François Hollande gagne du temps en
masquant la vérité des chiffres en matière sociale, économique et budgétaire. D’abord
les paris du candidat et de la première année de présidence sont perdus. Le
déficit budgétaire que le candidat voulait ramener à 3% en 2013 était budgété à
3,5% du PIB, il sera de 3,6% avec 2,7 milliards de déficit en plus portant
celui-ci à 74,9 milliards d’euros. Par rapport aux 3% du candidat à la
présidence, c’est 12 milliards de plus de déficit que promis. En ce qui
concerne le chômage, on sait déjà, qu’à part le chômage des jeunes qui ont
bénéficié des contrats d’avenir et de génération, l’inversion de la courbe du
chômage n’est pas plus atteinte en septembre, comme assuré initialement, qu’en
décembre.
En
ce qui concerne le déficit, l’Etat se défend en disant que les dépenses ont été
maîtrisées, sous-entendu dans le respect des autorisations de dépenses votées. C’est
vrai avec 3,4milliards en moins par rapport à la loi de finance initiale mais
il se garde bien de comparer les dépenses 2013 à celles de 2012 qui ont
augmenté de 1,3 milliard, ce qui est le réel indicateur de la maîtrise des
dépenses. Le respect des autorisations de dépenses est la moindre des choses
puisque l’Etat est maître du jeu. L’Etat va même jusqu’à dire que l’augmentation
« naturelle » du budget (inflation, vieillissement des fonctionnaires…)
aurait été de 9 milliards, ce qui lui permet de dire qu’il a fait 10 milliards
d’économies.
On
voit que l’on veut tromper le bon sens de la ménagère qui regarde ce qu’elle a
dépensé d’une année sur l’autre. La dépense publique augmente moins vite, voilà
le vrai constat. Mais la ménagère se préoccupe de n’engager des dépenses qu’autant
qu’elle aura de recettes, sinon elle sait qu’elle devra piocher dans ses
économies ou aller voir le banquier. L’Etat ne se préoccupe guère du banquier,
sinon pour s’assurer qu’il lui prêtera toujours à faible taux. L’Etat augmente ainsi
la dette depuis quarante ans.
L’UE
vient d’imposer une diminution des déficits et le Président s’est engagé à
ramener le déficit à 0% en 2017, il faut donc trouver 75 milliards de réduction
des dépenses ou d’augmentation des recettes. Si l’augmentation « naturelle »
du budget est de 10 milliards par an, comme le prétend Cazeneuve, cela fait 30
milliards de plus entre 2015 et 2017 à occulter. A cela il faut ajouter les 15
milliards en plus du CICE dans le Pacte de Responsabilité pour les entreprises.
Il y a fort à parier que le pari de 2017 sera perdu, la croissance espérée sera celle de la dette ! Il va
falloir que les investisseurs, à qui nous empruntons, ferment les yeux alors
que les taux sont repartis dans une hausse légère mais significative.
La
ménagère doit faire des prévisions de recettes, et lorsqu’elle anticipe une
augmentation des recettes elle doit être sûre qu’elle sera réelle et non
espérée, sinon la sanction est dure. L’Etat raisonne différemment, il prévoit
ses dépenses et calcule ensuite les recettes qui vont être nécessaires, calcul
purement théorique et politique. Une bonne part des dépenses sont prévues pour
contenter des corporations et des électeurs. Les recettes sont trouvées dans la
pression fiscale sous forme de niches fiscales supprimées, impôts et taxes
augmentées et nouvellement créées pour les besoins des dépenses.
A ce
petit jeu on aboutit à des prévisions de recettes qui sont surévaluées car le
principe veut que dans un pays où la pression fiscale est forte on atteint le
point où les rentrées fiscales n’augmentent plus au rythme prévu. Les
hypothèses de croissance toujours poussées le plus loin possible et les impôts
ne rentrant pas autant que prévu, le déficit augmente plus que celui budgétisé.
L’Etat est incorrigible et un piètre manager mais espère rester un fin
politique pour se maintenir au pouvoir. En politique, le mensonge est
presque une institution. De la simple mauvaise foi à la grande imposture, il suffit de se remémorer
quelques scandales qui ont agité
les affaires publiques françaises.
Le
crédo du pouvoir c’est la vérité masquée, à moitié révélée, déformée. Ainsi le
Président s’était engagé à diminuer les impôts pour les petites et moyennes
entreprises et à les augmenter pour les grandes. Il traite avec le Medef des
allègements de charges laissant sur leur faim les TPE-PME-PMI. Il repousse les
échéances à Bruxelles en demandant deux ans de plus pour rentrer dans l’équilibre
budgétaire. N’oublions pas que si la France voulait rentrer aujourd’hui dans la
zone euro, elle ne le pourrait pas car elle ne respecterait pas le critère de
la dette à 60% au plus du PIB, nous allons vers les 100%.
Hollande,
Moscovici, Cazeneuve ne sont pas les premiers à enfumer le peuple, le trio
Sarkozy, Lagarde, Baroin en a fait de belles dans ce domaine, mais le nouveau
trio fait largement aussi bien. C’est pourquoi la France est malade, c’est ce
que l’on pense à l’étranger. C’est pourquoi Angela Merkel veut resserrer le
licou en mettant la France sous contrat de résultat et d’actions à l’allemande.
Notre peuple croit encore qu’il échappera à des années noires mais quand on
voit que certaines mesures de taxation sont à effet rétroactif, pour les
mutuelles par exemple, on doit comprendre que l’heure est grave !
« Le
mensonge, est, comme le tabac et les allumettes,
Monopole d'Etat. »
de Henri
Jeanso
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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