discuter. Par ailleurs, pour des
raisons politiques évidentes, les deux Républiques ne voulaient pas organiser
leurs élections en même temps que celles de la Rada à Kiev. Le 2 novembre a
donc été choisi comme date des élections des députés et des gouverneurs des
deux Républiques et maintenu, même si quelques hésitations sont survenues suite
à la préparation du processus électoral. Il est donc tout-à-fait clair que les
élections à Kiev ne pouvaient pas donner un autre résultat. Les ukrainiens pro-russes
de l’est, hors de la zone contrôlée par les insurgés, ont peu voté aucun choix
à leur convenance ne leur étant proposé, quant aux autres ils n’ont pas
participé. Même si 70% des voix vont aux partis pour le rapprochement
occidental, Porochenko a gagné avec 21,6% des voix et ne peut donc gouverner qu’avec
une coalition de quatre partis.
Le fief des séparatistes prorusses, Donetsk, s'est
réveillé au son des tirs de lance-roquettes multiples Grad, mettant fin à un
week-end d'accalmie dans les combats qui ont fait au total plus de 3700 morts
depuis avril, et rappelant la fragilité du dialogue engagé. Tout cela semble
bien entré dans une nouvelle phase d’une guerre qui dépasse le cadre de l’Ukraine.
À la suite de l’utilisation d’un missile balistique tactique contre Donetsk par
les Ukies (les pro-occidentaux), le Président de cette République, Zakharchenko,
a déclaré que le cessez-le-feu était, à toutes fins utiles, terminé.
Le colonel Igor Strelkov, commandant militaire des
insurgés de l’Est, a lancé un avertissement officiel à propos de l’information
voulant que les Ukies massaient des troupes en vue d’un assaut. D’après
Strelkov, le plan des Ukies consiste à effectuer une poussée très brève et très
rapide vers Donestk et la frontière russe, de façon à rendre l’État novorossien
non viable et pouvoir ainsi négocier en position de force. C’est la conclusion
à laquelle sont très probablement arrivées les autorités russes car le robinet
de l’aide clandestine russe est de nouveau ouvert. Nul doute que Porochenko, en
chute libre et condamné à une obéissance aux USA dans une Ukraine au bord de l’étouffement
économique et devant aborder l’hiver sans approvisionnement en gaz russe pour l’instant,
peut voir dans la guerre une raison de maintenir son pouvoir.
Même en cas de défaite, non seulement une guerre
peut sauver le régime, mais une intervention russe réaliserait enfin le rêve
américano-sioniste. Cette intervention sera difficile à éviter pour les russes
si la trouée sur Donetsk réussit. Il est évident que toute la cabale
néoconservatrice américaine veut la guerre et exerce énormément de pression
pour que le reste de la planète partage ses vues. Sans surprise, l’Europe qui n’a
plus de politique étrangère ne peut que suivre. Au sommet de Milan, les
Ukrainiens ont fini par admettre qu’ils n’ont pas d’argent du tout. D’où tous
ces pourparlers au sujet des Européens qui allongeraient l’argent pour le gaz
russe. La saison froide a aussi commencé et, à partir de maintenant, les choses
ne feront qu’empirer.
Plus que le conflit au Moyen-Orient, qui menace
notre sécurité intérieure par des attentats possibles, la menace la plus grande
pour la France se situe en Europe même dans un processus d’apprenti sorcier que
nous ne maîtrisons plus. Notre pays n’est plus que l’aboyeur d’une puissance
hégémonique prête à tout pour stopper son déclin. Le conflit ukrainien peut
nous sauter à la figure plus que la chute de Kobane.
Au
moment où la France a un pouvoir de plus en plus faible,
Au
moment où l’Assemblée Nationale se sait moribonde,
Au
moment où l’on parle de remaniement ministériel,
Au
moment où nous guerroyons tous azimuts,
Une
vraie guerre est à nos portes
Et peut
s’étendre jusqu’à nous !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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