La France est mise en ébullition et le tollé
médiatique largement autorisé et promu par le pouvoir jette l’opprobre sur un
artiste pour propos jugés dégradants pour une religion et des faits
historiques. La broncha s’amplifie et les propos les plus abjects circulent
tels ceux du photographe Jean-Claude Elfassi qui traite Dieudonné de « singe »,
envisageant de le renvoyer dans « sa jungle » et traitant
sa femme de « viande à nègre » et de « putain »
juste bonne « pour les arabes ». (cf Christiane
Taubira)
Chacun sait que les réactions à chaud, encore qu’il
faille m’expliquer pourquoi on a attendu aussi longtemps pour réagir aux propos
de cet artiste, ne sont jamais empreintes d’une analyse sereine des actes en question.
Je vais donc m’exprimer sur ce point à titre totalement personnel n’ayant pas
eu l’occasion d’en discuter avec notre Président, mais en essayant de voir en
quoi des actions liberticides du pouvoir sont indispensables après ou avant de
tels spectacles.
J’ai une grande admiration pour ce fin comique
qu’était Pierre Desproges et j’avoue avoir ri à ces propos : « Parmi
les grands hommes qui ont contribué à la création de l’Etat d’Israël, il faut
citer M. Ben Gourion, dit le Lion du désert (pourquoi « le
lion » ? Parce que « le renard », c’était déjà pris par
Rommel). (…) On voit donc à la lumière du témoignage ci-dessus que les
Israéliens ne sont pas complètement nuls », ce qui, selon Aurélie
Filippetti, était drôle. Seulement Desproges cite Rommel qui a visité
Auschwitz. On voit que la marge est ténue avec des propos soi-disant comiques
sur les chambres à gaz.
Il
ne s’agit pas d’approuver les textes de Dieudonné mais de percevoir que la
limite à ne pas franchir n’est jamais nette et rattachée à notre propre
acquisition des valeurs qui guident nos comportements. La moindre allusion à
Mahomet franchit les limites pour plus d’un milliard de personnes dans le
monde. Une caricature, un livre, une remise en cause de sa vie déclenchent la
condamnation des auteurs par les religieux musulmans. Elle autorise même tout
musulman à faire justice lui-même.
Chacun
est en droit de trouver les interventions publiques de Dieudonné nauséabondes
et avilissantes pour les valeurs qui nous sont les plus chères. J’ai personnellement
du mal à écouter le chant des partisans relooké par l’artiste car j’ai tant
d’images terribles de cette période dans mes souvenirs que mon cœur se serre.
Je ne ris pas non plus lorsque l’évocation des chambres à gaz me fait souvenir
de ce voisin envoyé dans ces camps en pesant le quintal et revenu la chair
collée aux os en pesant 37 kilos.
Le
problème est que l’État sort l’arme répressive contre un spectacle d’un artiste
déclaré comme tel et incite, par là même, l’opinion publique à le condamner. Des
milliers de personnes ont déjà vu ces spectacles en salle ou sur internet, et ont ri. L’État
dresse donc les français les uns contre les autres et décide de ce qui est
licite et non licite, comme la Loi musulmane. L’interdiction d’un spectacle
n’est ni plus ni moins que l’utilisation de la censure. La véritable
condamnation d’un artiste c’est de ne pas voir ou écouter ses œuvres, c’est le
public qui décide.
Que
l’on crie à la perte de valeurs de notre société est une chose, réelle
malheureusement, mais ce n’est pas par la répression policière que l’on fait
évoluer une société. On ne bricole par des ordonnances à la va-vite pour faire
face à un manque des lois existantes. C’est à la justice de décider si le droit
civil permet de condamner un spectacle, par exemple mettant en danger la
sécurité intérieure du pays. L’action de l’Etat ne peut d’ailleurs que pousser
à des affrontements publics alors qu’à ma connaissance aucun trouble à l’ordre
public n’a été signalé en France jusqu’ici.
En
dehors de mon opinion personnelle sur le dégoût que me procure ces spectacles,
il faut se poser la question du pourquoi ils ont un public. L’accusation
d’antisémitisme est fallacieuse car les Magrébins sont aussi sémites. Pourtant
ceux qui rient aux propos anti-juifs sont en grande partie de confession
musulmane, plus des têtes brûlées de l’extrême droite et des jeunes écervelés,
car les actes anti-juifs, et antichrétiens, sont en augmentation régulière. Nous
sommes donc dans une évolution de notre société où une civilisation se
substitue progressivement à une autre. Les Dieudonné vont se multiplier dans la
prochaine décennie, c’est surtout sur ce point que les français devraient être
amenés à réfléchir et à… réagir, plutôt qu’à approuver les atteintes à la
liberté d’expression.
La liberté d’expression est le principal
pilier de la démocratie.
L’Irlande veut faire de celle-ci une
référence mondiale
Car son peuple a gardé identité et
pouvoir.
Où en sera bientôt la France ?
Claude
Trouvé
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