Retards,
échecs, décrochages, statistiques internationales montrant le recul de la
France sur le plan des formations scolaires de base, le système éducatif
français n’arrête pas d’accumuler les mauvaises notes. Le classement PISA de
2012, publié en décembre 2013, sur la compréhension de l’écrit, les
mathématiques et les sciences chez les quinze ans nous place respectivement en
21ème, 22ème et 27ème place sur 65 pays
analysés, dont les membres de l'OCDE et des pays ou territoires émergents de
plus en plus nombreux de l'Asie du Sud-Est (Taïwan, Singapour, Shanghaï...). En
2003, le score global de mathématiques de la France était au-dessus de la
moyenne des pays riches membres de l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE). C'est en résolution de problèmes, domaine
transdisciplinaire évalué uniquement cette année-là, que les jeunes français
avaient obtenu leur meilleur score et leur meilleur classement. Mais les inégalités scolaires se sont
accrues durant la décennie 2000.
Nous venons d’avoir également la
publication le 11 décembre des résultats de l'enquête internationale PIRLS sur
les compétences en lecture des écoliers de CM1. Elle montre aussi une érosion
des résultats de la France et surtout un déclassement du fait de la progression
de nombreux pays. Le pays d'Hugo et de Zola est en bas du classement des pays
développés et européens, loin derrière la moyenne. 54 pays ou provinces ont participé à
PIRLS 2011. Une enquête similaire existe en maths et en sciences mais la France
avait décidé de ne pas y participer... L'enquête PIRLS évalue les performances
en lecture des écoliers de CM1 à travers pas moins de 135 questions. Elle
estime la compétence en lecture c'est à dire "l'aptitude à comprendre et à
utiliser les formes du langage écrit que requiert la société". Quatre
compétences sont définies: prélever des informations, faire des inférences
directes, interpréter et assimiler et examiner et évaluer le contenu.
Les résultats ne sont pas bons. La
France obtient un score de 520 loin derrière la moyenne européenne (534) ou
celle de l'OCDE (538). Seuls la Belgique francophone, l'Espagne, la Norvège, la
Roumanie et Malte sont derrière nous en Europe. Tous les autres pays européens
nous précèdent. Loin devant en haut du
classement caracolent Hong Kong et Singapour, la Russie et les Etats-Unis, la
Finlande, la Croatie, le Danemark et l'Irlande du Nord. Que ce soit dans le
classement PISA 2012 ou PIRLS 2001, la France régresse globalement et creuse
les inégalités entre les bons et les mauvais élèves, et l’Asie des pays
émergents se classe en tête.
Deux questions alors se posent. La
première c’est : la réussite des élèves de Shanghai fait-il les meilleurs
adultes dans l’exercice de leur métier ? La réponse est contrastée car si
l’on a affaire à des têtes bien pleines et bien construites, le côté créativité
et performances dans l’innovation n’est pas bon. Le Chinois en sont d’ailleurs
conscients. Cela vient d’un système scolaire ne laissant aucune place à
l’improvisation et à la contestation du contenu de l’enseignement du maître, le
tout dans une discipline hors du temps chez nous.
La seconde est celle de l’aggravation
des inégalités entre les meilleurs et les plus faibles. Evidemment la réponse
du gouvernement c’est l’ajout d’enseignants dans les Zep, redéclarées Rep car
chaque ministre s’arroge le droit d’en changer le nom. La réponse est toujours
la même mais ne va pas au fond du problème car l’école ne peut pas tout et l’influence
du milieu familial est mis en avant par les enquêtes internationales. Or nous
voyons s’accroître une population d’une civilisation dans laquelle les jeunes
se réfugient et rejettent l’intégration. Quels que soient les efforts des
enseignants, le milieu familial rejette un enseignement qui ouvre l’esprit
critique de l’enfant, et ne le pousse pas à la lecture par peur de
contamination d’idées mauvaises car contraires aux préceptes de la religion.
Mais il faut aussi voir que dans la
réussite des chinois il y a aussi la sanction par un examen du passage du
primaire au secondaire et du secondaire à l‘enseignement supérieur. La
discipline y est reine, chez nous elle devient inexistante dans les zones
prioritaires. Le retour à un juste milieu de discipline et de respect du maître
dans tout le système scolaire et le recentrage sur les matières fondamentales apparaît
de plus en plus comme nécessaire. L’uniforme permet aussi de minimiser les
différences sociales et est favorable à l’intégration dans une école de la
République acceptée par tous. Le redoublement peut être pratiqué avec doigté et
parcimonie mais il n’a nullement empêché la réussite du système scolaire
français autrefois d’où très peu d’élèves quittaient l’école sans savoir lire,
écrire et compte.
Cela devrait inciter à réfléchir. Le recours facile à 400
millions d’euros pour les Rep est la réponse d’un gouvernement qui ne prend pas
le taureau par les cornes mais agit politiquement pour un milieu où il a trouvé
les voix pour revenir au pouvoir. Pour la première fois les résultats du privé dépassent ceux du secteur public, la faute à qui ?
La réponse éducative ne peut être politique mais orientée vers la
réussite de tous
Mais l’immigration, le laxisme disciplinaire et le tournis des reformes,
Qui prônent le « ringardisme » des vieilles recettes,
Met la France au piquet pour longtemps !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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